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Entraînement et résine/Training and plastic

Entraînement, projets et falaise avec Seb Bouin – Training, projects and redpointing with Seb Bouin

  • 03/10/2017

Rencontre avec un des falaisistes français les plus énervés, Seb Bouin, pour essayer de décrypter comment ce dernier conçoit et planifie l’entraînement pour être performant en milieu naturel, notamment dans le domaine du après-travail. 

– Fanatic Climbing : Quelle a été, selon toi la clef de ta progression en escalade ?
– Seb : Je pense que la clef de ma progression a clairement été ma motivation à essayer toujours plus dur. Je pense que cette motivation à chercher et à réaliser les lignes les plus belles et les plus dures que je trouve m’a fait me remettre en question et par là-même l’occasion m’a permis de chercher des solutions pour progresser. Je m’entraîne donc en vue d’objectifs qui me font rêver.

– Fanatic Climbing : Quelle est ta vision de l’entrainement en escalade ?
– Seb Bouin : Pour moi l’entraînement doit être adaptable et modulable en fonction du lieu où l’on se trouve, de notre forme, de notre envie, et de nos objectifs.
Ma planification n’est pas annuelle. Je planifie plus sur plusieurs semaines. Il faut que j’arrive à jongler entre entraînement et performances en falaise. Et en fonction de ce qui se passe en falaise je régule mon entrainement et planifie. C’est une vision plus au “jour le jour” de l’entraînement.
Je suis partisan de la complémentarité entre entraînement et grimpe à l’extérieur, même au sein d’une seule journée. Pour moi il est primordial d’aller dehors, sans ça je perds toute motivation. Une combinaison permet de faire les deux, grimper dans la journée, et s’entraîner le soir.
L’entraînement est vraiment une partie compliquée. Je pense qu’il faut absolument prendre en compte le contexte dans lequel on se trouve pour effectuer et comprendre un entrainement.
Je suis souvent en déplacement pour le travail, le DE, et les projets. De ce fait je ne dispose pas encore de lieux fixes pour m’entraîner.
J’ai ainsi créé des séries d’exercices que je pense efficaces et que l’on peut réaliser partout avec très peu de moyens : des circuits pour le gainage, des exercices pour la force et l’endurance des bras, des circuits de préparation physique générale, des circuits pour prévenir ou compenser les blessures (antagonistes, fixateurs des épaules, lombaires, …).

Move, 9b/b+, Flatanger Photo: Pavel Blazek

– Fanatic Climbing : Est-ce que tu t’entraînes hors trip spécialement pour la falaise ?
– Seb : J’ai la chance d’être revenu habiter dans le Sud de la France après un passage en région parisienne. Donc même si je ne suis pas en trip, je vais toujours en falaise. La seule différence lorsque je suis à la maison est que je ne me focalise pas forcément sur la réussite de ce que j’essaie quand je sors, mais plus sur l’entrainement. Cela signifie que je vais quand même découvrir des projets et des falaises, tout en m’entraînant pour de futurs trips. Je serai donc plus fatigué et moins bon lors des sorties, mais cela fait partie du processus pour devenir plus fort dans un laps de temps déterminé.
Donc pour répondre à la question, oui, je m’entraîne en vue d’objectifs en falaise. Mais cela me fait aussi progresser de façon générale en escalade.
Je progresse certainement moins en résine ou dans le “à vue”, mais pour l’instant c’est ce que j’ai envie de faire.

– Fanatic Climbing : Pour toi, est-ce nécessaire de continuer de s’entraîner quand tu es en long trip falaise ?
– Seb : Si l’objectif du trip est le travail d’un projet spécifique, je pense que oui, au bout de 2 semaines le corps perd les bénéfices des entraînements antérieurs. Sur un long trip, je pense que l’on peut s’entraîner la veille de la journée de repos par exemple. Cela permet de faire quelques rappels dont le corps a besoin pour regagner un peu en tonus.

Photo: Tilby Vattard

– Fanatic Climbing : Amènes-tu des outils d’entrainement dans tes bagages ?
– Seb : Cela dépend où je voyage, mais oui j’essaye de toujours amener un kit de survie. Je prends différents élastiques qui permettent de s’échauffer et de s’entraîner, un TRX, et une petite poutre que je peux suspendre (comme celle de PUC par exemple). Avec ça je suis capable de réaliser tous mes entraînements.

