Six mois après le dramatique incendie qui a ravagé la partie gauche de la célèbre falaise catalane, une poignée de grimpeurs fanatiques se mobilise et a commencé à nettoyer et rééquiper certaines voies d’Oliana. Mais la barre est loin d’être complètement purgée et ses abord demeurent dangereux, particulièrement après des journées de pluie, à cause des risques de ravinement. Suite au sinistre, un appel aux dons avait été lancé l’été dernier par la grimpeuse locale Svana Bjarnason et la cagnotte est toujours en ligne. Un semestre après, le constat demeure un peu amer, dans le sens où aucune organisation n’est venue se joindre à eux afin d’aider à coordonner des opérations d’assainissement : tant la fédération espagnole d’escalade Sostenible, que les différents pouvoirs publics. Concernant l’escalade, assez peu de fabricants de matériel ou de grimpeurs pro de renom se sont réellement retroussés les manches ou ont affiché leur intention d’aider : il est malheureusement plus aisé et glamour de se faire voir à un festival international de grimpe à Siurana ou à Rodellar comme cet automne. Pourtant, durant plus d’une décennie, photographes pros, grimpeurs pros ou très talentueux se sont rendus ici en nombre pour travailler les voies extrêmes pendant des semaines ou des mois en période hivernale, faisant profiter leurs éventuels sponsors de conséquentes retombées médiatiques. On se rappellera de “Mind Control” à vue par Ondra en 2011, du travail de “La Dura dura” par Chris Sharma et Adam Ondra à l’hiver 2012-13 documenté au Reel Rock, de la première ascension de “Pachamama” ou de “Fight or flight” par Sharma, des premiers 8c à vue féminins de Janja Garnbret en 2021, … Tout cela semble désormais bien loin, parti en fumée. Oliana est donc maintenant en friche, dangereuse et quasiment à l’abandon. Les opérations de sécurisation et d’équipement risquent de s’avérer longues et fastidieuses malgré la présence de quelques fanatiques étrangers venus prêter main forte. Précisions sur la situation avec Svana Bjarnason, qui en profite pour faire un appel du pied à la communauté pour prendre les choses en main.
– Après l’incendie, quelles sont les voies touchées ? intactes ? Celles où on a pas trop d’infos mais sur lesquelles on se pose des questions ?
Globalement je dirais que toutes les voies ont été touchées, à différent niveaux. Les voies les plus impactées sont sur la partie gauche de la falaise, à partir du 8a “Mishi”. Dans celles-là le rocher a été très touché, avec pas mal de morceaux retrouvés au pied de la falaise. Sur les premiers mètres le rocher en surface est très abîmé, il casse vraiment facilement.
Le reste de la falaise a été, en apparence, peu affecté même si quelques prises ont cassé par-ci par-là. D’autres prises ont été bien fragilisées, avec du passage elles risquent de casser assez rapidement. Mais sinon ça reste bien grimpable, la plupart des voies ne devraient pas changer.
En revanche il y a eu un nuage de cendres sur toute la partie haute de la falaise, les prises en sont couvertes ; ça crée une espèce de couche de poussière qui fait que les prises sont très sales et difficilement tenables. Donc il y a un gros travail de brossage à faire dans toutes les deuxièmes moitiés des voies.
– Depuis quand pouvez-vous vous rendre à la falaise et œuvrer ? Qu’est-ce qui a déjà été réalisé ? Par qui ?
On a eu l’accord des pompiers pour monter à la falaise pour la première fois post incendie 2 jours après le feu. L’air était difficilement respirable et il y avait encore des petits foyers par endroits. Toute la forêt en bas de la falaise a cramé, c’était une vision apocalyptique.
Des cordes statiques ont été placées peu de temps après par les locaux dans certaines voies, afin d’évaluer les dégâts. En revanche on a décidé d’un commun accord de laisser passer l’été avant de commencer à œuvrer. L’été s’annonçait encore caniculaire et orageux, cela n’aurait pas servi à grand chose de commencer à bosser avant. Déjà personne n’allait y grimper en période estivale (c’est plutôt une falaise d’hiver) et il y avait trop de risques de chutes de pierres après les orages.
De mon côté j’étais censée rentrer en Catalogne en septembre et commencer le travail mais des soucis de santé ont fait que je n’ai pu y retourner qu’en novembre. Du coup c’est à partir de ce moment-là que nous avons réellement commencé à œuvrer à la falaise. Pour ce qui a été fait :
- pose de cordes statiques
- Retrait des dégaines fixes
- Check des points et relais
- Purge du rocher
- Brossage des cendres sur les prises
- Renforcement de prises au sika
- Rééquipement de voies
- Pose de nouvelles dégaines fixes.
