(English version below)
Nous sommes allés à la rencontre d’une des légendes slovènes du caillou, l’expérimenté Klemen Becan, toujours actif après 30 ans de pratique ! Infatigable, Klemen continue d’arpenter la planète à l’affût du moindre challenge minéral. Les photos qui illustrent l’entretien sont l’oeuvre de sa femme Anja, vous pouvez la suivre sur son site et aussi sur son compte Instagram.
– Fanatic Climbing : Quel âge as-tu? Et quand tu as commencé l’escalade ? Où vis-tu?
– Klemen : J’ai 36 ans et je grimpe depuis l’âge de 7 ou 8 ans. J’ai été invité un jour à un entraînement d’escalade et j’ai tout de suite accroché. Depuis ce moment, je n’ai plus voulu faire que de l’escalade. Je suis slovène mais j’ai passé beaucoup de temps à grimper en Europe, et notamment en Espagne.
– Fanatic Climbing : Tu étais basé en Catalogne depuis quelques temps. Pourquoi ce choix ?
– Klemen : Quand j’ai arrêté la compétition, je ne voulais pas arrêter l’escalade. En Slovénie il ne me restait pas grand chose à faire et le temps est souvent capricieux donc j’ai décidé d’aller au paradis de la falaise. Mon idée était de trouver une maison et de la louer pour d’autres grimpeurs afin de l’utiliser comme un camp de base. Mais malheureusement après deux années les plans ont changé et j’ai décidé de retourner en Slovénie et de mettre toute mon énergie dans le coaching falaise et l’ouverture en salle.
– Fanatic Climbing : Tu bouges énormément pour grimper. Tu sembles vivre dans ton van ? Explique-nous ce mode de vie et ta vision de la grimpe en quelques mots.
– Klemen : Nous vivions dans un van pendant presque la moitié d’une année. Nous étions à la recherche d’un appartement ou d’une maison à louer mais à la fin nous n’avons rien trouvé. Nous aurions pu chercher plus mais nous étions trop occupés à grimper et le camping à Siurana était de toute façon le meilleur endroit où être. Vivre dans en van c’est sympa. Mais quand vous y êtes trop longtemps, cela devient trop petit et maintenant je souhaite quelque chose de plus grand pour voyager plus confortablement. J’aime quand je rentre à la maison mais dès que je rentre à la maison je vais commencer à chercher un moyen d’y échapper et une nouvelle destination où je peux grimper.
Si tu veux grimper tout le temps, tu dois également dormir à côté des falaises. Donc, le van est un choix parfait. Mais malheureusement, il est impossible d’être hippie tout le temps et aussi passionné que tu sois tu as besoin de prendre une douche de temps en temps ainsi que du confort d’une maison normale. Nous avons survécu dans une fourgonnette pendant la moitié de l’année et à la fin, j’en avais assez, je voulais dormir dans un lit normal. Mais après une semaine de vie normale, mon van a commencé a me manquer !
– Fanatic Climbing : Tu équipes aussi pas mal, quels sont les développements dont tu es le plus fier dans ce domaine ?
– Klemen : J’adore équiper. Malheureusement, au cours des deux dernières années, je n’ai pas trop pris le perfo, mais je travaille toujours sur des projets que j’avais équipé ou qui existent depuis longtemps. J’ai fait la plupart des voies dans la grande grotte d’Osp, dans les environs de Buzet en Croatie, à Drašnice. Il y a un beau mur de 250m avec un grande voie super cool et dure; j’ai encore un autre projet dans ce mur et dans un petit secteur juste à côté. En Tunisie, nous avons également fait des voies super sympas à Zaghouan et j’espère que quelqu’un ira là-bas pour essayer ces lignes impressionnantes. Idem avec le Wadi Rum et Ajlun en Jordanie. Il y a plus de monde dans mes voies à Cidtibi et Datca en Turquie. Toujours en Espagne, j’ai fait pas mal de voies, à Abella de Conca, j’ai ouvert un mur vertical orienté en face nord vraiment cool avec de petites prises et des voies qui vont jusqu’à 9a. Celle-ci est toujours un projet, je dois y retourner ! Il y a d’autres falaises en Catalogne où on peut trouver quelques voies équipées par mes soins mais il est difficile de tout mentionner.
