16 ans ! C’est la durée entre la première ascension d’Echo Wall, cette voie de trad mystérieuse Ecossaise libérée par Dave McLeod en juillet 2008 et la première répétition par James Pearson il y a quelques jours. Nichée sur les pentes du Ben Nevis et connue pour être un des voies de trad les plus dures de Grande-Bretagne avec une proposition à E11, il était évident que la voie attire la curiosité d’un des plus grands mordus et expérimentés de la discipline, James Pearson ! Dave avait décrit la voie comme une arête en 8c de 70 mètres avec une fin de crux particulièrement engagée qui lui a démandé 40 séances de travail réparties sur 2 ans. Accompagnée de sa compagne Caroline Ciavaldini, James s’est rendu fin juillet en Ecosse et a réussi l’enchainement à son 10ème jour sur place. Nous nous sommes entretenus avec lui pour en savoir plus…
– Pourquoi avoir décidé d’essayer Echo Wall ?
Après avoir réalisé “Bon Voyage”, “Echo Wall” m’a semblé être le prochain défi à relever. C’est une voie avec laquelle je me sentais déjà un peu lié, puisque Dave Macleod en avait fait la première ascension à peu près en même temps que je faisais la première de “The Walk of Life”. Bien que Dave ait choisi de ne pas lui donner de cotation à l’époque, d’après les informations qu’il a fournies sur son blog, tous ceux à qui j’en ai parlé ont supposé, comme moi, qu’il s’agissait probablement de la voie en trad la plus difficile au monde, mais personne ne le savait vraiment.
Si je suis honnête avec moi-même, il y a 10 ou 15 ans, “Echo Wall” aurait été beaucoup trop difficile pour moi. Petit à petit, alors que je devenais un meilleur grimpeur, j’y ai pensé de temps en temps, mais la logistique nécessaire pour essayer la voie m’a toujours découragé. Finalement, à presque 39 ans, avec deux enfants, je me suis retrouvé de manière inattendue dans ma meilleure forme physique, et ayant déjà escaladé plusieurs des autres voies parmi les plus difficiles d’Europe, il m’a semblé que le moment était enfin venu de faire le voyage.
– Peux-tu décrire la voie, l’endroit ?
Si vous lisez certains des écrits originels de Dave sur la voie, ou même si vous regardez sa vidéo de la première ascension, il indique clairement qu’une grande partie de sa motivation pour faire “Echo Wall” était d’essayer de combiner l’escalade à haute difficulté physique avec un environnement de montagne. Évidemment, lorsque vous ajoutez une longue approche et une météo très capricieuse, cela rend l’escalade à votre limite physique beaucoup plus compliquée. “Echo Wall” est également très dangereux, ce qui ajoute encore plus de complications psychologiques et transforme le tout en cauchemar logistique. Dave excelle vraiment dans ces situations et il a passé la plus grande partie de sa vie à grimper dans des conditions difficiles en Écosse, été comme hiver. Pour ma part, j’ai déménagé en France parce que j’aime grimper quand il fait beau. Je savais donc qu’Echo Wall serait un sérieux défi pour moi avant même d’enfiler mes chaussons d’escalade.
Ben Nevis est la plus haute montagne du Royaume-Uni et, bien qu’elle soit relativement petite par rapport à la plupart des montagnes françaises (“Echo Wall” se trouve presque exactement à la même altitude que celle où nous vivons, près de Briançon), elle n’est qu’à quelques kilomètres de la côte Ouest de l’Écosse, où s’accumule tout le mauvais temps qui a traversé l’Atlantique ! En fait, c’est même pire que cela, car Ben Nevis étant la plus haute montagne de la région, son sommet est presque en permanence dans les nuages ! Au cours des deux semaines que j’ai passées là-haut, je n’ai vu le ciel que deux fois pendant que je grimpais dans la voie, le reste du temps, le sommet était enveloppé de brume ou alors il pleuvait tout simplement.
