Search on Fanatic Climbing
Bleau / Font Entraînement et résine/Training and plastic France Interviews Sud Est-Alpes / South East-Alps

Rémi Samyn, l’entraînement dans la peau – Rémi Samyn, when training is in your blood

  • 22/07/2020

La semaine dernière, l’ex-entraîneur des équipes de France Rémi Samyn, 36 ans, a atteint l’objectif qu’il s’était fixé au début de l’année : la combinaison du toit d’Orsay (8C) en bloc et la réalisation de son premier 9a en falaise avec « Sang Neuf » à Pierrot Beach (Vercors). L’aboutissement d’une préparation rigoureuse et d’un rêve d’enfant. Nous revenons en détail avec lui sur ces concrétisations et en profitons pour lui poser quelques questions à propos de sa vision de l’entraînement pour le milieu naturel.

Partie 1 : Retour sur performances 

Pourquoi s’être fixé des objectifs en janvier ?
J’étais en vacance au soleil, loin de tout, en réflexion sur le sens de ma vie après avoir traversé une zone de turbulences à titre personnel. Les Jeux Olympiques en 2024, j’ai réalisé que j’aurai 40 ans et qu’il était temps d’aller au bout de mes rêves de grimpeur plutôt que d’avoir des regrets.

Comment as-tu défini spécifiquement ces projets que tu voulais grimper ?
J’aime l’idée de la polyvalence, le 8C bloc et le 9a falaise c’étaient des challenges psychologiques pour moi. J’ai fait des choix conciliables avec mes contraintes professionnelles. Des projets facilement accessibles géographiquement et dans mon style de prédilection.

Avais-tu décidé des périodes de réalisation pour chaque projet ?
Oui, lorsque tu repousses tes limites il est nécessaire d’être dans les meilleures conditions. Le toit d’Orsay en hiver et Pierrot Beach en été étaient des choix stratégiques.

Photo : Jérémy Bonder

Comment se sont passées ces deux réalisations ? Raconte nous le contexte de ces performances !
Le toit d’Orsay c’était la prolongation d’un projet entamé il y a 3 ans avec l’enchaînement de la deuxième partie en 8B, à laquelle il fallait ajouter le départ en 8A bloc. J’ai enchaîné ce bloc après seulement 6 semaines de préparation sans vraiment penser que j’étais déjà prêt pour le faire.
Pour Sang Neuf c’était tout le contraire. Un projet nouveau que j’ai grimpé pour la 1ère fois fin mai. Et le jour de l’enchaînement tout était réglé au millimètre, c’était LE jour de la performance, il fallait répondre présent, c’était aujourd’hui et pas demain.

Comment as-tu procédé pour les concrétiser ?
Ma planification était très précise dès le début puisque j’ai programmé une montée en puissance progressive. Tout d’abord un objectif bloc qui allait me permettre d’élever mon niveau de force pour embrayer ensuite sur un projet d’endurance, Sang Neuf. Le confinement a été un imprévu à gérer mais c’est toute la magie de l’entraînement : programmer pour mieux s’adapter.

Qu’est-ce qui pour toi a été la clé ?
Au-delà des centaines de micro détails qu’il faut agencer subtilement la clé a été l’auto-détermination. La rage de vaincre, l’envie viscérale de réussir. J’en retire une immense satisfaction, une fierté personnelle, et beaucoup de gratitude envers les personnes qui m’ont soutenu dans ce défi, car seul ça aurait été nettement plus compliqué.

Photo : Fred Labreveux – Grimper Magazine

Partie 2 : Concevoir son entraînement pour le milieu naturel 

Quels sont pour toi les principaux ingrédients incontournables pour perfer en bloc naturel et en falaise ?
Pour perfer en bloc naturel il est indispensable de ne pas renoncer face à des mouvements impossibles à réaliser. L’escalade a la magie de rendre l’impossible possible et ça se vérifie plus particulièrement en bloc. L’apprentissage des mouvements débouche sur des progrès rapides et spectaculaires. Ne vous résignez pas même si ça semble inaccessible au premier abord, il faut s’entêter. Une attention particulière doit aussi être apportée à la paire de chaussons que vous allez utiliser pour enchaîner un bloc à votre extrême limite. Sans surprise, la filière à développer est la force, intensité max et des temps de repos importants.