Pourquoi j’équipe? J’aime trouver de nouvelles lignes et essayer de les grimper. Je me demande toujours s’il est possible d’arriver en haut d’un rocher qui a l’air cool et il se trouve que pour du calcaire, il faut généralement équiper. J’aime aussi voir les autres profiter des lignes que j’ai équipé, chercher les méthodes et ensuite se réjouir au sommet. C’est aussi amusant pour moi d’essayer une nouvelle voie et de découvrir ses secrets pour la première fois sans aucune marque de magnésie comme on peut le constater maintenant dans les voies populaires où tout le fun de lire le rocher a disparu. C’est aussi amusant de voir si c’est réellement grimpable ou non (bien sûr vous ne le savez pas jusqu’à ce que ce soit fait).
– Fanatic Climbing : Il paraît que dans le projet de grande-voie extrême de Montrebei c’est toi qui bouges le mieux. Motivé pour terminer le projet ou tu attends Chris ?
– Klemen : Le projet du Mont Rebei est génial. Je voudrais le réussir un jour oui, mais ce ne serait pas si amusant d’y aller seul. C’est toujours un projet que Chris a équipé et je suis sûr que ce sera plus amusant d’y aller avec lui et de le faire ensemble. Au final, il ne s’agit pas seulement d’enchainer la ligne, mais pour moi, le plus important est de trouver le chemin jusqu’au sommet. Aussi, lorsque tu clippes la chaine tu es heureux pendant environ 5 minutes et c’est tout. Et après je commence tout de suite à penser au prochain projet. Pour cette voie le chemin est long. Heureusement, je l’apprécie et dans cette voie il est plus agréable de le faire avec quelqu’un qui est aussi motivé et apprécie grimper peu importe combien de temps et d’énergie nécessaire cela prendra pour la faire. Aussi il est vraiment difficile de trouver un bon “esclave” pour l’assurage qui est prêt à marcher pendant une heure, traverser la rivière avec le bateau et faire du jumar sur 200m juste pour m’assurer !
– Fanatic Climbing : Parle-nous de la Slovénie, ta patrie et de son potentiel minéral, des grimpeurs slovènes qui sont tournés à fond vers le milieu naturel…
– Klemen : Bonne question. C’est pourquoi je voulais déménager en Espagne. Oui, nous avons des falaises bien sympa comme Osp, Mišja Peč, Kotečnik, Bohinjska Bela et ainsi de suite mais … C’est toujours un petit endroit et je grimpe depuis longtemps et j’ai commencé à manquer de choses à faire. Il y a quelques nouvelles falaises qui pourraient être équipées mais les habitants locaux n’aiment pas les grimpeurs donc ils ne nous laissent rien développer sur ces rochers déversant «inutiles». Ensuite, il y a aussi les amoureux de la nature, les mangeurs d’insectes, les observateurs de plantes … A mon avis, la plupart du temps, ils veulent réaliser quelque chose dans leur vie, et le plus facile est de s’en prendre aux grimpeurs qui pensent à la nature aussi et dire : “Ah, il y a un oiseau à 5km d’ici. OK, nous ne grimpons pas ici juste au cas où nous risquerions de le déranger.” Et comme je l’ai vu à certains endroits, personne n’a aucune idée de l’endroit exact où les oiseaux nichent… Le problème est aussi que cet état de fait ne nous aide pas et que le seul crédit accordé au niveau local va dans le sens de la fermeture des secteurs d’escalade. Heureusement, la Croatie n’est pas loin et là-bas ils ont compris tous les avantages de l’escalade. On nous accueille à bras ouverts et il est beaucoup plus facile de coexister avec les oiseaux, les plantes et les populations locales. Nous avons fermé certains secteurs et dans les autres où nous n’avons pas trop d’impact négatif, nous pouvons grimper normalement. Je pense que les VTT font plus de mal à la nature que les grimpeurs…
Les grimpeurs forts sont à mon avis trop tournés vers l’escalade de compétition et l’entraînement. Rien de mal à cela, mais j’aimerai quand même que d’avantage sortent, respirent de l’air frais et enchaînent des voies extrêmes.