Il faut entre deux et trois heures d’approche pour atteindre le pied de la voie, selon la vitesse à laquelle on marche. La première partie de la randonnée est assez plate et facile, puis elle devient très raide en remontant un interminable ravin d’éboulis qui épuise les jambes. Enfin, il faut monter en solitaire des dalles faciles sur 30 m pour atteindre la base de l’itinéraire. Cette année, il y a eu encore plus de pluie que d’habitude, et il y a une quantité importante de résurgences qui ne semblent jamais sécher car la voie est orientée Nord. Ces dalles étaient vraiment humides et glissantes, j’ai donc fixé des cordes le premier jour pour rendre la montée et la descente plus sûres. La voie elle-même commence sur une petite corniche qui est également très humide, et il est très difficile de garder son matériel et ses chaussures au sec avant même d’entamer l’escalade.
D’une manière générale, grimper là-haut ressemble plus à de l’alpinisme dans de mauvaises conditions qu’à l’escalade à laquelle je suis habitué, et je mentirais si je vous disais que j’ai toujours passé un bon moment. Cependant, lorsque je réfléchis objectivement à la voie, si vous enlevez la randonnée, ou si elle se trouve dans un endroit où la météo est fiable, la voie est quelque chose que j’aurais voulu gravir. Tout cela m’a amené à penser que cela valait la peine de continuer à essayer, malgré toutes les difficultés.
– A quoi ressemble le crux ? Les principales difficultés ?
Il y a deux cruxs dans “Echo Wall”, le premier est la section physique la plus difficile de la voie qui se trouve à mi-hauteur. Heureusement, cette section est assez sûre, avec une bonne protection pas trop loin sous vos pieds. On pourrait comparer cette section à l’escalade d’une voie sportive où l’on sauterait quelques goujons. Après cela, vous grimpez dans le mur principal et vous vous éloignez de plus en plus de tout équipement fiable. Le crux final n’est pas la partie la plus difficile de l’escalade, mais lorsqu’on y ajoute l’élément psychologique de savoir qu’il y a une réelle chance de mourir si l’on tombe, on a l’impression que c’est très dur.
Il y a un repos raisonnable juste avant ce problème de bloc final, où vous devez arranger une sélection de très mauvaises protections et décider si vous voulez vous engager dans la section finale, ou essayer d’être secouru. Ce repos vous permet de récupérer et d’avoir le plus de chances de grimper la prochaine série de mouvements, mais il vous donne aussi le temps de réfléchir à l’absurdité de la situation et de laisser la peur et le doute s’insinuer !
– Tu as réalisé la voie en un seul trip ? Comment s’est passé le processus de travail et la réussite ?
Connaissant très peu la voie, et combinant cela avec le pire temps de mémoire récente dans un endroit qui est connu pour son mauvais temps, je n’ai jamais pensé que la réaliser en un seul voyage était un objectif réaliste. J’espérais que même s’il pleuvait tout le temps, je pourrais avoir la chance de monter et de descendre en rappel juste pour voir la taille des prises et la qualité des protections, ce qui aurait été un excellent résultat et m’aurait aidé à comprendre si je voulais revenir l’année prochaine et y consacrer encore plus de temps.
Lorsque j’ai réussi à essayer la voie dès mon premier jour, tout ce qui s’est passé à partir de ce moment-là m’a semblé être un bonus. Je ne sais pas s’il y a eu un moment, jusqu’à la veille de la réussite où je me suis dit “je pourrais peut-être y arriver”, mais avec le recul, je suis vraiment fier de la façon dont j’ai géré la pression temporelle et dont je me suis organisé pour les jours où la météo était plus clémente. Je dois préciser que même si, pour un Français honoraire, il a beaucoup plu, je crois que j’ai eu une chance exceptionnelle avec la météo, et même si je n’ai eu que 2 jours de bonnes conditions en 2 semaines, il y a eu beaucoup d’autres jours où j’ai pu continuer à grimper. Quand il pleuvait, c’était les jours où j’étais bien content de me reposer pour donner du repos à ma peau et à mes jambes, et chaque jour que j’ai passé là-haut était un bon jour où j’ai appris quelque chose et où j’ai progressé.
