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Hugo Parmentier La Rage d'Adam
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Interview : Hugo Parmentier, performance, enthousiasme et écologie – Interview: Hugo Parmentier, green enthusiast

  • 25/03/2024

Originaire de la région Parisienne, ancien membre de l’équipe de France, Hugo parmentier a pris quelques distances avec le monde des salles et des compétitions pour prendre le temps de s’investir davantage en milieu naturel, avec des projets plein la tête. Agé de 25 ans, le grimpeur pro francilien est un des grimpeurs français les plus doués de sa génération malgré un parcours assez atypique puisqu’il a grandi loin des falaises. Jour après jour Hugo devient également un acteur particulièrement engagé dans la préservation de l’environnement, sans oublier la quête de la haute difficulté à travers des défis ultimes en falaise. Un exemple à suivre pour la jeunesse !

– Salut Hugo, comment ça va en ce début d’année ? Peux-tu te présenter brièvement, que fais-tu de beau dans la vie ? Comment s’articule la grimpe dans tout cela ?
Yo Fanatic ! Je m’appelle Hugo et suis passionné par l’escalade depuis mes 4 ans. Je suis fraîchement diplômé de kinésithérapie et commence une période full escalade. Je vais prendre du temps pour me faire rêver, aller essayer les voies et projets qui me font de l’œil depuis des années. 

Aujourd’hui l’escalade représente ma passion, mon quotidien, mon cercle d’amis et mes connaissances. C’est une obsession !

– Depuis quelques temps tu t’es établi à Fontainebleau : parle-nous de ta nouvelle vie de bleausard, plus proche des rochers. 
M’être rapproché des rochers et de la nature est le meilleur choix que je pouvais faire. Ayant grandi en proche banlieue parisienne au-dessus de la rue, ça devenait de plus en plus une nécessité de pouvoir m’évader. Fontainebleau est parfait pour ça. C’est très proche de Paris aussi (40min de train), je peux donc aller m’entraîner, voir mes potes et je pouvais aller à mon école assez facilement.

Je pensais déménager à Bleau depuis longtemps et finalement l’élément déclencheur a été de m’entraîner avec Nicolas Januel sur le pôle de Karma. C’est dément de profiter d’un spot d’escalade en tant que local. Pendant 2 ans j’ai conjugué entraînement intensif en salle et grimpe dehors en side project.

C’est ma 3ème année sur place et pourtant je n’ai presque jamais été bleausard à “plein temps”.

Hugo dans “The Big Island” – Photo : Thimothée Nitschke

– Tu sembles un peu plus éloigné du monde des compétitions. Pourquoi ?
J’ai eu beaucoup de réussite assez jeune sur les compètes nationales et internationales. Ça m’a poussé à rêver encore plus loin et espérer aller jouer sur le circuit avec les meilleurs.

Par la suite j’ai moins réussi à m’exprimer, et le niveau explosant c’était moins rigolo d’aller sur les compètes seniors et de ne pas rentrer en demi. Finalement c’était beaucoup de sacrifices pour peu de satisfactions.

J’y ai vu moins d’intérêt et devenant progressivement autonome j’ai pu aller grimper par moi-même en falaise ! 

J’ai longtemps eu la sensation de ne pas avoir terminé mon histoire avec la compétition. C’est pour ça qu’en 2021 j’ai demandé à Nico de m’aider dans mon entraînement pour voir si avec un super entraîneur, un nouveau lieu et une motivation énorme j’arrivais à mieux réussir en compètes. Ça n’a pas marché comme je l’espérais mais j’ai eu 2 belles satisfactions sur les Frances de bloc puis de diff en 2022.

Maintenant que j’ai fini mes études et que je suis libre comme l’air, je peux me consacrer aux pratiques que je préfère en escalade ! J’aime l’ambiance qui peut régner en compète, je continuerai à aller jouer sur cette plateforme tant que j’y trouve mon compte !