Mais attention, c’est encore en cours, tout n’est pas du tout finalisé, on en est encore au début. On a seulement fait ça sur certaines voies, on fait un peu ça au compte-goutte car ce n’est pas si facile d’avoir le combo gens motivés + disponibilité + matériel + météo clémente. Mais on avance ! Concernant les voies dures qui ont été le plus touchées (“T1 Full Equip” (8b+), “Crimptonite” (8b+), China Crisis (8b/+) et “Mishi” (8a)), les équipeurs d’origine souhaitent bosser sur ces voies eux-mêmes (nous les avions contactés pour leur demander), ce qui est complètement normal et plutôt bien, mais ils ne savent pas quand ils pourront venir. Le souci est que c’est là où le rocher a été le plus impacté et c’est donc une zone dangereuse. Nous avons eu l’autorisation de travailler sur “China Crisis” donc je suis vite montée dedans faire l’état des lieux. Bilan : il y a pas mal d’endroits où le rocher est très très fragile, parfois il suffit juste de toucher un morceau pour qu’il se casse. On a donc une zone de voies non nettoyées avec un gros risque de chutes de prises. Et donc un gros risque d’accident. On essaie de négocier pour au moins pouvoir purger pour que ce ne soit pas trop dangereux mais pour le moment on est un peu bloqués… Parmi ceux qui ont le plus œuvré jusqu’à maintenant je citerais : Dan Forgeng, Arnau Terribas, Jorg Verhoeven, Nico Durand, Chris Frick, Albert de Pablo, Toni Mas, Will Barchelo, Bobby, Cesar et moi-même.
– Y a t-il besoin d’un rééquipement complet de la falaise ?
Nous avons estimé que non, la plupart des points n’ont pas tant été impactés par le feu. En revanche, l’équipement était de toute manière vieillissant et parfois pas idéalement placé donc nous avons décidé de rééquiper au maximum, notamment les voies les plus classiques. Par exemple, Chris Frick vient de rééquiper “Fish eye”, un 8c classique de la falaise. Ce n’était pas nécessaire après l’incendie mais, vu la fréquentation de la voie et le vieillissement des points, c’était l’occasion. L’idée est de faire la même chose dans le plus de voies possible, selon le budget et la main d’œuvre dont nous disposons. Dans tous les cas, la priorité est mise aux voies dégradées par l’incendie, aux voies d’échauffement et aux lignes les plus classiques.
– Avez-vous cherché à contacter des marques ou des grimpeurs pro connus, comme par exemple Chris Sharma qui a contribué à placer la falaise sur le devant de la scène, ou Patxi Usobiaga qui habite non loin ?
Dès le lendemain de l’incendie nous avons fait un groupe Whatsapp avec les locaux et les équipeurs originels de la falaise. Ce qui incluait donc des gens comme Chris Sharma et Patxi Usobiaga oui. Patxi a été poser des stats juste après l’incendie et a fait une vidéo de l’état des lieux dans la “Dura Dura”. Chris il ne me semble pas qu’il soit venu ou compte venir mais l’avenir nous le dira. Concernant les marques, Edelrid a donné pas mal de matos, de quoi faire 60 dégaines fixes avec du matos en acier et donc qui résistera longtemps. Nous avons aussi eu des réductions sur du matos Fixe pour faire d’autres dégaines. Chris Frick a ramené des dégaines Mammut à prix réduit également, grâce à quelqu’un qui y travaille. Jorg Verhoeven est arrivé avec 100 points, des dégaines fixes et du sika, qu’il a pu avoir en travaillant avec une salle. Et enfin, un équipeur grec, Peter Lappas, a proposé de nous envoyer une centaine de points, ce qui était plutôt inattendu et super généreux ! Peu de marques ont proposé naturellement leur aide pour être honnête. Peut-être qu’il faudrait passer plus de temps à démarcher et plaider la cause d’Oliana, faire un peu plus de forcing. Mais j’avoue qu’on a déjà fait pas mal de trucs, c’est du temps et de l’énergie que je préfère donner en bossant à la falaise directement.
– Quel message voulez-vous faire passer à la communauté concernant Oliana en temps que locaux ?
