Nicolas Moineau est toujours à fond, et se lance dans la quête du 8a ! Le champion du monde déficient visuel vient de réaliser une nouvelle coche dans sa falaise fétiche de St-Géry dans le Lot avec “Les frères tapent dur”, un 7c de 20m en léger dévers sur croutes au secteur “baston à la maison”. Un pas intermédiaire avant de se lancer un défi ultime : réaliser une voie en 8ème degré. On rappelle que l’an dernier il avait déjà réalisé du 7c+ avec “Allez retour pour une mèche”.
“J’ai choisi cette voie parce que à priori le profil me convient bien. Je trouve plus facilement les prise sur du rocher plat et pas trop sculpté. Et en plus , détail pratique important pour moi, il y avait moyen d’installer la moulinette facilement pour le travail de la voie. Donc la phase de repérage m’a pris 7 séances à raison de 2 montées par séance et au moins 2 jours de cicatrisation à chaque fois tellement ça broute les doigts. Et le 7 avril, je savais que j’allais commencer à taper des runs. Je n’y étais pas allé pendant une semaine, je me sentais frais, j’avais les doigts tout neufs et j’ai fait l’essai parfait qui m’a permis de clipper le relais du premier coup. Franchement, je prenais ça comme un projet intermédiaire en attendant de trouver la motivation pour démarrer un chantier en 8a mais je ne m’attendais pas à le faire si vite. Du coup je cherche toujours la voie qui me conviendra pour entrer dans le 8ème degré.”
Ton assureur te guide-t-il au mieux comme en compétition ou tu grimpes à l’intuition en te fiant à tes sensations ?
D’une part le guidage sur le rocher est beaucoup moins précis que sur le plastique, et c’est même impossible du fait que les prises sont peu visibles. Il arrive quand même qu’on mette un trait de magnésie pour que mon assureur puisse me guider sur certaines prises. Pour les voies après travail, la mémorisation est plus importante que le guidage.
D’ailleurs c’est en partie pour ça que je fais surtout des voies après travail, cela me rend plus autonome et moins dépendant du guidage.
Photos : Nina Bahsoun
Nicolas Moineau, always at the top, guided by the quest to climb 8a! The paraclimbing word champion visual impairment just did another tick on his home crag, St-Géry, Lot France. Nico climbed “Les frères tape dur” a 20 meters slighty overhanging route on crimps in “Baston à la maison” sector. An intermediate step before to start an ultimate process: send a route in the 8th grade. Remember last year he climbed his first 7c+ with “Allez retour pour une mèche”.
“I choose this route because the style suits me well. I found easily the holds on walls without sculpted rock. And good point for me, it was possible to put the top rope easily for working the moves. So the scoping period took me 7 sessions with 2 goes everyday. I needed 2 days for reconvering my finger skin, it’s quite painful. On April 7th, I knew I was ready to make tries in lead. A week of rest, fresh skin, I did the perfect go and I clipped the anchor at my first real attempt. For me, it was an intermediar step before finding the motivation to start an 8a project so I didn’t expected to send the route so quickly. So I’m always searching for a route that suits me to reach in the 8th grade in climbing.”
Does your belayer guide you as well as possible as in competition or do you climb intuition by trusting on your feelings?
On the one hand, the guidance on the rock is much less precise than on plastic, and it is even impossible because the holds are not very visible. It does happen that you put a tickmark so that my belayer can guide me on some moves. For redpointing, memorization is more important than guidance.
In fact, that’s part of why I mostly do redpoint, it makes me more independent and less dependent on guidance.
Pics: Nina Bahsoun