Mon cinquième et avant-dernier jour d’escalade s’est déroulé dans des conditions météorologiques parfaites, et après quelques heures d’échauffement et de travail des mouvements, j’ai réalisé la voie sur du matériel pré-positionné, en l’enchaînant du bas vers le haut pour la première fois. Je n’avais jamais vu la voie aussi sèche, et ça faisait du bien d’avancer en tête au lieu d’essayer de me reposer sur mon autobloquant tous les 3 mouvements pendu sur ma stat’. Pour être clair, cela ne compte pas comme une ascension, car grimper une voie Trad avec du matériel pré-placé est un peu comme grimper une voie sportive en moulinette – c’est similaire, on sait qu’on peut le faire, mais on ne l’a pas encore fait. J’avais aussi remplacé la mauvaise protection finale par ma corde statique pour pouvoir me concentrer à 100% sur l’escalade sans avoir à me soucier d’un quelconque danger, mais c’était quand même un grand pas dans la bonne direction, et pour la première fois, j’étais sûr et certain de pouvoir faire la voie.
À ce stade, je commençais à bien comprendre les conditions météorologiques et j’étais presque sûr que ma chance avait failli tourner. Il allait sûrement pleuvoir pendant la nuit et encore le lendemain matin, avec une petite fenêtre possible l’après-midi suivant, suivie de plusieurs jours de pluie. Il nous restait 3 jours avant de repartir pour la France, donc le choix était soit de refaire l’ascension le soir même pour profiter au maximum des bonnes conditions, soit d’attendre le lendemain en sachant que j’aurais plus d’énergie, mais que la voie serait peut-être mouillée. J’ai opté pour le second choix car c’était le plus sûr et le plus adéquat, car même si je ne pouvais pas tenter ma chance, je préférais devoir revenir l’année prochaine plutôt que de me retrouver épuisé en haut de l’itinéraire, dans une situation très dangereuse.
Le lendemain, le temps était bien plus mauvais que prévu, et en marchant vers la voie, je me suis résigné sur le fait que je ne grimperais pas et que je monterais dans la voie juste pour récupérer toutes mes affaires. Cela m’a probablement rendu un grand service en m’évitant de penser et de stresser toute la journée ! En arrivant à la corniche, la voie semblait plus humide que jamais, mais en allant au sommet pour évaluer les dégâts, j’ai été surpris de constater qu’elle était en grande partie sèche et qu’elle se trouvait plutôt en bonnes conditions.
Quand je me suis préparé à partir pour ma tentative, il était presque 20 heures. J’ai fait mes lacets et mis mes chaussures avec précaution, tout en essayant de garder mes pieds et mes mains à l’écart de la boue et des taches d’humidité sur le sol ! L’essai s’est très bien passé, et la plus grande différence entre mon essai précédent et le vrai essai a été le temps qu’il m’a fallu pour organiser mes protections pendant le dernier repos. J’avais toujours fait de mon mieux pour simuler le placement de l’équipement pendant que je m’entraînais à la voie, mais j’avais totalement sous-estimé le temps que cela prendrait en réalité, car la protection est si délicate qu’on ne peut vraiment pas la placer rapidement.
J’étais définitivement plus pété que je n’aurais voulu l’être en commençant le problème du bloc sommital, mais j’avais délibérément pratiqué cette section bien plus fatigué que cela, et je savais que tant que je restais calme et que je grimpais bien, tout irait bien. Dans un monde idéal, j’aurais aimé être plus détendu dans cette section, mais même si le long blocage final vers les bonnes prises était difficile, je savais que j’avais plus à donner si nécessaire.
– Comment sont les protections dans la voie ? Est-ce que c’est dangereux ?
Les protections dans “Echo Wall” sont généralement très petites et précises. Bien que certaines soient bonnes, ce n’est pas une voie facile à protéger, même dans les sections de la voie qui sont objectivement “sûres”. Il faut avoir une bonne expérience de l’escalade trad sur différents types de rocher pour pouvoir relever le défi… Ce n’est certainement pas de l’escalade en fissure !