En ce qui concerne la falaise, il faut trouver le bon dosage au niveau des conditions météo, la fraîcheur pour l’adhérence sans tomber dans le piège de l’onglée. La qualité de peau des doigts est essentielle pour grimper relâché. Quid de la filière à travailler : difficile d’être catégorique, cela dépend de votre profil physique et des caractéristiques de la voie, à creuser.

La définition des objectifs en milieu naturel, une étape délicate, quels conseils à apporter là-dessus ?
Transition toute trouvée. Pour moi, en premier lieu, c’est l’envie qui doit l’emporter sur le choix des objectifs. La motivation restera la meilleure des armes pour réussir. Ensuite, à envie équivalente, le choix devra s’orienter sur un projet qui valorisera vos points forts.

Quelles sont les étapes générales d’une programmation ? Combien de temps en moyenne pour un cycle ?
Le plus important sur un projet ultime est d’avoir des objectifs intermédiaires, des temps de passage. Il faut s’organiser pour monter en puissance progressivement, marche après marche car c’est encourageant et cela maintien un haut niveau de motivation. Un cycle dure généralement un mois, 3 semaines de travail pour une semaine de récupération. Personnellement je suis adepte de rallonger la période de repos entre deux cycles à raison d’un cycle sur deux. Pour être plus clair, tous les deux cycles il est intéressant de faire un break de deux semaines. C’est plus efficace.

Photo : Fred Labreveux – Grimper Magazine

Comment mixer de manière efficace tous les ingrédients ? Force, résistance, doigts, bras, souplesse, gainage, mental, technique, musculation, …
C’est une question extrêmement large, même après une semaine de séminaire je n’aurais pas fini d’en faire le tour. Il va falloir prévoir plusieurs litres de café !
En résumé, et après 20 ans d’expérience en entraînement, je suis convaincu qu’une bonne progression à long terme passe par un entraînement équilibré. Plus efficace à long terme mais aussi un risque de blessures moins élevé. Pour cela je vais renvoyer au « modèle du diamant » que j’ai développé en 2018 dans le numéro hors-série 100% entraînement du magazine Grimper. L’idée est de conserver un juste équilibre entre toutes les qualités essentielles de l’escalade : physique, technique, tactique et mental. En fin de préparation seulement, durant les 6 dernières semaines, on déséquilibre volontairement son entraînement pour concrétiser son objectif (par exemple : 70% de travail technique pour un projet en dalle).

On voit beaucoup de monde s’entourer d’un entraîneur pour performer. Est-ce vraiment nécessaire ?
Cette question me parle tout particulièrement puisqu’en tant qu’athlète j’ai vécu les deux situations lorsque j’étais compétiteur. Ma réponse est tranchée, il est beaucoup plus efficace d’avoir un entraîneur. Seul on a tendance à s’enfermer dans des routines néfastes, on endosse toutes les responsabilités, on est aveugle, et la progression passe inévitablement par les coups de pieds au cul que l’entraîneur va nous donner. Savoir est une chose, se l’entendre dire en est une autre. Avoir du recul sans entraîneur est très compliqué, à condition bien sûr de faire appel à la bonne personne.

Qu’est-ce qui te semble important dans la relation entraîneur-entraîné ?
La confiance.

Beaucoup conçoivent l’entraînement de manière personnelle, comment s’entraîner seul efficacement ?
Dans ce cas il faut tout d’abord avoir une forte capacité à la remise en question. Il faut aussi bien se connaître et disposer de connaissance pointues dans tous les domaines de l’entraînement : la préparation physique, l’analyse gestuelle et une approche tactico-mentale de la performance.

