Mathieu Bouyoud, Armand Baudry, Antonin Rhodes, Bruno Clément, Laurent Pérez, Olivier Obin, Ivan Sorro… Tels sont les monuments de l’équipement en France qui ont été interrogés par Péma Vives pour produire “Le Jardin des Spits”, un film documentaire dédié à ces passionnés de l’ombre produit par l’association Greenspits.
A travers de grandes thématiques comme la motivation à équiper, l’éthique, le topo, les cotations ou encore l’entretien des sites, les acteurs se succèdent et permettent de faire émerger des témoignages sincères, riches, pertinents, drôles et parfois émouvants.
Guidés par la quête de l’improbable ou de l’impossible, les équipeurs œuvrent dans l’anonymat. Un travail ingrat, titanesque, coûteux en temps, en énergie, et en argent (car le plus souvent auto-financé) qui relève pour eux de l’introspection, un moyen de se retrouver tranquille en pleine nature. Une activité qui est aussi clandestine, où l’on va souvent d’abord planter des spits sur du beau caillou avant de se soucier des autorisations liées à la pratique de l’escalade, les démarches officielles étant tortueuses, complexes, pénibles, et bien souvent trop éloignées des réalités du terrain.
On se rend compte que le contexte local et l’ouverture des collectivités au tourisme sont souvent la clé, mais aussi que le grimpeur est souvent perçu comme un acteur marginal des activités de pleine nature. A travers le débat sur l’éthique et notamment l’engagement entre les points, est bien mis en exergue le tiraillement entre proposer une escalade engagée et dure pour le niveau mais source d’émotions, de frissons et souvent de souvenirs mémorables, ou bien des voies plus aseptisées, se rapprochant de ce qui est proposé en salle, ce qui encourage la fréquentation. En effet, le grimpeur n’en reste pas moins un consommateur et le dilemme entre équiper pour soi et équiper pour les autres est particulièrement prégnant. La problématique de profit se retrouve pour les topos : les grimpeurs achètent de moins en moins les topos, et les bénéfices de ceux-ci ne se transforment pas forcément en points brillants sur le caillou.
Besogneux, marginal, peu lucratif, souffrant d’un manque de reconnaissance, l’équipement en France est une activité ingrate et l’affaire d’un cercle presque fermé de passionnés. Une passion, où le plaisir demeure tout de même le moteur, « un privilège » même. “Le Jardin des Spits” aura su mettre en lumière avec brio toutes les problématiques actuelles autour de l’équipement, avec de superbes images d’ambiance et de nature en guise d’illustration ! Bravo Péma !
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Mathieu Bouyoud, Armand Baudry, Antonin Rhodes, Bruno Clément, Laurent Pérez, Olivier Obin, Ivan Sorro… These are the monuments of French bolting that were interviewed by Péma Vives for “Le Jardin des Spits”, a documentary dedicated to these fanatics from shadow produced by Greenspits Association.
Through major themes such as motivation to bolt, ethics, guidebooks, gradings or even crag preservation, the bolters follow one another with sincere, rich, relevant and funny testimonies.
Guided by the quest for the improbable or the impossible, the bolters act and remain often anonymous. A thankless, titanic job, costly in time, energy, and money (because most often self-financed) which for them is a source of introspection, a way to find themselves quiet in the middle of nature. An activity that can also be clandestine, where bolters will often first put bolts on beautiful rock before worrying about the authorizations related to the practice of climbing — the official procedures being tortuous, complex, painful, and many often too far from the realities of terrain.
The movie makes us realize that the sensitization of local representatives to outdoor tourism seems to be a key, but also that the climber is often seen as a secondary actor of outdoor activities. Through the debate on ethics, and in particular the space between the bolts, the tension between offering a committed and hard climbing for the level, which can be a source of emotions, thrills and good memories, is highlighted. More aseptic routes, closer to what is offered in the gyms, encourage the hype. Indeed, climbers are nonetheless consumers and the dilemma between bolting for oneself and bolting for others is particularly significant. The problem of profit is also pregnant for guidebooks: climbers buy less and less topos, and the benefits from these do not necessarily turn into shiny bolts on the rock.
Needy, marginal, unprofitable, suffering from a lack of recognition, bolting in France is a thankless activity. It is supported by a small circle of fanatics. A passion, where pleasure remains the main goal, and even “a privilege”. “Le Jardin des Spits” has brilliantly tackled all the current issues surrounding bolting, with wonderful images of climbing and nature as transitions! Well done Péma!
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