– Fanatic Climbing : Quelle est ta plus grande satisfaction en escalade ?
– Klemen : Juste être heureux avec l’escalade et ne pas être trop stressé au sujet des cotations et des voies références. Oui, c’est cool de les faire, mais je préfère quand même de vieux projets poussiéreux sans aucune marque de magne et où j’ai besoin de lutter pour trouver une méthode plutôt que de regarder la vidéo. Aussi je pense que c’est un grand bonheur que de réussir à me détendre et grimper dans des voies faciles et profiter de mon temps dans la nature.
– Fanatic Climbing : Comment abordes-tu le bloc dans ta pratique de l’escalade ? Comme un simple entraînement qui te permet de gagner en force pour être plus fort en voies ou une pratique complémentaire indépendante pour laquelle tu aimes y consacrer du temps ?
– Klemen : Je devrai y consacrer plus de temps. J’aime beaucoup le bloc et je pense que c’est différent de l’escalade en falaise. Et pourtant ça ne l’est pas tant que ça. Difficile de voir la différence parfois. Bloc long, voies courtes… Si tu veux être un bon grimpeur, il faut être bon dans tout. La seule chose que je n’aime pas avec le bloc c’est qu’il y a trop de repos entre les essais et pas assez d’escalade. Et comme je n’aime pas me reposer, je retourne dans le bloc encore fatigué du dernier essai et ensuite je n’ai pas assez d’énergie pour enchaîner quelque chose de dur. Je dois travailler là-dessus !
– Fanatic Climbing : Tu es particulièrement bon dans le à vue, avec énormément de voies dures réalisées jusqu’à 8c+ à ton actif. Comment l’expliques-tu ?
– Klemen: Il était une fois, il y a longtemps, j’ai été bloqué dans un 8b+ pendant deux ans. C’était frustrant, je n’ai rien essayé d’autre et j’essayais juste cette voie. Ça a fini par devenir ennuyeux et heureusement je l’ai enchainée et j’ai pu continuer ma progression. Depuis cette voie je me moque un peu de faire les voies, j’ai décidé de simplement grimper et de tout donner à chaque fois. Donc, les années qui ont suivi je n’ai fait que du à vue, essayant des choses dont j’avais seulement 5% de chance de réussir mais j’essayais tout de même. Je ne pensais pas au fait de réussir la voie ou d’échouer. Je ne la répèterais que si je l’apprécie vraiment ou si je lui trouvais quelque chose de spécial. Avec le temps, j’ai appris à lire le rocher et j’apprécie beaucoup le fait de trouver les méthodes pendant un essai. Je n’observe pas beaucoup les voies depuis le sol. C’est plus amusant pour moi d’y aller comme cela. Et le fait que j’ai fait ces 8cs et presque 9a est juste que j’ai essayé beaucoup d’entre eux et parfois si tu es dans l’ambiance parfaite, tu peux transformer ces 5% en 100%. Tu ne sais jamais si tu peux réussir si tu n’essaies jamais d’y aller “a muerte”.
– Fanatic Climbing : Justement, penses-tu être capable de réaliser des voies plus dures à vue, du 9a par exemple ?
– Klemen : Oui. Tout est possible et aussi faire 9a à vue. C’est en fait mon objectif depuis longtemps et je suis persuadé que ce jour viendra où tout sera parfait et que je le ferai. C’est possible mais je vais devoir travailler là-dessus (m’entrainer, me focaliser là-dessus et en essayer plus) et aussi être un peu chanceux pour trouver la voie parfaite.
– Fanatic Climbing : Que penses-tu des falaises françaises, toi qui as pas mal arpenté le monde ?