Partie 3 : Questions générales sur l’entraînement pour performer en milieu naturel

Quels sont pour toi les écueils à éviter, les principales erreurs couramment constatées dans les processus d’entraînement ?
La plupart du temps je constate une négligence sur l’importance accordée à l’intensité et aux temps de récupération dans le processus d’entraînement. Le volume de travail est souvent mis en avant alors que l’escalade est une discipline de force. C’est la plus grosse incohérence que l’on peut constater sur le terrain.
Petit bémol pour les personnes qui font de l’escalade depuis peu de temps. Au début commencez par augmenter votre quantité de pratique. Mais rapidement, gardez en tête que c’est l’intensité qui vous permettra de progresser.

Comment gérer les temps forts, mais aussi les périodes de fatigue physique et de démotivation ?
Le meilleur exemple que j’ai connu dans ma carrière de compétiteur sur ce point est Jérôme Meyer. A son contact j’ai compris qu’il ne fallait pas rester trop longtemps dans les temps forts. Accepter de redescendre lorsque l’on est à 100% de ses moyens n’est pas chose facile mais c’est essentiel. En période de fatigue ou de démotivation le mieux est de baisser l’intensité et de prendre du plaisir dans des cotations inférieures. Cela permet de laisser le temps au corps de récupérer tout en cultivant la réussite.

Quelle place accordes-tu à la récupération et à l’alimentation dans l’entraînement ?
Deux aspects qui sont pour moi primordiaux pour réussir à sa limite. La récupération permet de mettre de l’intensité à l’entraînement. L’alimentation, même si c’est souvent un sujet tabou, est un facteur de la performance en escalade. Qu’on le veuille ou non, le rapport poids/puissance est déterminant. C’est un choix personnel de ne pas s’imposer un régime draconien, et je le respecte totalement. Mais il ne faut pas nier le fait que la légèreté est un atout pour un grimpeur. La gestion de son alimentation doit être reliée intelligemment au travail de préparation physique.

Les jours de repos. En phase d’entraînement et en phase de concrétisation. Comment les optimiser ?
En phase d’entraînement le repos est incomplet, c’est indispensable pour imposer un volume d’entraînement minimum.
En phase de concrétisation il faut se reposer beaucoup plus que l’on pense. Mon conseil serait d’ajouter systématiquement une journée de plus de repos à ce que l’on ferait naturellement. Et quand je dis « repos » c’est rester à la maison, bouquiner, faire quelques étirements ou regarder Netflix. Rien à voir avec 3000 m de dénivelé en montagne, du parapente ou une séance de gainage. On s’est bien compris ? 

Photo : Fred Labreveux – Grimper Magazine

Avoir une base de force semble une des conditions primordiales pour pouvoir performer. Quels types d’exercices et de partie du corps te semblent importants dans ce domaine ?
Pour le développement de la force chez un grimpeur qui a des projets en site naturel, je conseillerai de développer, par ordre de priorité :
Les doigts, les muscles de la ceinture pelvienne (gainage) puis le triceps qui est souvent trop faible pour exploiter 100% de votre force de biceps.
Pour les exercices, il en existe une infinité, tant que les mouvements sont bien maîtrisés et qu’il y a de l’intensité il y aura du progrès.

Beaucoup pratiquent des activités physiques en complément en guise de préparation physique. Quels sont selon toi les plus compatibles et celles à éviter ?
Les activités cardio ont souvent l’inconvénient de faire prendre de la masse musculaire dans les membres inférieurs. C’est très plaisant mais pour ma part, en fin de préparation je n’en fait presque plus. En musculation, en complément du travail de développement je préconise d’intégrer des séances douces de proprioception, du rééquilibrage musculaire, de la mobilité et de la souplesse. Pour un grimpeur, le yoga, la gymnastique ou encore le surf sont des activités très intéressantes.

