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Les américains en forme à Siurana – Americans crushing in Siurana

  • 11/03/2018

Aujourd’hui était un “sending day” pour les américains à El Pati, Siurana. Jon Cardwell et Matty Hong réalisent tous les deux dans la journée “Estado critico” 9a. Et la petite amie de Matty, la finlandaise, Anna Liina Laitinen réalise quant à elle “Pati noso” 8c+. Daniel Woods parachève le travail avec “Jungle speed”, 9a, première répétition depuis la casse d’une prise.

Jon Cardwell revient en exclusivité pour nous sur le processus qui l’a conduit à la réussite de la King Line classique de Siurana, “La Rambla” il y a  une semaine :

“La Rambla est une voie que j’avais en tête depuis mes débuts en escalade. Je me rappelle déjà à l’époque regarder des vieilles cassettes d’Alex Hüber dans la voie ainsi que dans sa voisine, “Broadway”. Du coup, cette voie m’a toujours un peu fasciné et j’ai été de suite attiré par l’escalade à Siurana en général – je savais qu’un jour je voyagerai pour aller y grimper. Les années ont passé et j’ai fini par voyager en Espagne. J’ai finalement grimpé à Siurana mais pas dans la “Rambla” ; du moins pas de suite, en fait pas avant le printemps dernier quand j’ai finalement essayé la voie avec Matty Hong et Margo Hayes. Mais je n’ai pas pu enchaîner, en particulier à cause d’un crux au début de la séquence la plus dure que je n’arrivais pas à faire.

Jon Cardwell, “Estado critico” 9a – Photo : José Cabrita

Cette année je suis arrivé avec un esprit plus libéré et j’étais confiant grâce au temps que j’avais investi à m’entrainer en janvier. Les premiers jours se sont bien passés. Nous avons eu des conditions plutôt bonnes mais froides, et il était donc difficile de grimper détendu. Un jour ça s’est réchauffé un peu et ce jour-là je me suis surpris à faire le mouvement qui m’avait posé problème au printemps dernier. En fait je suis tombe au dernier mouv dur ce jour-là. Ça représentait un énorme progrès et c’est à ce moment-là que j’ai compris que je pouvais enchainer. Malheureusement, la météo avait ses propres plans et il a neigé les deux jours suivants, puis plu, et la voie s’est retrouvée trop mouillée pour essayer. Mais notre groupe est resté motivé et on s’est déplacé pour trouver du caillou sec ; on est même allé jusqu’à Reus pour grimper en salle. On est aussi allé passer une journée à Margalef, malgré les prévisions de pluie ; je crois que tout ça nous a permis de garder un bon état d’esprit tout en faisant passer le temps.

Je n’ai jamais trop ressenti de pression jusqu’à ce que le soleil ressorte à nouveau. Le caillou séchait rapidement, on s’est donc dépêché de se rendre au pied des voies pour s’échauffer. Je me sentais vraiment bien, il y avait même une petite brise. Malgré tout, en approchant de La Rambla j’ai remarqué ce que je craignais, une coulée d’eau qui résurgeait encore au niveau du crux. Mais je suis resté motive pour essayer néanmoins. J’ai fini de m’échauffer dans la voie et j’en ai profité pour brosser quelques prises. Le temps que j’arrive au crux, le rocher avait quasiment fini de sécher. J’ai donc brossé les prises une dernière fois, refait les mouvements pour répéter ma méthode et je suis allé jusqu’en haut où, par contre, le rocher était encore complètement trempé. Mais je savais qu’il serait possible, au moins, de passer le crux. J’étais plutôt satisfait donc j’ai décidé de prendre un bon repos et de mettre un essai. Lors de mon essai, je me suis senti complétement détendu ; c’était vraiment différent des essais précédents. Dans ma grimpe j’avais simplement l’impression d’essayer les mouvements d’une dégaine à l’autre, sans pression ; pas d’être dans l’enchainement. Je pense que c’était dû au fait que les conditions étaient loin d’être parfaites, donc j’ai grimpé sans stress. Par contre, lorsque je me suis retrouve au repos avant d’attaquer le crux, je me sentais frais physiquement mais il a fallu que je me reconcentre et à ce moment j’ai senti que je redevenais un peu plus nerveux. Quand j’ai entamé la séquence du crux, j’ai exécuté ma méthode quasiment parfaitement. Il a fallu que je me batte mais le crux ne m’a pas paru plus dur que je l’avais imaginé dans l’enchainement. Les derniers mouvements étaient vraiment précaires à cause des prises mouillées mais je me suis appliqué et je n’ai pas relâché mon attention avant d’avoir clippé le relai. Une classique de plus en moins !”

Jon Cardwell, La Rambla – Photo : Josep Malo

Today was “sending day for the American team in El Pati sector, Siurana. Both Matty Hong and Jon Cardwell arrived to cluip the chain of “Estado critico” 9a and Finnish girfriend of Matty, Anna Lina Laitinen did “Pati noso” 8c+. Also Daniel Woods did “Jungle speed” 9a, first repeat after a broken hold. 

Jon Cardwell tells us the story that led him to the send of the mega classic King Line “La Rambla” in Siurana a week ago.

“La Rambla is a route that has been on my mind since my early days of climbing. I remember watching old climbing videos on VHS that showed Alex Huber climbing on the route and its neighbor, ‘Broadway’.  Even in the early days, I was inspired by the climb, but even more so the climbing in Siurana – I knew that I wanted to travel there to climb someday. Years passed, I traveled to Spain, even climbed in Siurana but not on ‘La Rambla’ until last spring when I was there with Margo Hayes and Matty Hong. I tried the route for a couple of weeks with those two but was unable to redpoint –specifically I was shut down by a move in the beginning of the crux.

This year, I arrived with a fresh mind. I was also confident from some time that I spent training in January. The first few days went well, we had good conditions however quite cold, which made it difficult to climb without being too tense. One day it warmed up and I surprised myself by passing the move that I hadn’t completed before, I fell at the last move of the crux. This was a breakthrough and at that point I knew I could climb the route, however the weather had different plans and it snowed the next two days, followed by some rain which made the climb too wet to climb on. Nonetheless, our group stayed motivated, and we ventured out to find dry rock, and even made it to the local climbing gym in Reus. We also got in a day climbing in Margalef despite the rainy forecast; this really lifted our spirits and made the wait easier.

I didn’t really get too stressed until the day that the sun finally came. The rocks were drying fast so we rushed to crag and started warming up, things felt great, and there was even a nice wind. However, when I walked over to La Rambla, I saw the dreaded wet water streak through the crux. Still psyched to climb regardless, I started up the bottom of the route to warm up and brush some holds; by the time I made it to the crux, things had dried off pretty well so I put some chalk on the holds, rehearsed the beta and climbed up to the top, where the last few moves were still completely wet. Even knowing this, I knew at least it was possible to climb through the crux. Content, I lowered down and decided that I would go for it after some rest.  When I started up the route, I felt completely relaxed, much different than previous attempts. The climbing felt as if I were working the route, going bolt to bolt, which I think was possibly only because I knew conditions weren’t perfect, so I basically climbed with no stress. However, before I knew it, I was at the rest before the crux and I felt pretty much fresh, it was at this moment that I started to focus more and the nerves came in a little; I started into the difficult sequence and hit everything almost perfectly. I had to fight but it was basically how I imagined the crux would feel. The last few moves were a little sketchy in the wet rock but I just climbed carefully and didn’t loose focus until I clipped the chain. Another classic finished!” 

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