– Fanatic Climbing : Quelle est ta méthodologie d’entrainement te concernant en voyage ?
– Seb : Hum, cela dépend vraiment du contexte, j’adapte l’entrainement en fonction de ce que je ressens et de ce dont j’ai besoin. Je pense qu’il y a quand même quelques constantes. S’entraîner la veille de la journée de repos, après la grimpe, permet de récupérer durant un jour, et de quand même pouvoir essayer son projet le jour J.

– Fanatic Climbing : Travailles-tu spécifiquement certains aspects par rapport à tes projets ou ton training reste-t-il général ?
– Seb : Les deux ! Il y a des exercices généraux qui aident de toute façon, et des parties plus spécifiques à travailler selon les projets.
De manière générale j’aime bien faire des exercices de gainages, on récupère très rapidement et ceux-ci permettent de garder un bon tonus corporel.
Si j’en ressens le besoin, je fais aussi des exercices de forces/résistances pour les bras. Ceci nécessite seulement deux mauvaises prises et deux bacs.
Il est plus rare que je mette en place des séances de PPG ou PPS en trip. Par contre je fais souvent cela à la maison.
S’il y a quelque chose de spécifique à travailler pour un projet, j’orienterai alors l’entraînement en fonction.
De plus, il est très bénéfique de compléter l’entrainement avec des séances de pan. Que ce soit pour le volume, la résistance ou la force. Et là-aussi j’oriente souvent le travail en fonction des problèmes que va me poser le projet.

– Fanatic Climbing : Si il y a un truc que tu juges essentiel de bosser pour être fort en escalade ce serait…
– Seb : Chaque grimpeur a des qualités qui lui sont propres. Pour faire une réponse un peu bateau, je pense qu’on a tous besoin de pousser ses qualités physiques et mentales, mais que l’on a aussi besoin de renforcer nos points faibles.
Après, j’ai l’impression que lorsqu’on progresse en bloc/rési courte, lorsqu’on augmente notre niveau d’intensité, on va progresser dans tous les domaines. La force, l’influx et la puissance sont des qualités qui me font grandement défaut. C’est aussi peut-être pour ça que j’ai cette impression. Mais comme le disait Rémy Bergasse, la force, c’est la base du mouvement. Après il faut la transformer, l’adapter et l’utiliser intelligemment si on veut progresser dans les autres domaines. C’est souvent là que ça pêche pour les bloqueurs. Ils arrivent à faire tous les mouvements du premier coup mais peinent à enchaîner. Pour moi, c’est l’inverse, souvent je n’arrive pas à faire les mouvements ou bien je mets beaucoup de séances pour y arriver. Mais lorsque j’ai intégré les mouvements je sais que je vais enchaîner tôt ou tard.
En partant de ce postulat, je me dis que si on progresse en intensité, on va progresser de façon générale quoi qu’il arrive. Le problème suivant est de savoir par quelles étapes je vais passer pour réaliser cette progression. C’est là que ça va être différent pour certaines personnes.

Baume de la Ramirole, Verdon, Photo: Tilby Vattard

– Fanatic Climbing : Quelle place accordes-tu au mental dans la réalisation de voies dures en falaise ?
– Seb : La part mentale est très importante, surtout quand l’enjeu est gros.
A court terme, je dirais que le moment venu, la performance est à 40%-50% mentale. Le plus gros travail mental se fait avant la voie, on prévoit, on stresse, on ne sait pas comment ça va se passer… Mais une fois qu’on est parti, j’ai l’impression qu’on est un peu plus dans l’action et moins dans la réflexion. Bien sûr, il ne faut pas se laisser submerger par la pression lorsqu’on est proche du but.
Au long terme je dirais que la performance est à 95% mentale. Ce n’est pas facile de garder la flamme qui te fait revenir essayer après être tombé je ne sais combien de fois au même endroit. Ou bien croire en une possible réussite alors que tu n’as pas fait la moitié des mouvements de la voie. Pour ceci, il faut y croire mentalement et pouvoir se projeter dans le futur. Alors on calcule, de combien de séances je dispose ? Quand est-ce que je peux revenir ?
Le travail de voie est avant tout un jeu mental dont le but est de bien mesurer son coup pour avoir la possibilité d’enchaîner dans le laps de temps donné.