– Klemen : C’est sympa ! Nous avons commencé nos trip grimpe en France et nous y retournons de plus en plus souvent. Il y a beaucoup de belles falaises, la plupart des voies sont vraiment bien équipées et les falaises bien entretenues. J’aime toujours revenir ou simplement m’arrêter en cours de route pour l’Espagne, un jour ou deux et chaque fois que nous trouvons une nouvelle falaise cool où nous pensons revenir et la fois suivante nous trouvons encore mieux. Il y a beaucoup de rocher et peu de temps pour tout grimper !
– Fanatic Climbing : Justement, l’été dernier tu étais en France et tu t’es frotté à “Biographie”. Raconte-nous ton séjour. Après “Papi chulo” et “La Rambla” tu as encore soif de King Lines ?
– Klemen : J’ai organisé un camp d’entraînement pour les grimpeurs ariégeois à Briançon et après j’ai eu une semaine d’escalade pour moi. Puisque “Biographie” est la dernière qu’il me manquait des 3 fameux 9a +, le choix n’était pas difficile à faire. L’idée était d’y aller, d’y jeter un coup d’œil et si j’ai de la chance… J’ai fait tous les mouvements, j’ai vu ce qu’il me manquait, je suis rentré chez moi et entraîné pour la voie. Je n’ai eu qu’une semaine ensuite et les conditions n’étaient pas parfaites. Je ne m’attendais même pas à l’enchaîner mais je voulais juste m’en rapprocher le plus possible, tout donner et revenir le plus vite possible. Je prévois toujours de la faire et qui sait, peut-être que je devrais me trouver un nouveau projet cette année. Si je réalise “Biographie” bien sûr !
– Fanatic Climbing : Quels sont les projets futurs que tu aimerais concrétiser, dans lesquels tu t’investis déjà ou tu aimerais t’investir bientôt ?
– Klemen : À Oliana, j’étais très proche de Pachamama. “Biographie” est sur la liste, je voudrais faire 9b (mais juste pour obtenir cette cote hahaha) et à Mont Rebei avec Chris. Il y a quelques autres méga lignes en Europe que j’ai déjà équipé et qui sont super cool et difficiles, donc j’aimerais y retourner aussi.
Le plus grand projet pour moi en ce moment est de transférer mes connaissances et toutes les expériences que j’ai acquises durant toutes ces années d’escalade. Je fais cela sur des camps d’entraînement, des stages de coaching mental et techniques d’escalade, des sessions de formation le week-end et ainsi de suite. Parfois, il est préférable d’aider quelqu’un à atteindre son objectif et quand je le vois heureux au relais, je me sens encore mieux que de clipper la chaîne dans mon projet.
– Fanatic Climbing : Tu as animé dernièrement une masterclass avec Adam Ondra à Margalef, quel était l’objectif ?
– Klemen : Aider les grimpeurs à améliorer leurs performances. Pour grimper plus fort et avec le sourire sur leur visage, apprendre à lire une voie, améliorer les tactiques et se préparer à maximiser leur performance, trouver la motivation et les amener au sommet. Et si tu n’arrive pas à sortir, au moins apprécier son combat et donner tout ce que tu as.
– Fanatic Climbing : Les derniers endroits que tu as découvert et qui t’ont marqué ?
– Klemen : Récemment j’ai redécouvert Briançon. Nous avons grimpé là -bas lors de nos premiers voyages d’escalade et ensuite j’avais oublié ces lieux. Il a beaucoup de choses différentes dans un tout petit endroit et tu peux changer de style chaque jour. Tu peux grimper toute l’année et tu ne manqueras jamais de voies.
– Fanatic Climbing : Ton top 5 d’endroits préférés pour grimper ?
– Klemen : Oliana (avec d’autres zones comme Coll de Nargo, Perles, Canelles …), Datça (Turquie), Leonidio & Kalymnos (tous deux sympas, similaires mais différents), Briançon (avec Céüse) et Siurana / Margalef.