Jusqu’à mi-hauteur, la protection est assez raisonnable, et j’étais assez à l’aise avec l’idée de tomber dans les mouvements les plus durs. Après cela, vous laissez derrière vous la meilleure protection, et à partir de là, les seules pièces que vous pouvez placer sont de minuscules coinceurs et des crochets goutte d’eau. Bien que la plupart des pièces soient assez bonnes pour supporter le poids du corps, elles sont toutes si petites qu’il y a de fortes chances qu’avec la force supplémentaire d’une chute, la protection puisse se casser ou simplement briser le rocher. Pour tenter de remédier à ce problème, j’ai placé mes protections en petits groupes et je les ai égalisé avec différentes longueurs de dégaines et de sangles.
– Les conditions semblaient épiques lors de ta répétition, et l’approche semble compliquée. Comment as-tu géré cet aspect ?
Une grande partie de l’escalade à “Echo Wall” consiste à y monter chaque fois que le temps le permet, ce qui signifie qu’il faut mettre tout le reste entre parenthèses et s’engager à 100 % dans la voie. Comme j’avais très peu de temps, j’ai décidé de monter chaque jour où le temps n’était pas trop mauvais, juste au cas où je pourrais passer quelques heures de plus sur la voie. C’était parfois très frustrant de laisser le beau temps au pied de la montagne et de monter dans la brume et les nuages, sachant que si j’étais moins obsédé par “Echo Wall”, je pourrais faire une courte randonnée dans le vallon et essayer plein d’autres itinéraires géniaux. Cependant, même si les conditions étaient mauvaises, je pouvais toujours apprendre quelque chose, et tout ce que j’apprenais me rapprochait un peu plus…
– Quel est ton prochain projet en trad ?
C’est en fait la première fois depuis plusieurs années que je n’ai pas de projet précis en tête. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à gravir “Echo Wall” aussi rapidement et je pensais que je retournerais en Écosse pendant au moins un an ou deux. À court terme, ce ne sera pas un problème, car c’est au tour de Caro de se concentrer sur quelque chose pendant que je passe un peu plus de temps avec les enfants. Après, c’est à voir. Il y a encore des choses à Annot que j’aimerais voir, et un jour dans le futur, j’aimerais prendre le transsibérien express et ensuite un ferry pour le Japon pour voir le chef-d’œuvre de Keita Kurakami à Mizugaki, “Senjitsu no Ruri”.
photos : cool. Pearson
16 years! That’s the time between the first ascent of “Echo Wall”, the mysterious Scottish trad route freed by Dave McLeod in July 2008, and the first repeat by James Pearson a few days ago. located on the slopes of Ben Nevis and known as one of Britain’s hardest trad routes with a proposed E11, it was obvious that the route would attract the curiosity of one of the discipline’s most motivated and experienced climber, James Pearson! Dave described the route as a 70-metre 8c arete with a particularly challenging crux finish, which took him 40 working sessions spread over 2 years. Joined by his partner Caroline Ciavaldini, James travelled to Scotland at the end of July and successfully completed the route on his 10th day there. We asked to him some questions…
– Why did you chose to try Echo Wall?
After climbing Bon Voyage, Echo Wall seemed like the obvious next challenge. It’s a route I actually already felt somewhat connected to, as Dave Macleod had made the first ascent around the same time as I made the first of The Walk of Life. Although Dave chose not to grade it at the time, from information he provided on his blog, Everyone I have ever spoken to about it assumed, like me, that it was probably the hardest traditional route in the world, but nobody really knew.
If I’m honest with myself, 10 or 15 years ago, Echo Wall would’ve been way too hard for me. Little by little as I turned myself into a better all round climber, I thought about it from time to time, but the logistics of going to even try the route always put me off. Finally, at almost 39 years old with two kids, I unexpectedly found myself in my best shape ever, and having already climbed a lot of the other hardest Trad routes in Europe, It seemed like the time was finally right to make a trip.
– Can you describe the route, the place?