Dans les phases de concrétisation, quelles sont les choses à privilégier ?
Le repos et le lâché prise.
Il faut se mettre en manque d’escalade afin d’arriver mort de faim au pied de son projet avec de la fraîcheur physique et une bonne qualité de peau.
Plus l’investissement est important plus l’attente est grande aussi, jusque-là rien de surprenant. Et pourtant, il faut accepter de laisser les choses se faire d’elle-même, de déconnecter la tête au moment de décoller les pieds du sol.

Comment lâcher prise par rapport à l’objectif et bien réussir ses jour J ?
L’idée d’une bonne préparation c’est de pouvoir lui faire confiance, donc une fois prêt à concrétiser ayez confiance en elle. Au même titre qu’un enfant a une confiance aveugle en son père lorsqu’il le jette en l’air pour le rattraper ensuite.
Un outil très efficace aussi consiste à focaliser son attention sur l’action : le rythme, la respiration, les méthodes, le gainage etc…
Parfois, lorsque cela ne suffit pas, il est nécessaire d’entreprendre un travail de fond, une discussion avec son entraîneur ou un préparateur mental.

Pour toi, une séance d’entraînement réussie c’est… Et un processus d’entraînement réussi c’est…
Pour moi, une séance d’entraînement réussie c’est une séance où j’ai réussi à atteindre mon niveau maximal d’intensité du jour sans m’être fait mal.
Un processus d’entraînement est réussi à partir du moment où il m’a appris quelque chose. La concrétisation de l’objectif est une satisfaction personnelle mais ne suffit pas valider le processus. Il faut mettre le plaisir au centre et trouver un équilibre entre, d’une part, le plaisir de s’entraîner, de vivre le processus et, d’autre part, le plaisir de la réussite de l’objectif.

Message de fin :
« Vivez vos rêves plutôt que de rêver votre vie »

Pour suivre Rémi :
– Ses comptes Facebook et Instagram
Sa web Série YouTube “On s’entraîne ensemble”

Photo de couverture : “Sang Neuf” 9a (Crédit photo : Jérémy Bonder)

Photo : Jérémy Bonder

Last week, Rémi Samyn, age 36, ex-coach of the French team reached his ultimate goal that he had set for himself at the beginning of this year: the Orsay roof 8C in February and his first 9a route with « Sang Neuf » 9a in Pierrot Beach (Vercors). Boh achievements are the culminating point of a serious preparation effort and the realization of child’s dream become reality. We had a talk with him about this process and about his training vision for outdoor projects. Here we go!

Part 1 : About the sends

– Why did you set these goals in January?
I was on vacation, away from it all, reflecting on the meaning of my life after having gone through a troubled period. The Olympics in 2024 are coming up fast and I realized that I would be 40 years old and that it was time to follow my dreams as a climber rather than suffer any regrets later.

– How did you specifically pick these projects?
I like the idea of mixing climbing types, the 8C boulder and the 9a sport climb in rock climbing were psychologically challenging for me. I made choices that were compatible with my job and schedule, projects easily accessible and in my favorite style.

– Did you time the sending period for each project?
Yes, when you push your limits it is necessary to be in the best physical conditions. The roof of Orsay in the winter and Pierrot Beach in the summer were strategic choices.

How was the process for these two achievements?
The Orsay’s roof was the extension of a project I started 3 years ago. The second part grades 8B, to which you have to add the sequence of the first part that’s already 8A boulder. I did this boulder after only 6 weeks of preparation without really thinking I was ready to do it.
For “Sang Neuf” it was quite the opposite. A new project that I tried for the first time at the end of May. And the day of the send everything was set perfectly, it was THE day of the performance, it had to be that day and not tomorrow.

