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Interview : Nico Pelorson revient sur Soudain Seul – Interview: Nico Pelorson about Soudain Seul

  • 29/03/2021

Nico Pelorson revient avec nous dans une interview sur la seconde ascension de “Soudain Seul” ou “Big Island Sit” à Fontainebleau, un nouveau bloc extrême à son actif réalisé ce week-end ! Après avoir décoté le “No Kpote only” de Charles Albert au rocher brûlé, c’est “Soudain seul” qui subit le même sort, avec une proposition à 8C+. Nico s’en explique ci-dessous.

– Depuis quand essayais-tu le bloc ?
J’ai commencé à l’essayer au milieu de l’automne 2019. Je me suis acharné dessus tout l’hiver 2020 et j’ai remis le couvert durant l’hiver 2021 et ce début de printemps où j’ai fait le bloc.

– Comment ce sont passés les progrès ? Quelles ont été les principales étapes et les écueils ?
La première année où j’ai essayé ce bloc, je n’ai pas connu de réel progrès en réalité. Après avoir trouvé les méthodes, je suis rapidement arrivé à la grande baffe et j’ai passé tout mon hiver à tomber à ce mouvement. Je me suis entêté à grimper dans les conditions les plus froides possibles, ce qui je pense n’était pas du tout un bon choix.
Fin 2020, lors du 2ème confinement, avec ma chérie Eline et 2 super amis, Solène et Romaric, nous avons réalisé 1 mois et demi d’entrainement intensif sur le pan et les machines de muscu du garage de mes parents. Je suis revenu sur Fontainebleau très en forme et en quelques séances, je me suis mis à passer cette fameuse baffe très régulièrement en venant du assis. Par ailleurs, je me suis aussi aperçu du fait qu’avec une température inférieure à 8°, il faisait beaucoup trop froid pour ma peau et je n’arrêtais pas de glisser sur les plats. Fort de ces entrainements et au clair sur les conditions qui me correspondent le mieux, j’avais toutes les clefs pour réussir le bloc. Dès lors, j’ai progressé petit à petit jusqu’à le réussir.

– Comment s’est passé le run gagnant ? Qu’est ce qui a fait la différence selon toi ?
Simplement plus de chance que le run précédent. Pas d’erreur, pas de zipette, les prises prisent au bon endroit… tout qui roule.

– As tu utilisé un bouquin sous ta genouillère comme Simon ?
Oui « Partir » de Tina Seskis. Un livre que j’avais trouvé dans une boîte à livres et que je n’ai pas beaucoup aimé ! Merci pour le trick Simon !

– Comment arriver à empiler tant de mouvements sans recaker et pouiffer ? Tu le sors alors que samedi il faisait 10°, pas forcément optimal? Quel est ton ressenti là dessus ?
J’ai une peau sèche de base alors 10° pour moi c’est parfait. Plus froid ça me fait une peau vitreuse qui n’adhère pas du tout sur les plats.

– As tu douté de la réussite ? Ça doit être dur mentalement !
Après la première année à me faire rouster dans le bloc, je me suis dit que je n’allais plus jamais l’essayer… trop dur, trop frustrant. Un printemps et un été plus tard, je ne rêvais plus que d’une chose : retourner essayer “Big island assis” !
Cette année là j’y ai toujours plus ou moins cru oui.

Nico Pelorson Soudain Seul 8C+
Soudain deux ! avec Simon Lorenzi – Photos : Arthur Delicque

– Et physiquement ? Comment gérais tu les récupérations entre les séances ? T’es tu entrainé spécifiquement ?
Au début, je faisais environ 2 séances par semaine dans le bloc entrecoupées de séances d’entrainement. Sur la fin, entre les séances, je bossais pour mon stage de fin d’étude de kiné en centre de rééducation. Ça me permettait de me sortir un peu le bloc de la tête et de relativiser (quand on travaille en rééducation toute la journée avec des patients atteints de SEP, d’hémiplégie, de maladie de Parkinson… on relativise vachement quand on rate de peu son bloc).

– En quelques mots reviens sur l’émulation avec Simon et Camille autour du travail du bloc.
C’était fou ! Parmi les meilleures séances d’escalade de ma vie ces séances ensemble. Tous là à se poiler, mettre des gros runs, vibrer pour le copain. Que du bonheur !

– Un mot sur le niveau. Cela semble un nouveau pallier. Tu confirmes le 9A ?
Venons en à la viande rouge ! Pour la cotation, je me sentirais mal de prétendre avoir réussi un des 2 seuls 9A sur terre alors qu’au fond de moi, je pense que ce bloc ne vaut pas cette cotation si sacrée. 8C+ me semble plus cohérent. Je pense que nombreux sont les grimpeurs dans le monde qui peuvent prétendre à le réussir avec un investissement suffisant, ce qui ne serait pas le cas avec un vrai 9A bloc. Ce n’est que mon avis et je respecte infiniment celui de Simon. D’autant qu’il n’est pas impossible qu’il ait fait un effort plus dur avec sa méthode pour petit.