If you read through some of Dave‘s original writing about the route, or even watch his video of the first ascent, he makes it clear that a large part of his motivation to do Echo Wall was to try to combine cutting edge physical difficulty climbing, with a mountain environment. Obviously, when you add a long approach and very temperamental weather, it makes climbing at your physical limit a lot more complicated. Echo Wall is also very dangerous as well, which adds even more psychological complication and turns it into a logistical nightmare. Dave really excels in these situations and he’s, been climbing for most of his life in harsh Scottish conditions, both in summer and winter. I on the other hand moved to France because I like climbing when the weather is good, so I knew that Echo Wall was going to be a serious challenge for me before I even put my climbing shoes on.
Ben Nevis is the highest mountain in the UK, and whilst it is relatively small in comparison to most of the mountains in France (Echo Wall itself is found at almost exactly the same altitude as where we live, close to Briancon), it is only a few kilometres from the West Coast of Scotland, where all of the bad weather that has been travelling over the Atlantic collects!. It’s actually even worse than that, as since Ben Nevis is the highest mountain in the area, it’s Summit is almost permanently in the clouds! In the two weeks I spent up there, I only saw the sky twice whilst climbing on the route, the rest of the time it was shrouded in mist, or simply raining.
It takes somewhere between two and three hours to reach the base of the route, depending on how fast you walk. First part of the hike is quite flat and easy, then later it becomes very steep up an endless scree gully that is exhausting for your legs. Finally, you have to solo up easy slabs for 30m to get to the base of the route. This year there has been even more rain than usual, and there is a significant amount of seepage which never seems to dry as the route is North facing. These slabs were really wet and slippery, so I fixed ropes on the first day to make going up and down safer. The route itself starts off a small ledge which is also really wet, and it’s really hard to keep your gear and your shoes dry before you even get on the climb.
Generally speaking, climbing up there is a lot more like mountaineering in bad conditions than the rock climbing I am used to, and I’d be lying if I told you I was always having a good time. However, when I thought about the route objectively, if you took away the hike, or it was in a place with reliable weather, the route was something I would have wanted to climb. This told me it was worth it to keep trying, even with all of the other difficulties.
– What does the crux like? What about the main difficulties?
There are two crux in Echo Wall, the first is the hardest physical section of the route which is found around half height. Luckily, this section is pretty safe, with good protection not too far below your feet. You could compare this to climbing a sport route and skipping a couple of bolts. After this you climb into the headwall, and get further and further away from any reliable gear. The final crux is not the most difficult section of climbing, but when combined with the psychological element of knowing there is a real chance you could die if you fall, it feels very hard indeed.
There is a reasonable rest just before this final boulder problem, where you have to arrange a selection of very poor protection and decide if you want to commit to the final section, or try to get rescued. Whilst this rest allows you to recover and have a greater chance of climbing the next set of moves, it also gives you time to think about the absurdity of the situation, and allow fear and doubt to creep in!
– You did only one trip to conquer it? How was the working process and the send go?
Knowing very little about the route, and combining that with the worst weather in recent memory in a place that is notorious for terrible weather, I never thought climbing it in a single trip was a realistic goal. I hoped that even if it rained all the time, I might have a chance to hike up there and rappel down the route just to look at the size of the holds and the quality of the protection, That would have been a great result and helped me understand if I wanted to come back next year and invest even more time into it.
When I managed to get on the route on my very first day, everything from that point on felt like a bonus. I’m not sure if there was any point right up until the day before I led it where I thought “I might actually be able to do this” but looking back I’m really proud of how I dealt with the time pressure and organised myself around the better weather days. I should point out that although for an honorary Frenchman it rained a lot, I do believe I was exceptionally lucky with the weather, and whilst I only had 2 days of good conditions during 2 weeks, there were plenty of other days where I could still climb. When it did rain it was on days where I was pretty happy to rest anyway to give my skin and my legs a rest, and every day I spent up there was a good day where I learned something and made progress.
My 5th and penultimate climbing day was perfect weather, and after a few hours of warming up and working on moves, I led the route on pre-placed gear, linking it from the bottom to the top for the first time. I’d Neve seen the route so dry, and it felt great to be up there on the freedom of the lead, instead of trying to pull through my belay device every few moves on my static. Just to be clear, this doesn’t count as an ascent, as climbing a Trad Route on pre-placed gear is a bit like climbing a sport route on top-rope – it’s similar, you know you can do it, but you still haven’t. I’d also backed up the poor final protection to my static rope so I could concentrate 100% on the climbing without having to worry about any danger, but it was still a huge step in the right direction, and for the first time I was sure and certain that I could do the route.