– Fanatic Climbing : Et ton top 5 de voies que tu recommanderais ?
– Klemen : 1. Roctrip, Drašnice, Croatie, 2. Projet Mont Rebei, 3. Biographie, 4. Pachamama, 5. Žopa que te cagas (voyons qui peut comprendre pourquoi ☺)
– Fanatic Climbing : En guise de mot de la fin, un truc qui te semble essentiel en escalade ?
– Klemen : Profiter de l’escalade. Toutes les facettes de l’activité, l’entraînement, les essais, les échecs et les réussites finales. Etre en mesure d’apprécier le mouvement, peu importe si c’est en bloc, une voie sportive, en terrain d’aventure ou en cascade de glace ou peut-être juste un arbre. Tout le temps nous pouvons pousser nos limites et nous pouvons progresser ,tout le temps !
We decided to meet one of Slovenia’s rockclimbing legend, Klemen Becan, always at the top after 30 years of climbing! Unstoppable, Klemen is continuing to travel around the world to find climbing challenges. The pics which are joining this interview are from his wife, Anja. Check her website and her Instagram account.
– Fanatic Climbing: How old are you? When and how did you start climbing? Where do you live?
– Klemen: 36 years and climbing since I was 7 or 8 years old. I was invited one day to check the climbing training and that was it. Since that moment, all I wanted to do was to climb. I’m from Slovenia but most of the time I spent time climbing around Europe. Spain is where I climb most of the time.
– Fanatic Climbing: You’ve been living in Catalunya for quite some time now. Could you comment this choice?
– Klemen: After I stopped competing I didn’t want to stop climbing as well. In Slovenia there was not many things to do anymore and also the weather is not perfect so I decided to go to rock climbing paradise. My plan was to get a house there and rent it to other climbers and use it as my new base camp. Unfortunately plans changed and after two years I decided to move back to Slovenia and put all my energy into coaching in rocks and routesetting in gyms.
– Fanatic Climbing : You travel a lot to climb. Are you living in your van? Could you explain this way of life you chose and your vision of climbing in a few words?
– Klemen: We used to live in a van for almost half of a year. We were looking for some apartment or house to rent but in the end we didn’t find anything. Well we could search more but we were too busy climbing and camping in Siurana was anyway the best place to be. Living in a van is fun. But when you are in it for too long it just gets too small and now I wish for something bigger for traveling more comfortably. I like to get back to my home without wheels but the day after it, I will start searching for a way to escape from it and go climbing somewhere.
If you want to climb all the time you need to sleep also next to the crags. So van is a perfect choice. But unfortunately it’s impossible to be hippie forever and also obsessed climber needs to take a shower once in a while and a comfort of a normal home. We survived living in a van for half of the year and in the end even I had enough of it and I wanted to sleep in a normal bed. For one week and then I was missing my van again 🙂
– Fanatic Climbing: You are bolting a lot too, what are the areas you are the most proud to have contributed developing? And why?
– Klemen: I like bolting. Unfortunately in the last two years I haven’t bolt a lot but I’m still working on a project I have from before. I made most of the routes in a big cave in Osp, areas around Buzet in Croatia. In Drašnice I have a nice 250m wall with a cool hard multi pitch and an another project on a small sector on the side. In Tunisia we also did some cool routes in Zaghouan and I hope someone will come there to try those awesome lines. Same is with Wadi Rum and Ajlun in Jordan. More traffic is in my routes in Cidtibi and Datca in Turkey. Also in Spain I have done quite a few routes. In Abella de Conca, I made a really cool north facing vertical wall with small holds and grades up until 9a. Well that one is still a project which reminds me I need to go back. Other areas around Catalonya also have a few of my routes, but it’s hard to mention all of them.
Why I bolt? I like finding new lines and trying to climb them. I’m always wondering if it’s possible to get over a piece of rock that looks cool and to do that in limestone usually you need bolts. I also like to see others after enjoying my lines, struggling and getting all happy to the top. It’s also fun for me to try a new route and to unlock its secrets for the first time without any chalk and tip marks that you normally find in popular routes which remove all the fun of reading the rock. It is also fun to see if it is actually climbable or not (of course it is but still, you don’t know until it’s done).