How precisely planned was your training?
My planning was very precise from the start as I plan a gradual ramp-up. First a bouldering goal that would allow me to increase my level of strength and power and then transition to an endurance project, “Sang neuf”. The “stay at home” order was an unforeseen event to deal with, but that’s the magic of training: scheduling to adapt better.

What’s the key for you?
Beyond the hundreds of micro details that need to be readjusted, the key has been determination. The rage to win, the visceral urge to succeed. It gives me immense satisfaction, self-confidence, and a lot of gratitude towards the people who supported me in this challenge, because alone it would have been much more complicated.

Photo : Jérémy Bonder

Part 2 : How to schedule a climbing plan for outdoors

For you, what are the essentials for bouldering and sport climbing at your fullest?
To perform in bouldering, it’s essential not to give up when struggling with movements seemingly impossible. Climbing has the magic of making the impossible possible and this is particularly true in bouldering. Learning these new movements leads to rapid and spectacular progress. Do not give up even if it seems out of reach at first, stay focused. Special attention should also be given to the shoes you are going to use to send and boulder at your limit. Unsurprisingly, the one thing to develop is strength, maximum intensity and long resting times.
In sport climbing, you have to find the right combination of weather conditions, cold enough for good grip but not too cold to avoid numb fingers… The condition of the skin is essential for your flow in climbing. When it comes to what type of training to focus on (strength, power, endurance and so on), it’s difficult to say, it all depends on your physical abilities and the type of route you’re attempting.

The setting of goals in climbing, a delicate step… Any advice?
Glad you ask! For me, in the first place, it’s desire that should be the priority and the most important thing. Motivation will remain the best weapon for success. Then, for equal desire, your choice should go towards a project that will suit your strengths better.

What about the training planning? How long for an average training cycle?
The most important thing on an ultimate project is to have intermediate goals that split the schedule in several distinct phases. You have to schedule your training in order to build up gradually, step by step, that allows to maintain a high level of motivation. A cycle usually lasts a month, 3 weeks of training and a week of recovery. Personally, I prefer extending the rest period between two cycles every other cycle. To be clearer, every two cycles it is interesting to take a two week break. It’s more efficient in my opinion.

Photo : Fred Labreveux – Grimper Magazine

How to mix all the aspects of training? Strength, resistance, fingers, arms, body tension, flexibility, mental, technique and so on?
This is a vast topic. Even if you gave me several weeks I’m not sure I would have enough time to answer. And you would have to provide me with several litters of coffee! 🙂
In short, after 20 years of training experience, I am convinced that good long-term progress comes through balanced training. It’s more effective in the long term but also lowers the risk of injury. For this I will refer you to the “diamond model” that I developed in 2018 in the 100% training special issue of Grimper magazine. The idea is to keep the right balance between all the essential aspects of climbing: physical, technical, tactical and mental. Only at the end of the preparation, during the last 6 weeks preceding performance, do we deliberately focus on one particular aspect (eg. 70% of technical work for a slab project).

It’s quite common these days to hire a coach to perform. Is it really important?
This question is particularly relevant to me since as competitor I have experienced both situations. My answer is clear, it’s much more effective to have a coach than not. Alone we tend to get stuck into harmful routines, we take all blame for what does not seem to work, we are oblivious to what works and what doesn’t. On the other hand progress inevitably comes from all the kicking in the ass that a coach gives us. Knowing is one thing, hearing out loud from someone is a different thing. Progressing implies analyzing things objectively, which is very difficult to do by yourself without a trainer.

– What’s the most important thing in the coach-athlete relationship?
Trust.


– Still many people train themselves, how do you make the best of this?
In this case, you must first have a strong ability for questioning yourself. You also need to know yourself well and have in-depth knowledge in all areas of training: physical aspects, mental preparation, body language analysis and a tactical-mental approach to performance.

