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James Pearson Bon voyage
Performances Sud Est-Alpes / South East-Alps Trad

James Pearson libère Bon voyage à Annot – James Pearson makes first ascent of Bon Voyage in Annot

  • 10/02/2023

James Pearson vient de réaliser son projet de longue date en trad à Annot en France ! La voie démarre par le même début que son ouverture de 2017, “Le voyage” (E10), avant de partir sur la gauche dans une face vierge impressionnante avec une série de trous, pour finir par une arête technique. James a nommé cette voie “Bon voyage”, et bien que James n’ait pas suggéré de cotation, c’est à coup sûr un des challenges les plus difficiles en trad de France et du Monde, celui-ci lui ayant pris plus de temps que ses précédentes premières ascensions ou répétitions ! La première ascension de “Bon voyage” suit d’autres réalisations majeures en trad de la part de James ces deux dernières années, avec notamment “Tribe” à Cadarese et “Lexicon (E11 7a) à Langdale. James nous donne des précisions sur la voie et la difficulté de l’itinéraire.

“J’ai découvert la ligne en 2021, et je me suis préparé activement pour la faire depuis le début. Il me semble que c’est un cran au-dessus des autres voies dures en trad que j’ai essayées ces dernières années, j’ai vraiment savouré tout le processus : j’ai été obligé de développer de nouvelles qualités afin d’avoir une chance. Après le départ commun du « Voyage » et la bifurcation, il y a un premier pas de bloc qui t’amène sur deux bons trous (où tu places la dernière protection de la voie) avec un repos pas terrible. A partir de cet endroit, tu as 20 mouvements durs pour finir sur la vire, quasiment exclusivement sur des petits trous et des petites arquées. La voie demande une grosse dose d’engagement, avec de grosses chutes, mais ça serait vraiment pas de chance de se blesser si la protection est bien placée. Annot a le plus de faces vierges que j’ai jamais vu et les murs sont souvent sales et sableux, ce qui amène a penser des itinéraires dans les fissures. « Bon voyage » remonte une strate en diagonale sur un grès compact muni de petits trous. Un vrai miracle de mère Nature et un condensé de mes recherches de perle rare. Cette voie m’a pris beaucoup plus de temps que n’importe quelle autre voie que j’ai essayé. A la fois en terme de jours d’essais et de préparation (environ 20 jours sur 2 ans et 10 tentatives d’enchainement). J’ai réalisé bien plus de runs pour l’enchainer que dans « Tribe » ou dans des voies en 9a. J’ai dû m’entrainer spécifiquement sur poutre afin d’être capable de réaliser tous les mouvements et de pouvoir empiler le crux, très intense et à doigts. Au même moment j’ai réalisé deux 9a de même longueur et style qui m’ont pris respectivement 4 et 5 sessions. Ces voies sportives sont définitivement plus déversantes avec des mouvements plus faciles et des plus mauvais repos, pas dans mon style. Mais je reste conscient que cela demeure une première ascension, et que cela semble toujours plus dur qu’une répétition. Sur les 20 jours, 4 d’entre eux ont été consacrés au brossage des prises et au défrichage de comprendre la ligne, pour voir si c’était possible. Les prises sont petites et fuyantes, j’ai trouvé les mouvements très difficiles au premier abord, mais une fois les calages de chaque position trouvés, peut-être cela sera plus facile. Les prises sont des trous, une de mes faiblesses. Certaines préhensions sont fuyantes (une demi phalange), tu dois les arquer sans utiliser le pouce en raison de la forme des trous. J’ai dû me remettre en question : dois-je m’entrainer spécifiquement ou juste augmenter mon niveau de force ? Le crux est assez aléatoire. Je suis tombé plein de fois à ce mouvement avant de le réussir, augmentant significativement mon nombre de tentatives du sol. Après l’avoir passé, je suis tombé 3 fois dans la dernière partie, et j’étais proche de tomber sur l’arête technique finale ! Cela ne se joue définitivement pas que sur un mouvement ! Pour le moment je suis incapable de donner une cotation définitive, qui devrait n’être qu’une proposition et rien d’autre. En théorie je devrais simplement dire ce que je pense, laissant aux futurs répétiteurs le soin de donner leur avis, et finalement ensuite se mettre d’accord sur un consensus. Je suis peut-être plus sensible que la personne moyenne, mais dans la pratique, j’ai vu et ressenti que cela ne fonctionnait pas tout à fait comme ça. Je pourrais suivre mon instinct et me rappeler qu’à 37 ans, je suis vraiment trop vieux pour m’inquiéter de choses comme ça. Je pourrais aussi la sous-évaluer, la décôter moi-même avant que quelqu’un d’autre n’en ait l’occasion, mais cela a tendance à entraîner une stagnation des cotations comme nous l’avons fait avec les voies commerciales au Royaume-Uni, et ne rend service à personne. Cependant, ces deux options supposeraient que j’aie une cotation fixe dans ma tête, ce qui, pour toutes les raisons ci-dessus, je ne le fais tout simplement pas maintenant. Avant de proposer une cotation j’aimerais essayer quelques voies sportives plus dures pour mieux jauger mon niveau, et aussi grimper à Annot avec d’autres grimpeurs de haut niveau. J’espère que cela me donnera une meilleure appréciation.”