– Le bloc, c’est devenu important pour toi ces dernières années, toi qui avais fait tes premières armes en portant un harnais ? 
A fond ! Quand j’ai commencé, les salles de blocs étaient encore pré-pubères. La pratique du bloc ne faisait pas vraiment partie de mon univers. C’est assez tard que je m’y suis mis et que j’ai compris ce que ça pouvait m’apporter. C’était de manière intéressée à vrai dire car il me manquait de la force et que je bloquais souvent sur les mouvements difficiles. Avant cette période, quand je faisais du bloc, j’essayais 40 blocs dans la séance et je ne me reposais que très peu entre les essais. C’était un effort plus proche de la diff !

C’est donc plus tard que j’ai appris à apprécier les joies du bloc, la patience, la minutie, etc. Aujourd’hui je prends autant de plaisir en bloc qu’en voie.

Hugo dans La rage d'Adam Ramirole
La rage d’Adam, Ramirole – Photo : Aurèle Brémond

– Néanmoins la falaise semble toujours autant te motiver, comment fais-tu pour rester accroc en restant assez loin des spots les plus intéressants au regard de ton niveau ? 
Parce que je suis un junky complètement addict ! Toute ma vie je me suis entraîné pour une compétition ou un trip en falaise qui avait lieu plusieurs mois plus tard. Ça a laissé place à mon imagination et à mes rêves. Après 21 ans de grimpe j’ai toujours autant envie d’aller essayer de nouveaux passages, d’aller voir ce que racontent les mythes et légendes de l’escalade, de tâter les voies emblématiques de Sharma et Adam que j’ai regardées en long et en large sur internet. Dernièrement j’ai réalisé un rêve de gosse en montant dans la Dura Dura, Fight or Flight et Shaxi Raxi.

– En tant que grimpeur francilien, performer dehors en étant loin de chez soi est un art difficile. Quelles sont les clés selon toi d’une bonne préparation pour un séjour falaise ? 
Aïe, je suis pas vraiment la bonne personne à qui demander ça… Je cherche encore assidûment les secrets de la planification de l’entraînement. 

Je n’ai presque jamais réussi une voie dure en un seul trip. C’est assez frustrant d’ailleurs. Je suis plus performant quand j’ai la possibilité de repérer la voie puis de rentrer au bercail récupérer mentalement et physiquement, m’entraîner et revenir avec déjà tout de calé. 

En termes de préparation j’essaie surtout de reprendre de la force et de ne pas perdre la rési/conti spécifique. Parfois j’essaye aussi de reproduire plus ou moins les mouvements des pas de blocs sur un pan.

Mon escalade étant basée sur ma force, c’est compliqué de rester longtemps en trip car je perds très rapidement cette filière. Et donc bien que mon niveau de conti augmente ça ne suffit pas à compenser la perte de force.

– Avec ton coloc’ Seb Berthe, tu partages régulièrement du contenu en relation avec la cause écologique, et tu participes à des actions. Peux-tu nous en dire plus ? Te considères-tu comme un activiste ? 
C’est dur à dire. D’ailleurs je ne crois pas en une cause écologique. Je crois plutôt en une tentative de subsistance de l’humanité telle qu’on la connaît. 

Nous n’avons pas encore pris l’ampleur des désastres à venir si on ne change pas en profondeur notre système de société. Dans l’histoire, pour engager un changement de paradigme il a fallu qu’une partie de la population se soulève contre l’ordre établi et tente, en le bousculant, de créer de nouvelles normes. Selon une étude d’Erica Chenoweth et Maria Stephan, publié en 2011, il suffit de mobiliser 3,5% de la population d’un État pour réussir une révolution non-violente ! 

En tant que sportif pro, j’essaie d’utiliser ma petite notoriété pour sensibiliser les gens qui me suivent grâce aux réseaux sociaux ou par le biais de certaines de mes performances. Dans le but de faire changer les mentalités.