– Fanatic Climbing : Quelles stratégies mets-tu en place pour être le plus performant possible lors d’un essai ?
– Seb : L’échauffement est très important avant un essai. Être bien chaud généralement et spécifiquement est nécessaire.
Je trouve que faire une montée dans la voie avant de mettre un essai permet de se remettre bien les pas en mémoire et de s’échauffer spécifiquement.

– Fanatic Climbing : Suis-tu une planification ?
– Seb : Ma planification n’est pas annuelle. Je planifie davantage sur plusieurs semaines. Il faut que j’arrive à jongler entre entraînement et performances en falaise. Et en fonction de ce qui se passe en falaise je régule mon entraînement et planifie. C’est une vision plus au “jour le jour” de l’entraînement. Je suis partisan de la complémentarité entre entraînement et grimpe à l’extérieur, même au sein d’une seule journée. Pour moi il est primordial d’aller dehors, sans ça je perds toute motivation. Une combinaison permet de faire les deux, grimper dans la journée, et s’entraîner le soir.

Photo: Tilby Vattard

– Fanatic Climbing : Comment t’y prends-tu pour être de manière générale performant une bonne partie de l’année ?
– Seb : Mes cycles d’entraînements sont courts, et me laissent beaucoup d’opportunités pour essayer des projets.
De plus, je vais grimper dehors toute l’année, que ce soit pendant les périodes d’entraînement ou non. Et lorsque je m’entraîne, j’arrive quand même à préparer le terrain en travaillant des voies pour plus tard.

– Fanatic Climbing : Comment gères-tu les temps faibles ? Les blessures ?
– Seb : J’ai beaucoup appris récemment avec les blessures… (poulies, hernie discale, hernie inguinale, ligaments à l”épaule,…). Je suis un gros désastre pour gérer cela. Je veux toujours grimper, et je me persuade que la blessure n’est pas si grave. Ou plutôt que ce n’est pas si grave de grimper. A court terme cela est plutôt bénéfique car on perd moins le niveau, mais au long terme on récupère moins bien de la blessure.
Je suis en train de changer ma façon de fonctionner, et de construire petit à petit un mode de fonctionnement basé sur l’entretien corporel (étirements, sessions de froid et pourquoi pas un de ces jours du repos?)

– Fanatic Climbing : Pour finir, comment analyses-tu ton processus de travail de « Move » (9b/b+) à Flatanger et « La rage d’Adam » (9b?) à la Ramirole ?
– Seb : Dans les deux voies c’est un gros processus mental. J’ai mis beaucoup de sessions à faire les mouvements puis les sections. Le rêve d’enchaîner me tient lié à ces deux voies. Les progressions sont lentes, mais progression il y a.
J’ai plutôt attaqué ces voies pour voir ce que ça pouvait donner. Au début, ça ne donne rien… Mais par acharnement j’y suis retourné et y retourne encore.
Maintenant je commence à être proche des deux.
Pour « Move », le processus de travail était très spécifique. J’ai d’abord commencé à essayer d’enchaîner la fin de la voie (le 9a bloc), puis maintenant j’essaye du bas (9a conti + 9a bloc). C’est une nouvelle façon de travailler les voies qui apparaît, enchaîner le crux, puis partir d’un peu plus bas, et puis encore d’un peu plus bas…

– Fanatic Climbing : Selon toi, que te manque-t-il pour faire la croix ?
– Seb : Pour « Move », il me manque un peu plus de puissance quand j’arrive dans le mouvement depuis le bas. Cette force d’épaule est très spécifique. Je m’entraîne beaucoup à la maison, mais en trip je dois arrêter sinon je cours à la blessure. Le problème est qu’au bout de plusieurs jours j’aurai besoin de faire quelques sessions d’entraînements, mais je préfère essayer la voie. On verra si ma stratégie marchera avant la fin du voyage.
Pour la « Rage d’Adam », il me manque de la puissance. Le style de voie n’est pas le même, la difficulté est concentrée sur une quinzaine de mètres. Il y a une section aux alentours du 8a+/b bloc qui demande de la force purement et simplement. .

Photo: Tilby Vattard

– Fanatic Climbing : Quels sont tes projets pour l’hiver ?
– Seb : J’aimerai bien faire « La Rambla » et « Catxasa » a Santa Linya. Je voudrais essayer « Stoking the Fire » ainsi que « Jumbo Love » au printemps. Et puis quelques projets Français, « CRS », « Les yeux plus gros que le ventre », « Ariégeois coeur loyal », « La rage d’Adam »,…

Training, projects and redpointing with Seb Bouin

Talk with one of the most dedicated French route climber, Seb Bouin to try to understand how he thinks and plans his training to be at his best when he gets outside for redpointing.

