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Chris Frick - Stop Sika 8c
Falaise / Sportclimbing Performances Suisse / Swiss

Chris Frick, 54 ans, répète Stop Sika 8c ! – Chris Frick, 54, repeats Stop Sika 8c!

  • 14/10/2022

“Stop Sika” : un nom évoquateur pour une croix d’exception par le vétéran Suisse allemand Chris Frick, 54 ans ! Cette voie du site helvète du Rawyl équipée par Bertrand Martenet en 2002 et libérée en 2003 par Didier Berthod est complètement naturelle et devenue classique. Après plusieurs répétitions, la cotation s’était stabilisée à 8b+. En 2019, Bertrand rééquipa la voie. Au lieu de faire une boucle droite-gauche dans la section du milieu, il établit une nouvelle ligne plus directe et plus bloc. La même année, Sam Ometz fut le premier a grimper cette nouvelle version. Le nombre de répétitions augmenta, avec un consensus à 8c. Chris témoigne de cette expérience avec sincérité :

“Réaliser cette voie a toujours été un rêve pour moi. La ligne est tellement belle. Incontestablement, l’escalade technique sur petites réglettes est exigeante. Honnêtement, la cotation élevée m’a impressionné. Pour les gens de ma génération, réaliser du 8c ressemble à un trip sur Mars ! J’avais 20 ans quand ce niveau était considéré comme le plus élevé de l’époque. Maintenant, cela fait 40 ans que je grimpe avec des jours heureux comme plus difficiles, des surprises, des obstacles, des blessures. Quoi qu’il soit arrivé, je n’ai jamais abandonné, je n’ai jamais stoppé. Je ne me suis jamais senti dégoûté par la grimpe. Pour moi l’escalade est une source d’énergie, de joie, de motivation. Et maintenant 8c est une barrière mentale. La dernière voie de ce niveau que j’ai été capable de gravir était il y a 6 ans. J’avais donc 48 ans. Ma force dans la mise en projet est toujours mon entêtement et mon inébranlable optimisme. Pas la puissance. Si j’ai du temps et que la voie est parfaite, je peux donner toute mon énergie là-dedans. Heureusement, mon niveau d’énergie s’est élevé quand je suis devenu végan il y a 7 ans. Entre mon énergie croissante et mon expérience de grimpe, j’ai osé essayer des voies à mes limites loin de chez moi. Avant, mes voies les plus dures étaient situées dans des falaises à côté de la maison. Cependant, une blessure non-liée à l’escalade en 2017 m’a empêché de faire des mouvements difficiles pendant un an. Mais je suis revenu et je me suis dit à moi-même que c’était mieux d’échouer dans une voie de rêve que de regretter que ce soit trop tard pour l’essayer. C’est pour cela que j’ai rassemblé tout mon courage et que j’ai commencé à essayer “Stop Sika” l’automne dernier.

Au début, les deux sections dures ont mis en évidence mes faiblesses et ma raideur. Pourtant, j’étais toujours heureux d’essayer cette voie. Pour regagner en expérience et en confiance, je me suis aussi aventuré dans d’autres 8c. Plus précisément, j’ai essayé “Mind Control” à Oliana qui pourrait être le pendant catalan de “Stop Sika”. La merveilleuse Vanda Michalkova m’a créé un programme d’entrainement qui correspondait spécifiquement à mes faiblesses. Pendant plusieurs mois, j’ai vécu la vie d’un moine grimpeur et j’ai passé la majeure partie de mon temps libre à m’entrainer. Un spray wall dans le cadre privé d’un club est devenu ma seconde maison. J’ai ensuite réalisé un trip de 3 semaines pour transférer mes habiletés d’entrainement sur caillou. C’était un moyen de concrétiser ce processus de transformation. Bien sûr, tous les efforts doivent être intégrés dans la vie quotidienne. Je travaille 4 jours par semaine avec 5 semaines de congés par an. Et en plus je n’ai pas de sponsor. Quoi qu’il en soit, je suis revenu plus fort dans la voie. C’est possible, même à un âge avancé !
J’ai bénéficié d’un soutien incroyable, à la fois des encouragements, ou des assurages ! Sans eux, je ne serai nulle part. Merci à tous ! Après un été très chaud, les températures ont finalement chuté en septembre. Peut-être de manière trop importante trop rapidement. La réussite est venue au bon moment, considérant le fait que la falaise est située dans un environnement alpin. Le vendredi 16 septembre, après un run parfait, j’ai réussi à clipper le relais ! Le lendemain, la neige est tombée jusqu’au pied de la falaise… Juste à temps alors que mon corps se sentait vidé et fatigué en raison des exigences physiques de la voie et après 5 week-end consécutifs d’intenses essais.
Pour autant que l’on sache, seule une poignée de cinquantenaires ont déjà réussi à gravir ce niveau. J’imagine bien qu’on le verra plus souvent dans les 10 ou 20 prochaines années. Principalement en raison de la prise de conscience croissante d’un bon mode de vie et de davantage de connaissances sur l’entrainement des vétérans. Je suis tombé sur de nombreux rapports concernant des compléments alimentaires de niveau T pour maintenir des performances élevées à mesure que nous vieillissons. Cela devrait être discuté plus largement. Je n’ai jamais rien pris de tel, car c’est évidemment mauvais, voire dangereux pour le corps. Il existe un moyen naturel d’augmenter ses niveaux T, pas seulement en s’arrêtant et en s’asseyant parce que “vous êtes trop vieux”, mais en n’arrêtant pas de bouger. C’est ce que je fais. J’ai encore des rêves et je n’arrêterai pas de grimper.”