Photo : Fred Labreveux – Grimper Magazine

Part 3 : General questions about training for outdoors

What are the main mistakes to avoid in training processes?
Most of the time I notice a lack of both intensity and recovery times in the training process. The volume of work is often put forward while climbing is a discipline of strength. This is the most common mistake.
However, intensity should not be the main focus for people who have been climbing for a short time. As a beginner, start by increasing your amount of practice, your “volume” of climbing. But keep in mind that eventually it’s the intensity that will keep you progressing.

How to manage the highs and lows during the process?
The best example I have known in my competition career at this point is Jérôme Meyer. From him I understood that you shouldn’t try to maintain a peak of good shape for too long. Accepting to slow down when you are at 100% of your potential is not easy, but it is essential. On the other hand, in times of fatigue or lack of motivation, it’s best to lower the intensity and indulge in lower grades boulder problems or routes. This allows to let the body recover while appreciating a feeling of success.

What importance do you give to recovery and nutrition in training?
Two aspects that are essential for me to succeed at your limits. Recovery helps you build intensity into your training. Diet, while often taboo, is a factor in climbing performance. Like it or not, the power to weight ratio matters. It is a personal choice not to go on a draconian diet, and I totally respect it. But there is no denying the fact that lightness is an asset for a climber. The management of its diet must be intelligently linked to the work of physical preparation.

Rest days. In the training phase and in the realization phase. How to optimize them?
During the training phase, rest is purposefully incomplete, as it is essential to impose a minimum training volume. In the realization phase you need to rest a lot, more than you’d think. My advice would be to systematically add an extra day of rest to what you would naturally do. And when I say “rest”, I mean actually staying home, reading a book, doing some stretching, or watching Netflix. Not, run up 3000 m of elevation in the mountains, going paragliding or do a body tension session. Did I make myself clear? 🙂

Photo : Auriana Beauté

Having a solid base of strength seems to be one of the fundamentals in climbing. What kind of exercises are important for you?
For the strength development for outdoors, I would advise to focus, in that order, on: finger strength, strength of the pelvic girdle muscle chains (body tension) and triceps, which are often too weak to use 100% of your bicep strength. There are countless exercises for that… as long as the movements are well mastered and there is intensity there will be progress!

Many climbers practice additional cardio training as physical preparation. Which do you think are the most compatible and which ones to avoid? What about body work outs?
Cardio activities often have the disadvantage of building muscle mass in the lower body. It’s very pleasant, but for my part, I stop doing those towards at the end of the preparation process. When it comes to work outs, in addition to standard exercises, I recommend integrating gentle sessions of proprioception, antagonist muscles workouts, mobility and flexibility. For a climber, yoga, gymnastics or even surfing are very interesting activities.

In the realization phases, what are the things to focus on?
Resting and letting go. You have to create a craving for climbing in order to face your project with motivation, physical freshness and good skin. The bigger the investment is, the longer the wait should be too. You need to accept to let things happen, to unplug your mind when your feet get off the ground.

How do you translate all that to successful day outdoors?
The idea of good preparation is to be able to trust it, so when you’re ready to go, be self-confident. Much like a child trusts his father blindly when he throws him in the air and then catches him up.
A very effective way is also to focus your attention on the action: pace, breathing, beta, body tension, etc…
Sometimes, when it’s not enough, it is necessary to start some self-reflection, a discussion with your trainer or a mental coach.

For you, what’s a successful training session? And what’s a successful training process?
A successful workout is one where I managed to reach my maximum intensity without hurting myself.
A training process is successful the moment it teaches me something. Reaching the goal is a personal satisfaction but it is not enough to validate the process. You have to keep joy in the center of the journey and find a balance between, on the one hand, the pleasure of training, of living the process and, on the other hand, the satisfaction of achieving your goal.

End message:
“Live your dreams rather than dreaming your life”

Follow Rémi on social media :
Facebook and Instagram
his YouTube series “We train together”


Cover Pic: “Sang Neuf” 9a – Credit: Jérémy Bonder

Photo : Flo Murnig

No Comments Found

Leave a Reply