– Fanatic Climbing : What was from your point of view the key of your progression in climbing?
– Seb : I clearly think that the key of my progression is due to my motivation to always try harder. I like the process of finding a way to realize the most beautiful and the hardest lines. This proces has forced me to question myself in order to find solutions to progress. So I always train keeping my dreams in mind.

– Fanatic Climbing : What is your vision about climbing training ?
– Seb: For me training must be adaptable and this depending on the place where we are, our current form, our motivation and our objectives.
My planning is not annual. I made plan more over several weeks. I have to juggle between training and performance on the rock. And depending on what happens on the rock, I adjust my training and then correct the planning. It’s a more a “day-to-day” vision of training.
I’m an advocate of the complementarity between training and climbing outside even within a single day. For me it is essential to go outside, without it I lose all motivation. A combination allows to do both, climbing during the day and training in the evening.
Training is really a complicated part. I think that it is absolutely necessary to take into account the context in which one finds oneself to perform and understand a training.
I am often on the move for work, guiding diploma and climbing projects. As a result, I do not have  fixed places to train.
I thus created series of exercises that I think effective and that can be realized everywhere with very little means: circuits for core, exercises for the strength and endurance of the arms, circuit for general physical preparation, circuit to prevent or compensate injuries (antagonists, shoulder fixers, lumbar …).

– Fanatic Climbing : Are you training off climbing trip specifically for outside?
– Seb : I’m lucky to have returned to live in the South of France after a short time in Paris area. So even if I’m not on trip, I’m always on the rock.
The only difference when I am at home is that I do not necessarily focus on the success of what I’m trying when I go outside but more about training. This means that I will still discover projects and cliffs while training for future trips. So I will be more tired and less good at going on the rock, but it’s part of the process to become stronger for a determined amount of time.
So to answer the question, yes, I train for projects on the rock. But it also makes me improve generally in climbing. I certainly progress less for indoor climbing or for the “on sight” but for now this is what I want to do.

– Fanatic Climbing : For you, is it necessary to keep training when you are on long climbing trips?
– Seb : If the goal of the trip is the work of a specific project, I think yes, after 2 weeks the body loses the benefits of the previous training period. On a long trip, I think you can train on the evening before the rest day for example. This allows you to make a few reminders that the body needs to regain a bit of tone.

Photo: Tilby Vattard

– Fanatic Climbing : Do you bring any training tools in your luggage?
– Seb : It depends where I travel, but yes I always try to bring a survival kit. I take various elastics that allow to warm up and to train, a TRX, and a small finger board that I can suspend (like the PUC for example). With this, I am able to do all my workouts.

– Fanatic Climbing : What’s your travel training methodology?
– Seb : Hum, it really depends on the context, I adapt the training according to how I feel and what I need. I think there are still some constants. Training the day before the rest day, after the climb day allows you to recover for a day and still be able to try your project on D-Day.

– Fanatic Climbing : Are you working specifically regarding one aspects of your projects or are your training is still general?
– Seb : Both ! There are general exercises that help anyway and more specific parts to work according to the projects.
In general I like to do core exercises, we can recover very quickly after them and they allow to keep a good body tonus. If I feel the need, I also do strength exercises / power endurance for the arms which require only two bad crimps and two jugs.
It is more rare that I set up sessions of PPG or PPS in trip. On the other hand I often do this at home. If there is something specific to work for a project, I will then orient the training accordingly.
In addition, it is very beneficial to complete the training with gym bouldering sessions. Whether for stamina, power indurence or strength. And I also often orient the work according to the problems I will encounter on my new project.

– Fanatic Climbing : If there is one thing that you consider essential to work on to be strong in climbing it would be…
– Seb : Each climber has qualities of his own. To make a somewhat easy answer, I think we all need to push our physical and mental qualities, but we also need to strengthen our weaknesses. Afterwards, I get the impression that when you progress in a bouldering / power indurence, when you increase our intensity level, you will progress in all areas. Strength, impulse and pure power are qualities which I’m sorely lacking. Maybe that’s why I got this impression. But as Rémy Bergasse said, force is the basis of the movement. After it has to be transformed, adapted and used intelligently if we want to progress in other areas. It’s often there that boulderer’s stay stuck. They manage to make all the movements on the first try, but struggle to send the routes. For me, it’s the reverse, often I can’t make the movements or I put a lot of sessions to get there. But when I integrated the movements I know I will send sooner or later. Starting from this postulate, I think that if we progress in intensity, we will progress in general whatever happens. The next problem is, what steps will I take to achieve this? That’s where it’s going to be different for others peoples.