Photos : Isabelle BihrIsabelleBihr.com

Stop Sika”: a very good name and a great perf by a Swiss old machine, Chris Frick, 54 years old! The line is located at Rawyl-Switzerland and was bolted by Bertrand Martenet in 2002 and first ascended as an 8c by Didier Berthod in 2003. The completely natural line – hence the name – became an instant classic. After a few repetitions, the grade settled at 8b+. In 2019 Bertrand rebolted the route. Instead of following the original right-left-loop in the routes middle section, he established a new, direct and bouldery line. In the same year, Samuel Ometz was the first to climb the new version first. The number of repeats dropped significantly. Now the consensus is back to 8c. Here’s his testify:

“That route was always my dream. The line looks so good. Undoubtly, the technical difficulties and small edges are demanding. To be honest, it was the high grading that scared me. Well, to my generation, 8c still sounds like a trip to Mars! I was already 20 years old when that level was considered the highest at the time. Now I’ve been climbing for four decades with the full program of better and worse days, surprises, obstacles and injuries. However, I never stopped, never gave up. Never felt burned out from climbing. For me climbing is still a source of energy, inspiration and joy. And yet 8c marks a mental barrier. The last route I was able to climb at this level was six years ago. And I was 48 years old then.
My strength in projecting is definitely stubborness and unshakable optimism. Not the power. If the time is right and the route perfect, I can dedicate all my energy on it. Thankfully, my energy level iwent up when I became vegan seven years ago. With increasing energy and climbing experience, I dared to try routes at my personal limit abroad. Before that, most of my hardest climbs were at the home crags. However, a non-climbing related injury in 2017 prevented me from doing hard moves for a year. But I came back and said to myself that it’s bettter to fail on a dream route than to regret too late to have never really tried. That’s why I plucked up all my courage and hopped on “Stop Sika” last fall.

In the beginning, the two crux sequences showed me my weakness and stiffness. Still, I was always happy to try this route. To regain experience and confidence I also ventured on other 8c’s. Most notably, I tried “Mind Control” at Oliana that could be “Stop Sika”’s sibling. The wonderful Vanda Michalkova created a training regime that specifically addressed my weaknesses. For several months I lived the life of a climbing monk spent most of my free time training. A spray wall in the private setting of a club became my second home. Then I went on a three-week climbing roadtrip to transfer the skills I had trained to the rock. It was all about embracing the entire tranformation process. Sure, all the effort has to be squeezed into everyday life. I work 4 days a week with 5 weeks vacation a year. And besides, I don’t have a sponsor. Anyway, I came back to the route stronger. It’s possible in older age!
I’ve had incredible support, both encouragements and belays! Without these I would be nowhere. Thanks to all! After a very hot summer, temperatures finally dropped in September. Maybe too deep for and unexpectedly fast. The send came in the best moment, considering the fact that the route is located in an alpine environment. On Friday, 16 September, after a perfect go, I was able to clip the chain! I kept my focus, no hesitating and no doubting. The next day snow fell all the way down to the base of the crag … Just in time as my body was feeling increasingly drained and tired from the physical demands of the route and after five consequetive weekends of tough send burns!
As far as is known, only a handful of mid-fifties have ever send a route of this level. I can well imagine that we will see it more often in the next 10 or 20 years. Mainly due to today’s increasing awareness of a good lifestyle and more knowledge about training in old age. I’ve stumbled across many reports of taking T-level supplementals to keep performance high as we age. This should be discussed more widely. I have never taken anything like that, because it is obviously bad, if not dangerous for the body. There is a natural way to increase T-evels, not just by stopping and sitting down ‘because you’re too old’, but by not stopping moving. That’s what I do. I still have dreams and I won’t stop climbing.

Photos : Isabelle BihrIsabelleBihr.com

1 Comment

  • Reply
    Philippe

    Génial!

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