En tant que citoyen j’essaie d’ouvrir le débat avec mon entourage et de prendre des actions individuelles pour réduire mon impact et faire changer les choses.

La réalité nous rattrape progressivement : manque d’eau, de nourriture, d’énergie etc., ça va toucher nos besoins primaires et donc notre capacité à vivre ! Mais nous pouvons agir ! C’est super gratifiant de passer à l’action !

Pour cela, on peut s’informer, en parler autour de soi, militer, prendre des mesures individuelles et collectives (changer de métier, s’engager en politique/associations/localités, devenir végétarien ou presque, annuler un voyage en avion pour un trip en train, signer des pétitions, changer de banque, faire des dons etc.).

– Parle-nous de ton opération à Bleau “100 blocs en 7A”, quel était le sens de votre opération ? La vélorution ?
Alors au niveau du sens… C’est-à-dire qu’à ce propos… Ahaha.

L’idée était d’abord de se faire un chouette challenge avec Seb ! On venait de se mettre en coloc et on voulait faire une aventure ensemble ! On a donc imaginé un projet qui nous motivait et nous ressemblait. Un challenge de « grande voie » à Fontainebleau en utilisant un moyen de locomotion bas carbone ! D’ailleurs je n’avais jamais entendu parlé de l’expression vélorution avant Seb ! C’est un bon jeu de mot qui décrit bien le concept. 

Je suis super honoré d’avoir pu passer des moments si privilégiés avec Seb et toute l’équipe. Que notre aventure parle à autant de gens, qu’on ait pu porter haut et fort nos idées et qu’un chouette film puisse paraître ! 

Personnellement je suis en quête de sens en tant que sportif de haut niveau. Je rêverais d’être un grand performeur mais cela ne me comblerait pas totalement. Ce genre de projet est une grande réussite et une petite fierté. J’espère que le film plaira : en tournée “Montagne en Scène” ce printemps.

Bleau Hugo

– Quelle conséquence du réchauffement climatique te marque le plus en tant que grimpeur ? 
Le manque d’eau. Honnêtement j’ai peur pour l’avenir et je ne suis pas le seul d’ailleurs. Le phénomène d’éco-anxiété est de plus en plus répandu.  

En tant que grimpeur on voit que certaines fontaines ne coulent plus. On assiste aussi à la fonte des glaciers. Quand on voit le Glacier du Pelvoux fondre à Ailefroide et qu’on suit le cours de la Durance vers le Sud, il ne faut pas longtemps pour comprendre que si il n’y a plus d’eau là-haut, les cultures tout le long ne seront plus beaucoup arrosées. On peut difficilement se préparer au manque d’eau. 

J’espère que tous ensemble, nous nous réunirons et collectivement nous nous soulèverons contre les injustices. Et le plus vite sera le mieux. 

L’effondrement climatique n’est pas un bouton On/Off : plus on émet de CO2 et plus on abîme notre habitat, plus les conséquences seront importantes. Plus on les limites, meilleures seront nos conditions de vie futures. Il nous faut se battre pour chaque petit dixième de degré de réchauffement, ce qui veut dire que chaque geste compte. 

Seuls, de manière isolée, les individus n’ont pas une énorme marge de manœuvre, par contre, leurs actions combinées, la mise en commun de leurs idées et la pression qu’ils peuvent exercer sur le système tout entier peuvent changer le cours de l’histoire. C’est bien le système capitaliste et le modèle économique de consommation qu’il faut revoir. Nous devons collectivement revoir notre idéal.

– Quels arguments avancerais-tu pour tenter de convaincre des grimpeurs sur la nécessité de changer les mentalités concernant le climat ? 
Merci pour tes questions. Je suis heureux de pouvoir m’exprimer là-dessus, c’est hyper important que l’espace médiatique soit de plus en plus occupé par ces sujets. C’est indispensable pour changer les mentalités.