By this point I was getting quite good at understanding the weather, and I was pretty sure that my luck had almost run out. It would surely rain in the night and again the following morning, with a small possible window the following afternoon, followed by several days of rain. We had 3 days left before leaving for France, so the choice was either climb again the same evening to make the most of the great conditions, or wait until tomorrow knowing I’d have more energy, but perhaps the route would be wet. I chose the second as it was the safer/saner choice, as even if I couldn’t take my chance, I’d rather have had to come back next year than find myself exhausted high up on the route, in a very dangerous situation.
The weather the following day was a lot worse than expected, and hiking up to the route I was resigned to the fact I wouldn’t climb and was just going up to collect all of my belongings. This probably did me a big favour in saving me from working and stressing all day! On arriving at the ledge, the route seemed wetter than ever, but as I jumped up to the top to assess the damage, I was surprised to find it mostly dry and feeling pretty good.
By the time I was ready to set off for my attempt it was almost 8pm, I racked up, tied on, and carefully put on my shoes, all the time trying to keep my feet and hands away from the slime and the wet patches on the floor! The lead went really well, and the biggest difference between my previous try and the real lead was how long it took me to place the nest of protection in the final rest. I’d always done my best to simulate placing the gear whilst I was top roping and practising the route, but I’d totally underestimated how long it would actually take as the protection is so fiddly that you really can’t place it quickly.
I was definitely more pumped than I would have liked to have been when starting the top boulder problem, but I’d purposefully practised this section way more tired than this, and knew as long as I stayed calm and climbed well, everything would be fine. I definitely over gripped to make sure that my hands wouldn’t slip on the awkward holds and in an ideal world, I would’ve liked to have been more relaxed in this section, but even though the final long lock-off to the good holds felt tough, I knew I had more to give if need be.
– How are the protections in the route? Is-it safe?
The protection in Echo Wall is usually very small and precise. Whilst some of it is good, it’s not an easy route to protect, even in the sections of the route that are objectively “safe”. You need a lot of experience of trad climbing on different types of rock to be able to manage the challenge… It’s definitely not crack climbing!
Until half high the protection is reasonable enough, and I was fairly comfortable with the idea of falling off from the harder moves. After this you leave behind the best protection, and from this point on the only pieces you can place are tiny micro wires and sky-hooks. Whilst most pieces are good enough to hold body-weight, they are all so small there is a good chance that with the extra force of a fall, the protection might snap, or simply break the rock. To try to combat this I placed my protection in small groups and equalised them with different length quick-draws or slings.
– The conditions here seem epic ans the approach seems weird. How do you deal with it?
A huge part of climbing Echo Wall comes down to being up there whenever the weather is good, which means you need to put everything else on hold and be 100% committed to the route. As I had so little time, I decided to go up there every day the weather was anything less than awful, just in case I could get a few more hours on the route. It was sometimes really frustrating leaving the great weather at the base of the mountain and heading up into the mist and clouds, knowing that If I was less obsessed with Echo Wall I could make a short hike up the glen and try lots of other awesome routes. However, even if conditions were poor, I could still learn something, and everything I learnt brought me one step closer…
– What’s your next target in your trad climbing ticklist?
It’s actually the first time in quite a few years that I don’t have a definite project in mind. To be honest, I never expected to climb Echo Wall so fast and assumed I’d be going back to Scotland for at least the next year or two. In the short term that’s not going to be a problem because it’s definitely Caro’s turn to focus on something for a while whilst I spend a little more time with the kids. After that, let’s see. There are still a few things at Annot that I would like to look at, and one day in the future, I’d love to take the trans-Siberian express and then a ferry to Japan to look at Keita Kurakami’s multi-pitch trad masterpiece at Mizugaki, “Senjitsu no Ruri”.
Photos: coll. Pearson