Je voudrais juste sensibiliser sur le fait que l’avenir de l’escalade dépend de nous. J’ai trouvé la réaction de la communauté face à cet incident un peu léger. On ne parle pas d’une petite falaise d’intérêt local, on parle d’Oliana, une des falaises les plus réputées au monde. Des milliers de grimpeurs, pro ou non pro, sont venus profiter de la grimpe ici. La réponse de la communauté a été minime en comparaison du nombre de consommateurs et je trouve ça dommage. Et e n’est pas seulement une problématique d’Oliana, c’est la même chose partout : on a tendance à être beaucoup plus consommateurs qu’acteurs. Aujourd’hui c’est Oliana, demain ce sera peut-être Céüse, après-demain peut-être le Yosemite… on n’en sait rien en fait. Le problème est que si on laisse une falaise dans cet état-là, des gens vont continuer à venir grimper et, un jour ou l’autre, il y aura un accident grave ; en l’état actuel la falaise n’est pas du tout sûre. La mairie de Peramola (la falaise se trouve en fait à Peramola, pas Oliana, on utilise le mauvais nom depuis le début) ne cherchera pas à comprendre, pour eux ce sera plus simple de fermer la falaise. Alors oui, en soi des falaises en Catalogne on en a plein, mais s’ils ferment celle-ci qui nous dit qu’ils ne fermeront pas une autre après, au cas où ? Qui nous dit qu’ils ne nous empêcheront pas d’équiper de nouvelles falaises, au cas où ? Si, nous autres grimpeurs, nous ne prenons pas soin de nos terrains de jeu, ce ne sont clairement pas les instances qui le feront à notre place. Donc je pense qu’il faut commencer à réfléchir un peu plus en tant qu’acteurs et un peu moins en tant que consommateurs. Et je suis la première à être coupable, la première à avoir passé des années à profiter du travail des autres en falaise. Mais il n’est jamais trop tard pour changer de mentalité et commencer à faire quelque chose. Si on ramasse tous une pierre on peut accomplir beaucoup !
– Si on veut aider à la falaise on fait comment ? Qui contacter ? Qui coordonne ?
Difficile à dire mais j’imagine qu’on peut me contacter directement. Comme je disais, on n’a pas un planning précis, on fait au coup par coup parce qu’on a tous une vie à côté, un boulot, des entrainements, etc. Donc on gère comme on peut et quand on peut. Mais on peut me demander des infos, je pourrai renseigner ! Il n’y aura pas toujours quelqu’un pour coordonner à la falaise mais on a une liste de choses à faire et une liste de ce qui a été fait dans les voies donc on peut orienter. Il n’est pas non plus nécessaire de savoir équiper pour venir aider, il y a aussi plein de choses à faire au sol, notamment refaire le chemin d’accès. Et pour ce qui est de brosser les prises dans les voies il n’est pas non plus nécessaire de savoir utiliser un perfo.
Dans tous les cas, je tiens à redire que ce n’est pas complètement safe de grimper là-bas maintenant, surtout après les grosses pluies. Comme il n’y a plus d’arbres en haut de la falaise, dès qu’il pleut ça fait tomber des pierres du haut. Le chemin d’approche n’est pas refait non plus, il est tout de même praticable mais pas très stable. Il faut que les grimpeurs soient conscients qu’en venant grimper maintenant il faudra faire du nettoyage/ brossage, changer des dégaines, etc. Il ne faut pas s’attendre à arriver dans une salle d’escalade où tout est nickel. J’ajouterai qu’il ne me parait pas très adapté d’emmener des enfants à cette falaise maintenant et je recommande fortement le port du casque pour les assureurs.
Pour aider au rééquipement d’Oliana : Contacter Svana – Donner ici
Photo de couverture : Will Barchelo
Six months after the dramatic wildfire which ravaged the left side of the famous Catalan cliff, some local climbers are mobilizing and started to clean and re-bolt some routes in Oliana. But the crag is far from being completely drained and its approaches remain dangerous, particularly after days of rain, due to the risk of rockfall. Following the disaster, a call for donations was launched last summer by local climber Svana Bjarnason and the campaign is still online. A semester later, the situation remains a little bitter, meaning that no organization has joined to worry about the future of the cliff in order to help to coordinate clean-up operations: both the Spanish federation and Escalade Sostenible, even the different local authorities. When it comes to climbing, quite a few gear manufacturers or famous pro climbers have given a signal or shown their intention to help. It’s easier and glamorous to organize and to come to an international climbing festival in Siurana or Rodellar like this fall. However, for more than a decade, professional photographers, pro climbers or very talented ones have come here in order to work extreme routes for long periods, weeks or months in winter, allowing their eventual sponsors or fame to benefit from substantial media coverage. We will remember “Mind Control” on sight by Ondra in 2011, the work of “La Dura dura” by Chris Sharma and Adam Ondra in the winter of 2012-13 documented in Reel Rock, the first ascent of “Pachamama” or “Fight or flight” by Sharma, Janja Garnbret’s first women’s 8c onsight in 2021,… All of this now seems a long way off, gone up in smoke… The crag is therefore now dangerous and almost abandoned. Security and equipment operations may prove to be long and tedious despite the presence of a few fanatics who are giving their help. Details on the situation with Svana Bjarnason, who takes the opportunity for a call to the community to do more effort for the crag.
