Le grimpeur transalpin Niky Ceria est en grande forme en cette fin d’année. Après avoir réalisé la seconde ascension d'”Ephyra” à Ticino (Suisse) et une répétition remarquée de “Dreamtime” (8C) c’est au pays qu’il signe une nouvelle réalisation marquante d’un bloc mythique avec la 4ème ascension de “Gioia” à Varazze. Ce passage très célèbre n’est autre que le premier 8C+ bloc mondial ouvert par Christian Core en 2008. Cette version rallonge le départ debout (8A+) avec 7 mouvements abominablement à doigts sur des lames de rasoir. Seuls Adam Ondra en 2011 puis Nalle Hukkataival en 2014 (vidéo ci-dessous) l’avait de nouveau vaincu. Voici la réaction de Niky :
“Un bloc riche en histoire. Des mouvements puissants sur rasoirs. Célèbres et infâmes. Un mélange de facteurs uniques a rendu ce bout de caillou important pour beaucoup et, surtout, légendaire. Quand je voyage à l’étranger, c’est le rocher sur lequel on me pose toujours des questions.
“Gioia” a toujours été sous les feux des projecteurs. Cet engouement a toujours placé Gioia comme un centre d’intérêt général, un passage qui se démarque des autres parmi les ouvertures incroyables proposées Christian.
C’est vraiment très impressionnant d’être témoin de la vision qu’un athlète comme lui a pu insuffler sur ces blocs.
Gioia (première en 2008 !) est l’une de ces lignes et l’une des rares à avoir atteint le grand public.
Bien qu’au milieu du spot de bloc le plus fréquenté d’Italie, “Gioia” est située un peu loin de ma zone de confort. Me rendre ici et mettre les doigts dedans n’a pas été chose facile.
Pourquoi j’ai essayé ? Telle était la question que je me posais pendant les jours de tentatives. Une réponse claire n’était pas facile à trouver.
Qu’est-ce qui me pousse à supporter le fait de faire quelque chose hors de ma zone de confort et loin des styles que j’aime?
Je dois admettre que cette fois, le genre de défi de faire quelque chose qui n’était pas typique de moi m’a pris au piège. D’un autre côté, l’idée de connaître certaines morceaux du parcours de Christian et d’apprendre de quelqu’un qui a une vision légèrement différente de la vôtre est fascinante et, sans aucun doute, vous fait grandir.
Enfin les mouvements… qui, je crois, m’apportent de la joie à essayer.
Enfin, comment ?
Je n’ai jamais vraiment essayé la méthode originelle car le troisième mouvement semblait impossible pour moi. Il y a quelques années, un astucieux coincement de genou a été trouvé, faisant passer ce mouvement clé de brutal à très technique.
Je n’ai rien contre les genouillères et j’aime les utiliser parfois. Dans ce cas, j’ai choisi de ne pas l’utiliser simplement par goût personnel. Comme le coincement de genou ne me plaisait pas et que je ne bougeais pas dans la méthode originelle, j’ai pris plus de temps et j’ai finalement trouvé une méthode différente qui s’est avérée moins dépendante de la peau et légèrement plus puissante.”
Photo de couverture : Niky Ceria dans Raptor 8A+ à Varazze (coll. Core)
Italian climber Niky Ceria is in great shape this end of year. After having climbed “Ephyra” in Ticino and also “Dreamtime” in Cresciano he just claimed the 4th ascent of “Gioia” in Varazze. This mythical problem is the first 8C+ boulder opened by Christian Core in 2008. This version adds 7 insane campus board moves on tiny crimps to the stand start around 8A+. Before Niky, only Adam Ondra (2011) and Nalle Hukkataival arrived to top out this boulder during twelve years. Here is Niky’s comment:
“A piece of rock rich in history and full of stories. Razor-crimps and powerful moves. Famous and infamous. A mixture of unique factors has made this piece of rock meaningful for many and, above all, legendary.
When I travel abroad, this is the boulder I always get questions about.
Gioia has always had climbers’ eyes on it indeed. This fact has put Gioia under the main reflectors standing out among the other (certainly not less) incredible Christian’s visions. It’s honestly very impressive to witness the vision that an athlete like him has been able to realize on some pieces of rock. Gioia (FA back in 2008!) is one of these lines and one of the few which reached the mainstream.“
Despite sitting in the middle of the most crowded field of Italy, Gioia is located a bit far from my comfort zone. The step to go out there and put my hands on it has never come easy.
Why am I trying this? That was the question I wondered during the days of attempts. A clear answer wasn’t actually easy to find.
What and who drives to bear the fact of doing something out of my comfort zone and far from the styles I love?
I must admit that this time the sort of challenge of doing something which wasn’t typical of me got me trapped. On the other hand, the idea to know parts of Christian’s path and learn from someone who has a slightly different vision than you is fascinating and, no doubt, makes you grow.
Finally the movements.. which I believe being the main features from where the Joy comes out in this particular case.
On the last note. How.
I have never really tried the original beta as the third move seemed to be out of my box. Few years ago a smart knee-bar was found, switching the crux move from brutal to very technical.
I have nothing against knee-bars and I like to use them sometimes. In this case I chose not to use it simply for a personal taste. Since kneebar didn’t suit my interest and the original beta didn’t fit my skills, I took more time and I finally figured out a different method which came out being less skin dependent and slightly more powerful.
Cover Pic: Niky in Varraze (Coll. Christian Core)