– Fanatic Climbing: It seems that you’re doing really well in the extreme multi-pitch project you have in Montrebei. Are you motivated to finish it off by yourself or are you waiting for Chris to tag along?
– Klemen: Mont Rebei project is awesome. I would like to climb it one day yes, but it would not be so fun to go there alone. It is still a project that Chris has bolted and I’m sure it will be funnier to go there with him and finish it together. It is not at all just about sending the line in the end, for me the most important is the way up to the top. Also when you clip the top, you are happy for around 5 minutes and that’s it. Than I start thinking about next project. And the way up there is long. Luckily I enjoy it and in this route for sure is better to climb the long path with someone who is also obsessed with the line and appreciates climb no matter how much time and energy it takes to do it. Also there is really hard to get good belay slave that is willing to walk for an hour, cross the river with the boat and jumar 200m up just to belay me!
– Fanatic Climbing: Tell us about Slovenia –your homeland. It seems to have a great potential for rock climbing and strong climbers who are more focused towards proper rock climbing.
– Klemen: Good question. This is why I wanted to move to Spain. Yes we have some cool crags like Osp, Mišja Peč, Kotečnik, Bohinjska Bela and so on but… It is still a small place and I’m climbing for a long time and I ran out of things to do. There are some new sectors that could be bolted but local people don’t like us so they don’t let us do anything on those “useless” overhanging rocks (for them useless). Then there are also nature lovers, bird lovers bug eaters, plant watchers… in my opinion most of the time they just want to achieve something in their lives and that’s the easiest with the climbers since we care about nature as well and we will simply say: “Ah, here is a bird 5km that way. OK, we don’t climb here just in case so we don’t disturb it.” And as I saw they actually have no clue where the birds are nesting. Problem is also that association doesn’t help us and they just back up those that want to close climbing areas. Good thing is, not far away is Croatia and they see all the benefits that climbing brings and they welcome us with open hands and it is much easier to coexist with birds, plants and local people. We closed some sectors and in the other ones where we don’t have a negative impact we can normally climb. I think endure bikes make more harm to nature than climbers!
Strong climbers are in my opinion too focused just in competition climbing and training. Nothing wrong with that but I would still like to see more of them going out, breathing fresh air and sending some epic lines.
– Fanatic Climbing: What would you say about your biggest achievement in climbing?
– Klemen: Still being happy just with climbing and not being too stressed about those grades and popular routes. Yes it’s cool to do them but I still prefer some dusty old projects with no tip marks and where I need to struggle to find a beta instead just watching the video. Also I think it’s a big achievement that I can relax and climb in some easy routes and enjoy my time with nature.
– Fanatic Climbing: How do you see bouldering? Is it a simple training tool that allows you to gain strength to be stronger on routes or a goal in itself for which you like to dedicate proper time?
– Klemen: I should put more time in it. I like bouldering a lot and I think it’s different than rope climbing. And it is sometimes hard to see the difference. Long boulder, short route… If you want to be a good climber you have to be good in everything. Only think I don’t like with it is that there are too much resting between tries and not so much climbing. And since I don’t like to rest, I go in a boulder still tired from last try and then I don’t have enough energy to send something hard. I need to work on that!
– Fanatic Climbing: You are particularly good at onsighting, with a lot of hard routes up to 8c + under your belt. How do you think that is; what do you think are the keys for being good at onsighting?
– Klemen: Once upon a time, long time ago, I got stucked in one 8b+ for two years. It was frustrating, I didn’t try anything else, and I was just trying this route. It got boring in the end and luckily I send it so I could continue. Since that route, I decided I just want to climb and give it all. So I was basically just onsighting in the following years, trying things that I had only 5% chance of success but still I tried. I still don’t mind if I do the route or not. I will only repeat it if I like it and it is something special. With time, I learnt how to read the rock and I enjoy finding the beta on the go. I don’t even observe it from the ground a lot. It’s funnier for me just to go for it. And the fact that I have done those 8cs and almost 9a is just that I tried lots of them and sometimes if you are in the perfect mood you can turn those 5% into 100%. You never know if you don’t try and go for it “a muerte”.
