La semaine passée, ReelRock a donné accès gratuit au film retraçant l’ouverture de “L’ombre du voyageur” par Charles Albert: Charles at Large. La ligne, perchée sur la partie haute du coteau nord-ouest du Salève, ce gros massif dominant Genève, constituait un des nombreux projets de longue haleine de l’homme aux semelles de cals. Il l’a gravi en novembre 2023.
Estimée à 9A par Charles, et soupçonnée par des proches du grimpeur un chouïa moins dure avec chaussons et kneepads (mais enfin on attend toujours une répétition…), le bloc est long, parfaitement horizontal et consiste en un mélange de verrous de doigts, d’oppositions et de réglettes pas trop généreuses, ainsi qu’au moins une pincette ingrate et un mono en verrou.
Charles estime faire a minima un 1080°, tant il tourne et retourne, genre Zébulon, afin d’optimiser les prises. 3’20” de grimpe en plafond, pour une sortie facile mais très expo: les 9A commencent à brouiller les codes.
Photos de ReelRock et Arthur Delicque pour Grimper
Last week, ReelRock gave free access to the film recounting the opening of ‘L’ombre du voyageur’ by Charles Albert: Charles at Large. The line, perched on the top of the north-western slope of the Salève, the huge massif overlooking Geneva, was one of the many long-term projects of the man with the callus soles. He climbed it in November 2023.
Estimated at 9A by Charles, and suspected by those close to the climber to be a tad less hard with shoes and kneepads (but we’re still waiting for a repeat…), the boulder is long, perfectly horizontal and consists of a mixture of finger locks, oppositions and un-generous crimps, as well as at least one ungrateful pinch and a middle finger lock.
Charles reckons he does at least a 1080°, as he twists and turns, like Zebulon, to optimise the holds. 3’20’ of climbing in the ceiling, for an easy but very exposed exit: the 9As are starting to muddy the waters.
Pictures from ReelRock and Arthur Delicque for Grimper magazine
TL
“un chouïa moins dure avec chaussons et kneepads”. Il faudrait quand même régler son compte à cette pathétique dérive des genouillères où l’on voit des voies de grandes difficultés, ouvertes sans cet artifice, ravalées au rang d’escalade du dimanche par le premier berlot venu. Lequel se perd en arguties et échaffaudages intellectuels pour justifier que “ça ne change pas grand chose à la cotation”. Charles Albert est bien le seul à respecter l’esprit du clean climbing qui consistait, est-il nécessaire de la rappeler, à aller vers le dépouillement, face aux dérives “technologiques” des années 30-50. L’élite grimpante se fourvoie et perd, petit à petit, toute crédibilité, Adam Ondra en tête, Je ne suis pas du tout convaincu par ses arguments capilotractés sur la nécessité de mettre des genouillères. Les répétitions récentes à Flatenger ont perdues tout intérêt : pressés par le temps, la nécessité d’enchainer avant la fin des vacances et de rester dans la courses aux cotations, même Megos se sangle les jambes. Une attitude qui rappelle le retournement de vestes hypersonique des 19.
Il est un fait que l’élite grimpante est” leader d’opinion ” dans le microcosme, mais, quand l’escalade était encore plus confidentielle (avant you tube), elle agissait sous et pour le regard des pairs de l’activité, et était recadrée si nécessaire. Aujourd’hui, les “vues” du public élargie, et grosso modo inculte, compte plus pour les leaders. Regardez la vidéo de Seb Bouin en Auvergne pour vous en convaincre : on lui explique que “les genouillères, on sait pas faire”, mais seule compte la croix : le sous-entendu était pourtant évident.