– After the fire, which routes were affected? intact? The lines where we don’t have too much information but on which we ask ourselves questions?
Overall I would say that all routes have been affected, at different levels. The most impacted routes are on the left side of the cliff, from 8a “Mishi”. In these routes the rock was badly affected, with quite a few pieces found at the ground. On the first meters the rock on the surface is very damaged, it breaks really easily.
The rest of the cliff was apparently little impacted even if a few holds broke here and there. Other holds have been weakened so with passage it risks breaking quite quickly. But otherwise it remains very climbable, most routes should not change.
On the other hand, there was a cloud of ash over the entire upper part of the cliff, the holds are covered with it; it creates a kind of layer of dust that makes the holds very dirty and difficult to maintain. So there is a lot of brushing to be do in all the second part of the routes.
– Since when can you go to the crag and rebuild it? What has already been done? By who ?
We had the agreement of the firefighters to go to the cliff for the first time 2 days after the fire. The air was difficult to breathe and there were still small hearths in places. The whole forest below the cliff burned down, it was an apocalyptic view.
Static ropes were placed shortly after by the locals in some lines, in order to check the damage. On the other hand, we decided by mutual agreement to let the summer pass before starting to work. The summer was still shaping up to be hot and stormy, it wouldn’t have been much intelligent to start working before. Already no one was going to climb there in summer (it’s more of a winter cliff) and there was too much risk of rockfalls after storms.
For my part, I was supposed to return to Catalonia in September and start work, but health concerns meant that I was only able to return there in November. So it was from that moment that we really started to work on the cliff. For what has been done:
- Putting static ropes
- Removing Fixed Quickdraws
- Check bolts and anchors
- Rock Purge
- Brushing the ashes on the holds
- Reinforcement of holds with sika
- Re-bolting routes
- Putting new fixed quickdraws
But beware, it’s still in progress, everything is not finished at all, we are still at the beginning. We only did that on certain routes, we do it step by step but because it’s not so easy to have the combo of motivated people + availability + bolting + good weather. But we’re moving forward! We also have a problem with some routes, the hard routes that were the most affected: “T1 Full Equip” (8b+), “Crimptonite” (8b+), China Crisis (8b/+) and “Mishi” (8a). The original bolting members want to work on these routes themselves (we had contacted them to ask), which is completely normal and rather fine, but they don’t know when they will be able to come. It’s where the rock has been most impacted and it’s therefore a dangerous area. We had permission to work on “China Crisis” so I quickly got a check. And there are quite a few places where the rock is very very fragile, sometimes you just have to touch a piece for it to break. So we have this area of uncleaned routes with a high risk of falling rocks. And therefore a high risk of accident. We are trying to negotiate to at least be able to purge so that it’s not too dangerous but for the moment we are a little stuck… Among those who have worked the most so far I will mention: Dan Forgeng, Arnau Terribas, Jorg Verhoeven, Nico Durand, Chris Frick, Albert de Pablo, Toni Mas, Will Barchelo, Bobby, Cesar and myself.
– Is a complete rebolting of the crag is required?
We felt no, most bolts weren’t so badly impacted by the fire. On the other hand, the bolting was aging anyway and sometimes not ideally placed so we decided to rebolt as much as possible, especially the most classic routes. For example, Chris Frick has just rebolted “Fish eye”, the classic 8c of the crag. It was not necessary after the fire, but given the hype of the route and the age of the bolts, it was the moment. So the idea is to do this in many routes as possible, depending on the money and the manpower we have. In all cases, priority is given to the affected routes by fire, to warm-up routes and the most classic lines.
– Have you tried to contact known brands or pro climbers, such as Chris Sharma who put the crag in the spotlight, or Patxi Usobiaga who lives nearby?