– Pour finir, que retiendras tu de cette expérience ?
Il vaut mieux faire les FA avant que Simon débarque à Bleau ! 🙂

Photos : Arthur Delicque

Nico Pelorson talks about his second ascent of “Soudain Seul”, aka “Big Island Sit” this week-end in Font, a new extreme boulder on his ticklist! After the downgrade of Charles Albert’s “No Kpote Only”, “Soudain Seul” follows the same pattern with an 8C+ proposition. Nico explains all in the interview below.

– Since when have you been trying this boulder?
I started in the middle of fall 2019. I worked hard on it all winter 2020 and came back during winter 2021 and I did it just now, in the early spring.


– What was the progress like? What were the main stepping stones and the main mistakes you did?
The first year I tried this boulder, I really didn’t see any real progress. After figuring out the methods, I quickly got to the big slap and spent all my winter falling off this move. I stuck to climbing in the coldest conditions possible, which I think was not a good choice at all.
At the end of 2020, during the 2nd lockdown, with my girlfriend Eline and 2 great friends, Solène and Romaric, we completed 6 weeks of intensive training on the wall and with weight in my parents’ garage. I came back to Fontainebleau very fit and in a few sessions, I began to stick this famous slap very regularly from the sit. Besides, I also noticed that with a temperature below 8°C, it was way too cold for my skin and I kept sliding off the slopers. With this training and understanding what conditions suit me best, I had all the keys to succeeding on the boulder. From then on, I improved steadily until ending up sending.

– How did the sending go? What made the difference according to you?
Simply better luck than the previous go. No mistake, no slip, catching the holds perfectly in the right spot… everything went smoothly.

– Did you use a book under your kneepad like Simon?
Yes, the book is “Leaving” by Tina Seskis. A book that I found in a book box and that I didn’t like very much! Thanks for the beta Simon!

– How did you manage to climb so many movements without chalk and the risk of sweat? You climbed it when it was 10°C, not what many would call optimal?
Basically, I have dry skin so 10°C is actually perfect for me. Colder temps give me glassy skin that doesn’t stick to slopers at all.

– Did you have doubts about sending at all? It must be hard mentally, right?
After the first year of being spanked on it, I told myself I was never going to try it again… too hard, too frustrating. A spring and a summer later, I only dreamed of one thing: to go back and try the “Big Island Sit”!
This year, I always more or less believed in it, yes.

– And physically, how did you manage to rest between sessions? Did you train specifically?
At first, I was doing about 2 sessions per week on the boulder, with training sessions in between. Towards the end, between sessions I was working on my physiotherapy end-of-study internship in a rehabilitation center. It allowed me to get the boulder out of my head a bit and put it into perspective (when working in rehabilitation all day with patients with MS, hemiplegia, Parkinson’s disease… it really puts things into perspective when you fail close to sending your boulder).

– What about the emulation with Simon and Camille during the collective sessions on the boulder?
It was crazy ! Among the best rock climbing sessions of my life, these sessions together. All there to have a good time, to give it our all, to support each other… What total thrill!

– A word about the grade. It seems like a new step. Do you confirm the 9A?
Let’s get down to business… For the grading, I would feel bad claiming I have climbed one of the only two 9A’s on Earth, when I think deep down this boulder is not worth this sacred rating. 8C+ seems more consistent to me. I think there are many climbers around the world who could succeed on it with sufficient investment, and that would not be the case with a true 9A boulder. This is only my opinion and I respect Simon’s one too. Especially since it is not impossible that he had to give it even more effort with his beta for shorter climbers.

– Finally, what will you take from this experience?
It is better to grab an FA before Simon arrives in Font! 🙂

Pics : Arthur Delicque

4 Comments

  • Reply
    TL

    Je m’étonne de cette absence de débat sur la genouillère améliorée. Une absence de débat qui confine à l’omerta, alors que voici un procédé qui s’apparente au cairn au départ des voies ou aux départs assis sur crash-pad. superposés. Le consensus est-il à ce point total ?

  • Reply
    Daniel

    Salut,
    pas fan non plus de ce “trick” comme dit Nicolas. Pas plus que de l’utilisation de ventilo (que même Ondra utilise ne voie (quelle horreur)).
    Simon et Nicolas ont largement le niveau de faire sans.

  • Reply
    Nico Pelorson repite ´Soudain Seul´ y lo deja en 8C+ | WOGÜ

    […] una entrevista concedida a Fanatic Climbing, el francés dice que: “Me sentiría mal diciendo que he escalado uno de los dos bloques de […]

  • Reply
    Le pof ? C'est vintage ! — Bleausard

    […] intérêt ? Commençons par la performance. Dans une interview pour Fanatic Climbing, après la seconde ascension de Soudain Seul (9a au Coquibus Rumont), Nicolas Pelorson dit : […]

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