Photos : Raphaël Fourau

James Pearson Bon voyage

James Pearson has climbed his long-standing trad project in Annot, France. The route shares the same start as James’ 2017 first ascent “Le Voyage”(E10), before heading out to the left across the imposing blank face, via a series of shallow pockets, to finish up a technical arete. James has named his new route “Bon Voyage”. Although James is yet to suggest a grade, the project almost certainly sits amongst some of the world’s hardest trad lines, having taken James more time than any of his previous first ascents or repeats. James’ ascent of “Bon Voyage” follows his repeats of other benchmark trad test-pieces in the last two years, “Tribe” at Cadarese, Italy and “Lexicon” (E11 7a) at Pavey Ark, Langdale, UK. James comments on the route’s style and difficulty:

” I found the line in 2021 and have been actively preparing myself for it since then. It felt like quite a step up from other hard trad routes I’ve tried over the years, but I’ve really enjoyed the process of developing new skills and strengths to be able to stand a chance. After the split with Le Voyage, a first boulder problem takes you to a couple of good pockets (the final protection of the route) and a marginal rest. From here there are 20 hard moves to the finishing ledge, almost exclusively on shallow pockets and tiny crimps. The route is definitely run out, with long falls, but you’d be unlucky to hurt yourself providing the protection is well placed. Annot has some of the blankest rock I have ever seen and the walls can often be sandy and loose, meaning most of the routes stick to crack systems. Bon Voyage follows a diagonal layer of bullet hard sandstone dotted with tiny pockets… a true miracle of Mother Nature and a reminder why all the years of searching were worth it. This route took me longer than any other route or boulder I’ve ever tried. Both in terms of days actively trying it and time preparing myself for it (~ 20 days over 2 years and 10 redpoints). I spent more actual redpoint attempts on this than on Tribe, and all of my other 9a sport routes. I had to train specifically on a fingerboard to be able to do the moves and link the intense, fingery crux section. Around the same time I made the first ascent, I climbed a couple of 9a’s in a similar length and style. These took me around 4 sessions and 4 to 5 redpoints. These sport routes are both slightly more overhanging with easier moves but worse rests, and shouldn’t suit me as well. But I’m also aware that it’s a First Ascent, and they always feel harder than a repeat. Of the 20 days, at least 4 of them were spent brushing holds and trying to understand if the line might be possible. It’s slightly off-vertical which is a really difficult angle to grade. The holds are so very small and poor, that the moves feel difficult at first, but can quickly feel much easier as you learn the subtleties of each position. The route is on pockets, which I believe to be one of my weaknesses. However, the pockets are so shallow (less than half pad) that they are more like crimps (my strength), and because of the sides of the pocket, you can’t use your thumb so you are forced to half crimp (my strongest grip type). It leaves me questioning: Did I need to train specifically just to reach an average level, or did I train to make my best strength even stronger? The answer to this question changes everything. The crux move is very low percentage. I fell many times on this move before passing it – counting significantly towards my number of redpoints, but with a bit more luck I might have passed it sooner. Still, even after passing it I still fell 3 times in the 2nd to last boulder, and almost fell on the final technical arête! It’s definitely not a one move wonder. At the moment I don’t feel able to give this route a definite grade, which always sounds funny to me as a grade proposal should be just that, a proposal. In theory I should simply say what I think, leaving future repeater’s to give their opinion, and eventually we settle on a consensus. Perhaps I’m more sensitive than the average person but in practice I’ve seen and felt that it doesn’t quite work like that. I could go with my gut and remind myself that at 37 I’m really too old to worry about things like this. I could also under grade it, effectively downgrading it myself before anyone else gets the chance, but this has a tendency to lead to grade stagnation like we’ve got with trad routes in the UK, and doesn’t do anyone any favours. However, both of these options would rely on me having a fixed grade in my head, which for all the above reasons – I simply don’t, yet. Before offering a grade I’d like to try a few more hard sport routes to better gauge my level, and also climb at Annot with other high-level climbers. Hopefully this will give me a better idea.”

Pics : Raphaël Fourau

James Pearson Bon voyage



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