The day after the fire we made a Whatsapp group with locals and the original team members of the crag. So that included people like Chris Sharma and Patxi Usobiaga yes. Patxi was putting stating ropes just after the fire and made a video of the situation in La “Dura Dura”. It doesn’t seem to me that Chris has come or intends to come but the future will tell us. Regarding the brands, Edelrid gave a lot of gear, enough to make 60 fixed quickdraws and therefore which will last a long time. We also had discounts on Fixe gear to make other quickdraws. Chris Frick brought back discounted Mammut quickdraws too, thanks to someone who works there. Jorg Verhoeven arrived with 100 bolts, fixed quickdraws and sika, which he got while working in a gym. And finally, a Greek climber, Peter Lappas, offered us hundred bolts, which was quite unexpected and super generous! Not many brands have naturally offered their help to be honest. Maybe we should spend more time canvassing and pleading Oliana’s cause, do a little more forcing. But I admit that we have already done a lot of things, and it’s time and energy that I prefer to give by working on the crag directly.
– Which message do you want to bring to the community about Oliana as local climber?
I would just like to raise awareness that the future of climbing here depends on us. I found the community’s reaction to this incident a little lighthearted. We are not talking about a small cliff with local interest, we are talking about Oliana, one of the most famous cliffs in the world. Thousands of climbers, pro and non-pro, have come to enjoy climbing here. The response from the community has been minimal compared to the number of consumers and I find that’s a shame. And the thing is, it’s not just Oliana’s problem, it’s the same everywhere. We tend to be much more consumers than actors. The problem is that today it’s Oliana, tomorrow it might be Céüse, the day after tomorrow maybe the Yose. We don’t really know anything. The problem with leaving a cliff in this state is that people will continue to come and climb and, one day, there will be a serious accident here because in the current state the crag is not at all safe. And the town hall of Peramola (the cliff is actually in Peramola, not Oliana, we’ve been using the wrong name from the start) won’t try to understand, for them it will be easier to close the crag. So yes, in itself there are plenty of crags in Catalonia. But if they close this one who tells us they won’t close another one after, just in case? Who says they won’t stop us to bolt new crags, just in case? If climbers don’t take care of our playgrounds, it’s clearly not the authorities that will do it for us. So I think we have to start thinking a little more as an actor and a little less as a consumer. And I’m the first to be guilty, the first to have spent years profiting from the work of others on the cliff. But it’s never too late to change your mindset and start doing something. If we all pile a stone we can accomplish a lot!
– If we want to help at the crag, any contact?
It’s hard to say, but I imagine you can contact me directly. As I said, we don’t have a precise schedule, we do it slowly because we all have a life on the side, a job, training, etc. So we manage as we can and when we can. But you can ask me for information, I can provide information! There will not always be someone to coordinate at the crag but we have a list of things to do and a list of what has been done in the routes so we give orientations. It is also not necessary to know bolting to come and help, there are also plenty of things to do on the ground, in particular to remake the access path. And when it comes to brushing the holds in the routes, it is not necessary to know how to use a drill either.
In any case, I want to say again that it’s not completely safe to climb there now, especially after heavy rains. As there are no more trees at the top of the cliff, as soon as it rains, stones fall from the top. The approach path has not been redone either, it is still passable but not very stable. Climbers must be aware that coming to climb now will require cleaning/brushing, change of quickdraws, etc. Do not expect to arrive in a climbing gym where everything is perfect. I will add that it does not seem very suitable to me to take children to this crag now and I strongly recommend wearing a helmet while belaying.
Contact Svana – Give money and support the crag
Cover Pic: Will Barchelo
Solveig Korherr réalise Humildes pa casa 8b+ à vue
[…] Réhabilitée après l’incendie dévastateur de juin 2021, la falaise d’Oliana regorge de marathons de conti interminables de 40 à 50 mètres de long dans le huitième degré, et se prête particulièrement au à vue pour les grimpeurs les plus affutés et notamment les grimpeuses, en raison d’un certains nombre de section sommitale à doigts. “Humildes pa casa”, première voie équipée de la falaise, king line en 8b+ (45 mètres) remontant une magnifique mono-colo sur près de 20 mètres de long après un socle en 7c est une des voies majeures du site. Quelques grimpeuses avaient déjà réalisé l’exploit de réaliser “Humildes” à vue comme Martina Demmel, Maja Vidmar, Mina Markovic ou Evgeniya Malamid. C’est au tour de la talentueuse falaisiste allemande Solveig Korherr pour son premier 8b+ à vue, elle qui comptait déjà pas mal de réalisations extrêmes après-travail à son actif comme “Jungfraumarathon”, “Pure imagination”, ou “La Cabane au Canada”, et plus récemment en guise de préparation pour l’Espagne “La ligne claire” et “Les petits chefs du néant” à St-Léger. Solveig nous donne son ressenti suite à son ascension de “Humildes” : […]