Les jeunes français s’exportent bien en vacances ! Alors que Mejdi Schalk a annoncé une répétition de “Dreamcatcher” à Squamish, que Yannis Gautier coche un des blocs durs les plus emblématiques de Rocklands avec “Monkey Wedding” 8C, une autre belle croix a eu lieu fin août à Flatanger. Maël Musson, 18 ans, jeune falaisiste originaire de Briançon n’est pas en reste avec la réussite de son second 9a, “Little Badder”, un marathon de conti de 55 mètres dans la célèbre grotte Hanshelleren situé juste à gauche du célèbre “Silence”, vidéo sous le coude (ci-dessous). Nous lui avons demandé de nous en dire plus sur cette voie, moins connue que les autres classiques des lieux, et de revenir sur sa croix.
“Little Badder est une voie de 55 mètres avec une approche de 25 mètres en 8b menant à un gros repos sur genoux. C’est à partir de là que la difficulté commence réellement. Après le repos, deux dégaines assez simples mènent au premier petit crux : une fissure valant environ 6C+ bloc, très désagréable à grimper. Il s’agit d’une sorte de Dülfer assez physique avec de mauvais pieds, obligeant à serrer fort les prises. Cette section consomme déjà pas mal d’énergie, juste avant d’attaquer le crux principal de la voie. Celui-ci vaut environ 7B+/C bloc et demande beaucoup de précision de placement avec de nombreux petits calages cruciaux. D’ailleurs, j’ai découvert une nouvelle méthode qui m’a permis de le passer plus facilement grâce à ma taille. Ensuite, on arrive à un genou assez bon de prime abord, mais où il est impossible de rester trop longtemps : il sollicite fortement le mollet et devient rapidement intenable. La dernière section difficile est sans doute la plus classe de la voie. Le crux est assez unique car les prises sont bonnes, mais les mouvements demandent beaucoup de force : grosses fermetures de bras, une remontée d’inversée, suivie d’un grand mouvement (probablement l’un des plus grands que j’ai eu à faire dans une voie ) et enfin un dernier ballant pour arriver à un repos. À partir de là, il ne reste plus qu’à gérer une petite section physique avant de terminer par un toit d’une dizaine de mètres en 7c.
Dès mon troisième jour sur la voie, j’ai réussi à enchaîner la deuxième partie, qui vaut à elle seule 8c+/9a. J’ai alors commencé à tenter des essais depuis le bas. Pendant trois jours, je suis tombé dans le crux principal, jusqu’à mon septième jour sur la voie qui a été une séance assez spéciale. La voie étant longue, je ne pouvais faire qu’un seul essai par jour. Ce jour-là, j’ai zippé dans la première fissure. Sur le moment, j’étais vraiment frustré. Chaque essai demandait pas mal d’organisation, notamment pour changer de corde au milieu afin d’éviter le tirage. Faire tout cela pour un essai raté à la fin m’a mis le moral à zéro, au point que j’ai envisagé d’abandonner la voie. Mais tout le monde m’a encouragé à retenter ma chance en fin de journée. Miraculeusement, et avec un gros combat, j’ai passé le crux et me suis battu jusqu’au dernier mouvement difficile. Malheureusement, j’étais bien trop sec pour espérer le faire. Mais à partir de ce moment-là, j’ai su que la voie était faisable. Au cours des trois séances suivantes, je suis tombé à chaque fois sur ce dernier mouvement, jusqu’au onzième jour où j’ai enfin réussi à le passer (grâce à un petit calage que j’avais repéré lors de mon jour de repos la veille ). J’ai continué à me battre jusqu’au relais, me faisant tout de même une belle frayeur dans la dernière section physique avant le dernier 7c.”
French young talents export well on vacation! While Mejdi Schalk announced a repeat of “Dreamcatcher” in Squamish, and Yannis Gautier notched one of Rocklands’ most iconic hard boulders with “Monkey Wedding” 8C, another fine send took place at the end of August in Flatanger. Maël Musson, 18, a young rockclimber from Briançon, just completed his second 9a, “Little Badder”, a 55-meter stamina marathon in the famous Hanshelleren cave, video in hand (above). We asked him to tell us more about this route, which is less well known than the other local classics, and to look back at his repeat.
“Little Badder is a 55-meters route with a 25-meters 8b approach leading to a big rest. This is where the real difficulty begins. After the rest, two fairly simple quickdraws lead to the first little crux: a crack worth around 6C+ boulder, very unpleasant to climb. It’s a kind of physical Dülfer with bad feet, forcing you to pull hard. This section already consumes quite a lot of energy, just before attacking the main crux of the route. This is worth around 7B+/C boulder and requires a great deal of precision in the moves, with many crucial little tips. Incidentally, I’ve discovered a new beta that allows me to climb it more easily thanks to my height. Then comes a knee that’s quite good at first glance, but impossible to stay on for too long: it puts a lot of strain on the calf and quickly becomes unbearable. The last difficult section is undoubtedly the most classy of the route. The crux is quite unique, as the holds are good, but the moves require a lot of strength: big deadpoint moves, an undercling section, followed by a big move (probably one of the biggest I’ve ever had to do on a route) and finally a final swing to arrive at a rest. From there, it’s just a matter of dealing with a small physical section before finishing with a ten-metre roof in 7c.
On my third day on the route, I managed to link up the second part, worth 8c+/9a on its own. I then started to try things from the bottom. For three days, I fell into the main crux, until my seventh day on the route, which was quite a special session. As the route was long, I could only make one attempt a day. That day, I slipped into the first crack. I was really frustrated at the time. Each attempt required quite a bit of organization, in particular to change rope in the middle to avoid pulling. Doing all that for a failed attempt at the end put my spirits so low that I considered giving up the route. But everyone encouraged me to try again at the end of the day. Miraculously, and with a big fight, I made it through the crux and fought my way to the last difficult move. Unfortunately, I was far too pumped to hope to make it. But from that moment on, I knew the route was doable. Over the next three sessions, I fell here, in this last movement every time, until the eleventh day when I finally managed to climb it (thanks to a little tip I’d spotted on my rest day the day before). I kept on fighting until the anchor, still fighting in the last physical section before the last 7c.”
Jorge Diaz-Rullo enchaine Move
[…] bien penché et offre un repos sur genoux très accueillant. La suite est commune avec le 9a “A Little Badder” de Seb Bouin qu’elle suit presque jusqu’à son relais, utilisant notamment […]