Pscineta, Rodellar, Photo: Alleta Bunge

– Fanatic Climbing : What place do you give to the mental aspect in the realization of hard routes?
– Seb : The mental part is very important, especially when the stake is big. In the short term, I would say that when the time comes, performance is about 40% -50% mental. The biggest mental work is done before we get on the route, we foresee, we stress, we do not know how it will happen … But once we climb, I feel like we are a little more in action and less in the reflection. Of course, you must not be overwhelmed by pressure when you are close to the goal.
In the long run I would say that performance is 95% mental. It’s not easy to keep the flame that makes you come back to try after falling down I do not know how many times in the same place. Or believe in a possible success when you haven’t made half of the movements of the route. For this, we must be strong mentally and be able to project ourselves into the future. So you start to calulate how many sessions do I have left? When can I come back?
Work a route is above all a mental game whose aim is to measure his capacity in order to have the possibility of link it in a given period of time.

– Fanatic Climbing : What strategies do you put in place to performer when you give a try in your project?
– Seb : The warm-up is very important before I give a burn. Being generally wise and specifically well warmed up is necessary. I find that going in the project before doing a go helps to remember well all the movements and also enables to warm up specifically too.

– Fanatic Climbing : Do you have a specific planification ?
– Seb : My planning is not annual. I plan more over several weeks. I have to juggle between training and performing outside. And depending on what happens at the crag I regulate my training and plans. It is a more a “day-to-day” vision of the training. I advocate complementarity between training and climbing outside, even within a single day. For me it is essential to go climb outside, without that I lose all motivation. A combination allows to do both, climb in the day and train at night.

– Fanatic Climbing : How do you manage to be generally very efficient a good part of the year?
– Seb : My training cycles are short and leave me a lot of opportunities to try projects. Plus, I will climb out all year round, whether during training periods or not. And when I train, I still manage to prepare a good base by working projects for later.

Photo: Tilby Vattard

– Fanatic Climbing : How do you manage less active times? The injuries ?
– Seb : I learned a lot recently with injuries … (pulleys, lumber herniated discal, inguinal hernia, shoulder ligaments, …). I am a big disaster to handle this. I still want to climb and I persuade myself that the injury is not so serious. Or rather it is not so bad to climb. In the short term this is rather beneficial because we lose less level, but in the long term we recover not so well from the injury.
I am changing my way of handeling this and I am gradually building a way of working based on body maintenance (stretching, cold sessions, and why not one of those days some rest?)

– Fanatic Climbing : Finally, how do you analyze your work process for “Move” (9b / b +) at Flatanger and “The rage of Adam” (9b?) at ‘la Ramirole’?
– Seb : In both routes it’s a big mental process. It took me a lot of sessions to do the movements itself and then the sections. The dream of linking those routes keeps me bound to them. Progressions are slow, but there is progress.
I have tried these routes to see what it could be. In the beginning, it didn’t give anything … But by fiercness I went back and go back again. Now I’m starting to be close to both. For « Move », the work process was very specific. I first started trying to link the end of the route (9a boulder), then now I try from the begining (9a stamina + 9a boulder). It is a new way of working the routes that appears, linking the crux, then starting from a little lower, and then a little further down …

– Fanatic Climbing : According to you, what is it missing to you to send the route?
– Seb : For “Move”, I miss a little more power when I get into the crux movement from the bottom. This shoulder force is very specific. I train a lot at home but on trip I have to stop otherwise I run to the injury. The problem is that after several days I will need to do some training sessions but I prefer to try the route. We will see if my strategy will work before the end of the trip.

– Fanatic Climbing : What are your plans for this winter?
– Seb : I would like to do “La Rambla” and “Catxasa” in Santa Linya. I would like to try “Stoking the Fire” as well as “Jumbo Love” in spring. And then some French projects, “CRS”, ” Les yeux plus gros que le ventre “, ” Ariégeois coeur loyal », « La rage d’Adam »,…

Photos:  Tilby Vattard (http://www.tilby.fr), Pavel Blazek (@pavelblazek), Alleta Bunge

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