– Fanatic Climbing: Do you think you would be able to realize even harder onsights, 9a for example?
– Klemen: Yes. Everything is possible and also onsighting 9a. This is actually my goal for a long time and I still believe that one day, the day will come when everything will come together perfectly and I will do it. It’s possible but I will have to work on it (train, focus and try more of them) and also be a bit lucky to find the perfect one.
– Fanatic Climbing: As someone who’s traveled a lot and has climbed all around the world, what do you think of the French cliffs?
– Klemen: Nice. We started with our climbing trips in France and we were returning there more and more often. There are many good areas, most of the routes are really well bolted and crags well maintained. I always like coming back or just stopping on the way to Spain for a day or two and every time we find a new cool crag that we think we should come back to and then we find even better one. There are too many rocks and so little time.
– Fanatic Climbing: Last summer you were in France and you gave “Biography” a shot. Tell us more about your stay.
– Klemen: I organized a training camp for climbers from Ariege in Briancon and after I had a week for climbing for myself. Since Biographie is the last of famous 3 9a+ the choice was not hard to go there. The idea was to go there, check it out and if I’m lucky… I did all the moves, see what’s missing, went home and trained for it. I had only one week and also the conditions were not perfect. Didn’t even expect to send it but I just wanted to get as close as possible, give it all and then come back as soon as possible. I still plan to do that and who knows, maybe I will have to find myself a new project this year. If I send Biography of course!
– Fanatic Climbing: What are your potential future projects? Is there anything in particular in which you already are involved or that you would like to get involved with?
– Klemen: In Oliana I was getting close to “Pachamama”. “Biographie” is on the list, I’d like to do 9b (just to get that grade hahaha) and Mont Rebei with Chris. Few other mega lines around Europe that I have already bolted but which are super cool and hard so I’d like to get back there as well.
Even bigger project for me at the moment is transferring my knowledge and all the experiences that I gained in all those years of climbing. I’m doing that on training camps, clinics of mental coaching and climbing technique, weekend training sessions and so on. Sometimes it’s better to help someone to achieve his goal and when I see them happy on the top I might feel even better than me clipping that chain on my project.
– Fanatic Climbing: You recently ran a masterclass with Adam Ondra in Margalef, what was the goal?
– Klemen: To help climbers improve their performance. To climb better and harder and with the smile on your face, to learn how to read the route, to improve tactics and to prepare yourself to maximize your performance, motivate and get you to the top. And if not the top at least enjoy the fight and give it all.
– Fanatic Climbing : What places that you recently discovered do you like most particularly?
– Klemen: I recently rediscovered Briançon. We climbed there during our first climbing trips and then I forgot about it. There ate many different things in a small spot and you can change style each day. You can climb all year long and you can never ran out or routes.
– Fanatic Climbing:Your best 5 places ever for rock climbing?
– Klemen: Oliana (together with other areas around like Coll de Nargo, Perles, Canelles…), Datca (Turkey), Leonidio & Kalymnos (both nice, similar but yet different), Briançon (with Ceuse) and Siurana/Margalef.
– Fanatic Climbing: Your top 5 routes, all included?
– Klemen: 1. Roctrip, Drašnice, Croatia, 2. Mont Rebei Project, 3. Biographie, 4. Pachamama, 5. Žopa que te cagas (let’s see who can figure out why!)
– Fanatic Climbing: As last word, for you what seems most essential in climbing?
– Klemen: To enjoy climbing. All parts of it, training, trying, failing and succeeding in the end. To be able to enjoy the movement no matter if it’s a boulder, sport route, multi pitch or ice climb or maybe just a tree. All the time, we can push our limits and and we can progress all the time.