Des scientifiques d’horizons différents (sociologie, anthropologie, collapsologie, psychologie) ont déjà bien étudié la question. Je laisse ma copine et psychologue Tess répondre :

“Il y a énormément d’arguments ! Des chercheurs se regroupent régulièrement pour rédiger des synthèses de toutes les études sur le sujet (les rapports du GIEC). Les arguments sont finalement des faits scientifiques relatés depuis des décennies. 

Le challenge, c’est que nous avons tout un tas de mécanismes de défense, de biais cognitifs qui viennent interférer, nous faire regarder ailleurs, nous paralyser. On est en quelque sorte dans l’incapacité d’entrer en action. Le cerveau est très primitif, il est attaché aux habitudes, à la sécurité, il se conforte dans ce qu’il connaît (c’est pour cela qu’il est si dur de sortir de sa zone de confort). Notre cerveau n’est pas vraiment outillé pour faire face à des effondrements, à des changements majeurs. Il fait alors comme il peut pour bien vivre ce qui lui semble trop vertigineux. 

En tant que psychologue, je pense qu’il serait intéressant de faire face à ces émotions désagréables. En réalité c’est sain d’être terrorisé.e. La peur nous sauve souvent. Si une voiture me fonce dessus, cette émotion peut m’empêcher de mourir. Elle est extrêmement utile pour se mettre en action.

Des milliers et des milliers de personnes ont peur aujourd’hui à propos du changement climatique. Passer à l’action (individuelle et collective) fait du bien : des gens du monde entier se réunissent, s’organisent, expérimentent d’autres manières de faire société, et cela à toutes les échelles. 

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de passer à l’action. Chaque personne a des compétences, des idées, des choses à apporter. Chacun.e est important.e mais tout le monde ne contribue pas de la même façon à la crise écologique. Par exemple, les personnes précarisées ne peuvent pas et ne doivent pas fournir les mêmes efforts que des individus privilégiés, la responsabilité écologique étant corrélée avec le niveau de richesse !”

– Une pratique éco-responsable de l’escalade pour toi, cela se décrit comment au quotidien ? 
Excellente question! Je ne pense pas qu’il y ait une seule réponse à ça. D’ailleurs comme le disait Tess les réponses dépendent entre autres du milieu socio-professionnel, du lieu de vie, etc. de chaque individu. On pourrait imaginer une ou des réponses idéales qui découleraient de différents types de futurs systèmes. C’est pour ça que l’humanité doit inventer de nouvelles manières de vivre et rêver de nouveaux idéaux. 

L’escalade étant pour certains un mode de vie, on pourrait appréhender une pratique éco-responsable de l’escalade en parallèle d’un mode de vie éco-responsable. Les principaux leviers pour réduire son impact de manière générale et donc dans notre pratique préférée sont : 

  • Les transports : dans l’ordre du plus polluant au moins polluant avion > voiture > bus > train > vélo électrique > vélo > marche).  
  • L’alimentation (viande rouge > viande blanche > produits végétaux > produits végétaux locaux). Le bétail a besoin de grande quantité de terre, d’eau et de nourriture pour vivre et se nourrir. Pour donner un exemple, la déforestation en Amazonie (un des poumons de la planète) est en partie réalisée pour planter du soja , non pas pour nourrir ces blaireaux de végétariens ahah mais pour nourrir les animaux d’élevages !
GES HUGO
Source : Bon Pote
  • Le logement : plus une maison est grande, plus elle nécessite de matériaux pour la construire et plus elle consomme d’énergie pour la chauffer.
  • Changer de banque : c’est une action pas trop difficile à faire et qui a un gros impact (les banques traditionnels financent massivement avec notre épargne des projets écocidaire et des bombes climatique). Exemple de banques “propres” : Crédit Coopératif, La Nef, Green-Got. La banque Postale est la banque traditionnelle la moins émettrice de CO2 par euros déposé. Source : https://www.oxfamfrance.org/rapports/banques-des-engagements-climat-a-prendre-au-4eme-degre/
    Une pratique éco-responsable est donc une pratique sobre ! On peut appliquer cette logique à notre matériel également. Acheter des choses neuves aura un impact plus important que faire durer et prolonger la vie de son matériel. Exemple : ressemelage, réparation etc.
    Mais souvent diminuer son impact est coûteux ! C’est pour cela qu’il est intéressant et peut-être moins mentalement énergivore de donner de son temps en changeant de travail, en créant/ rejoignant des associations de protection/défense de l’environnement, en faisant bouger sa copropriété, sa ville etc.
Hugo Alimentation
Source : Bon Pote

