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Charles Albert dans L'ombre du voyageur
Bloc / Bouldering France Sud Est-Alpes / South East-Alps Video

Vidéo: “L’ombre du voyageur”, 9A, Charles Albert

  • 24/09/2024

La semaine passée, ReelRock a donné accès gratuit au film retraçant l’ouverture de “L’ombre du voyageur” par Charles Albert: Charles at Large. La ligne, perchée sur la partie haute du coteau nord-ouest du Salève, ce gros massif dominant Genève, constituait un des nombreux projets de longue haleine de l’homme aux semelles de cals. Il l’a gravi en novembre 2023.

Estimée à 9A par Charles, et soupçonnée par des proches du grimpeur un chouïa moins dure avec chaussons et kneepads (mais enfin on attend toujours une répétition…), le bloc est long, parfaitement horizontal et consiste en un mélange de verrous de doigts, d’oppositions et de réglettes pas trop généreuses, ainsi qu’au moins une pincette ingrate et un mono en verrou.

Charles estime faire a minima un 1080°, tant il tourne et retourne, genre Zébulon, afin d’optimiser les prises. 3’20” de grimpe en plafond, pour une sortie facile mais très expo: les 9A commencent à brouiller les codes.

La sortie arrive, et le vide

Photos de ReelRock et Arthur Delicque pour Grimper

Last week, ReelRock gave free access to the film recounting the opening of ‘L’ombre du voyageur’ by Charles Albert: Charles at Large. The line, perched on the top of the north-western slope of the Salève, the huge massif overlooking Geneva, was one of the many long-term projects of the man with the callus soles. He climbed it in November 2023.

Estimated at 9A by Charles, and suspected by those close to the climber to be a tad less hard with shoes and kneepads (but we’re still waiting for a repeat…), the boulder is long, perfectly horizontal and consists of a mixture of finger locks, oppositions and un-generous crimps, as well as at least one ungrateful pinch and a middle finger lock.

Charles reckons he does at least a 1080°, as he twists and turns, like Zebulon, to optimise the holds. 3’20’ of climbing in the ceiling, for an easy but very exposed exit: the 9As are starting to muddy the waters.

Pictures from ReelRock and Arthur Delicque for Grimper magazine

6 Comments

  • Reply
    TL

    “un chouïa moins dure avec chaussons et kneepads”. Il faudrait quand même régler son compte à cette pathétique dérive des genouillères où l’on voit des voies de grandes difficultés, ouvertes sans cet artifice, ravalées au rang d’escalade du dimanche par le premier berlot venu. Lequel se perd en arguties et échaffaudages intellectuels pour justifier que “ça ne change pas grand chose à la cotation”. Charles Albert est bien le seul à respecter l’esprit du clean climbing qui consistait, est-il nécessaire de la rappeler, à aller vers le dépouillement, face aux dérives “technologiques” des années 30-50. L’élite grimpante se fourvoie et perd, petit à petit, toute crédibilité, Adam Ondra en tête, Je ne suis pas du tout convaincu par ses arguments capilotractés sur la nécessité de mettre des genouillères. Les répétitions récentes à Flatenger ont perdues tout intérêt : pressés par le temps, la nécessité d’enchainer avant la fin des vacances et de rester dans la courses aux cotations, même Megos se sangle les jambes. Une attitude qui rappelle le retournement de vestes hypersonique des 19.
    Il est un fait que l’élite grimpante est” leader d’opinion ” dans le microcosme, mais, quand l’escalade était encore plus confidentielle (avant you tube), elle agissait sous et pour le regard des pairs de l’activité, et était recadrée si nécessaire. Aujourd’hui, les “vues” du public élargie, et grosso modo inculte, compte plus pour les leaders. Regardez la vidéo de Seb Bouin en Auvergne pour vous en convaincre : on lui explique que “les genouillères, on sait pas faire”, mais seule compte la croix : le sous-entendu était pourtant évident.

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      Denis Lejeune

      Je vais me faire l’avocat du diable, ou simplement le fataliste du bercail. Comme vous le dites, il n’y a guère que Charles à perpétuer (voire “pétuer” tout court, car même par le passé les grimpeurs portaient chaussures) une éthique de dénuement extrême: tous les autres, vous et moi compris, sommes dans la compromission. Certains un peu plus, d’autres un tantinet moins, mais “collaborer” un peu c’est “collaborer”, mine de rien.

      Par ailleurs, l’avocat ou le diable en moi constate que l’humanité va toujours au plus “facile”, lequel correspond en gros au progrès. C’est quoi le progrès? De l’ingéniosité, un gars ou une fille qui trouve une solution à un problème dont on n’avait pas conscience. Et dans l’ensemble, la marche du progrès est inexorable. Parce que plus c’est facile, plus le difficile peut être poussé dans ses retranchements.

      Alors je suis d’accord, l’escalade a changé, change et changera. Et je suis aussi d’accord, si c’est plus facile, ça devrait perdre en cotation.

      Au final, vive les rebelles, et vive les autres.

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    Pierre

    Comme disait Dani Andrada récemment, je pense qu’en 2024 il faut accepter l’innovation technologique et non la rejeter, et accepter que désormais l’escalade dans du dévers en 3D se passe sur 6 appuis et non 4. Là où je te rejoins, c’est sur la décotation des itinéraires réalisés avec genouillères qui devrait être systématique. Là c’est clairement de la malhonnêteté ou se mentir à soi-même.

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    TL

    L’argument du progrès ou de l’innovation est absolument fallacieux et tient au mieux du sophisme, si ce n’est de escroquerie intellectuelle : la taille des prises par exemple est à jeter à la poubelle de ces progrès “inexorables” qui “facilitent “l’escalade ou sont l’effet d’une superbe “ingéniosité”. Utiliser un étrier fût considéré comme un progrès par rapport au simple fait de mettre le pied sur un piton. En outre, pour une activité qui a eu des prétentions “esthétiques”, je trouve étonnant le peu de réaction face à l’aspect de ces grimpeurs sanglés comme des ânes. Vous me direz, à une époque où la plupart des pratiquants se complaisent à grimper dans des hangars sur des bouts de plastiques…

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      Denis Lejeune

      Mince, j’aimais pourtant bien mon “Parce que plus c’est facile, plus le difficile peut être poussé dans ses retranchements”.

      Vous voulez grimper en corde de chanvre et à l’épaule? Pas de problème. Chacun voit Billy à sa porte. Démocratie et tout ça. (NB: c’est une invitation de sophiste à nous expliquer ce que vous défendez, plutôt que ce qui pour vous ne va pas, relève de l’escroquerie etc).

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      Pierre Délas

      Thomas ! Tu ne veux pas écrire et diffuser une chronique “les genouillères c’est de la merde” stp avec des arguments aiguisés ? On la passera volontiers et on la traduira dans la rubrique opinion ! si ça te chauffe : fanatic.climbing(at)gmail.com
      Bonne journée !

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