– Toi qui vas pas mal dehors, quel regard portes-tu sur l’escalade outdoor en France en 2024 ? Qu’est-ce que tu aimerais changer ?
C’est chouette car il y a de plus en plus de gens qui grimpent à l’extérieur ! Le revers de la médaille c’est que les nouveaux grimpeurs ne connaissent pas toujours les codes, les règles ou erreurs à respecter/éviter dehors, les enjeux territoriaux/législatifs et leurs impacts sur la nature.
Les grimpeurs doivent savoir que l’on partage les espaces naturels avec d’autres êtres vivants, mais aussi d’autres activités parfois très influentes politiquement (comme les chasseurs). On évolue parfois sur des terrains privés ou publics. Les autorisations nécessaires pour pratiquer en toute légalité sont notamment dépendantes du civisme de l’ensemble de la communauté de grimpeurs.
Personne ne peut se vanter d’être parfait et je ne suis pas non plus un exemple. Faisons de notre mieux !

Hugo Pacte Greenspits
Source : Greenspits
Source : OH MY BLOC

– Comment vois-tu l’avenir de la grimpe ? Quelles perspectives à prendre en compte ?
Honnêtement j’en ai aucune idée ahah. J’espère que la situation globale permettra à un maximum de personnes de grimper et découvrir tout ce que cette activité a à offrir.
J’espère également que les grimpeurs réussiront à trouver leur place au milieu des enjeux de sur-fréquentation, de partage de l’espace et les enjeux environnementaux/climatiques.

– Parle-nous un peu de toi. Quels sont tes projets pour cette année ?
Aahhhh ! J’ai toujours trop de projets ! C’est super dur de ne pas m’éparpiller… J’aimerais finir une partie des projets que j’ai laissés sur le bord du chemin ces 5 dernières années. Il y a entre autres le “Braille de L’ivoirien”, “La Rage d’Adam”, 3 voies à Céüse, “Big Island”, quelques grandes voies en 8b+ max et d’autres bouts de cailloux.

Native of the Paris region and former member of the French national team, Hugo Parmentier took distance from the world of climbing gyms and competitions, taking time out to become more involved in the outdoor climbing scene, with his head full of projects. Aged 25, pro climber from Paris is one of the most gifted French climbers of his generation, despite a rather atypical background since he grew up far from the cliffs. Day by day, Hugo is also becoming a particularly committed actor in the preservation of the environment, not forgetting the quest for high-difficulty through extreme rockclimbing challenges. An example for young people to follow!

– Hi Hugo, how are you getting on at the start of the new year? Can you briefly introduce yourself and tell us about your life? How does climbing fit into all this?
Yo Fanatic! My name is Hugo and I’ve been passionate about climbing since I was 4. I’ve just graduated from physiotherapy and am starting a period of full climbing. I’m going to take some time out to make myself dream, to try out the routes and projects that I’ve been eyeing for years.

Today, climbing is my passion, my daily life, my circle of friends and acquaintances. It’s an obsession!

– You’ve been living in Fontainebleau for some time now. Tell us about your new life as a “Bleausard”, closer to the rocks.
Getting closer to the rocks and nature was the best choice I could have made. Having grown up above the street in the Paris suburbs, it became more and more necessary to get away from it all. Fontainebleau is perfect for that. It’s very close to Paris too (40min by train), so I can go and train, see my mates and I could get to my school quite easily.

I’d been thinking about moving to Bleau for a long time, and finally the trigger was training with Nicolas Januel on the Karma gym. It’s amazing to enjoy a climbing spot as a local. For 2 years I combined intensive indoor training with outdoor climbing on a side project.

This is my 3rd year there and yet I’ve hardly ever been a “full-time” bleausard.

– You seem a little more removed from the world of competitions. Why?
I had a lot of success in national and international competitions when I was quite young. This pushed me to dream even further and hope to play on the circuit with the best.
Then I didn’t manage to express myself as well, and as the level exploded, it was less fun to go to the senior competitions and not get into the semi-finals. In the end, it was a lot of sacrifice for little satisfaction.

I saw less interest in it and as I gradually became autonomous, I was able to go climbing on my own!

For a long time, I had the feeling that I hadn’t finished with the competition. That’s why, in 2021, I asked Nico to help me with my training to see if, with a great coach, a new place and a huge amount of motivation, I could do better in competition. It didn’t work out as I’d hoped, but I did get 2 great satisfactions at the French bouldering and lead competitions in 2022.

Now that I’ve finished my studies and I’m free as a bird, I can devote myself to the things I like best about climbing! I love the atmosphere that can reign in competitions, and I’ll continue to play on this platform as long as I find what I’m looking for!

Hugo cadafist
Photo : Jan Novak

– Has bouldering become an important part of your life in recent years, after you started out wearing a harness?

Totally! When I started out, bouldering gyms were still pre-pubescent. Bouldering wasn’t really part of my world. It was quite late that I got into it and realized what it could do for me. It was in a self-interested way, to be honest, because I lacked strength and often got stuck on difficult moves. Before that, when I was bouldering, I’d try 40 boulders in a session, and I’d rest very little between attempts. It was an effort closer to the lead climbing!

So it was only later that I learned to appreciate the joys of bouldering, the patience, the meticulousness and so on. Today, I enjoy bouldering as much as climbing.

– How do you manage to stay focus, even though you’re a long road from the most interesting places for your level?
Because I’m a total junky addict! All my life I’ve trained for a competition or a rock trip that took place several months later. That left room for my imagination and my dreams. After 21 years of climbing, I’m still just as keen to try out new routes, to see what the myths and legends of climbing have to say, to try out the iconic routes of Sharma and Adam that I’ve watched at length on the internet. Recently, I fulfilled a childhood dream by trying “Dura Dura”, “Fight or Flight” and “Shaxi Raxi”.

– As a climber from the Paris region, performing outdoors away from home is a difficult art. What do you think are the keys to a well-prepared trip to the crag?
Ouch, I’m not really the right person to ask that…. I’m still assiduously searching for the secrets of training planning.
I’ve almost never managed a hard route in a single trip. It’s quite frustrating. I’m more successful when I’m able to spot the route and then return home to recover mentally and physically, train and come back with everything already set.

In terms of preparation, I try above all to regain my strength and not lose the specific resi/conti. Sometimes I also try to reproduce more or less the movements of crux moves on a gym
As my climbing is based on my strength, it’s complicated to stay in a trip for long because I lose this line very quickly. So although my stamina level is increasing, it’s not enough to compensate for the loss of strength.

– With your roommate Seb Berthe, you regularly share content related to the ecological cause, and take part in actions. Can you tell us more? Do you consider yourself like an activist?
It’s hard to say. In fact, I don’t believe in an ecological cause. I believe in trying to sustain humanity as we know it.
We haven’t yet grasped the scale of the disasters to come if we don’t radically change our social system. In the past, paradigm shifts have required a section of the population to rise up against the established order and attempt to create new norms by shaking it up. According to a study by Erica Chenoweth and Maria Stephan, published in 2011, you only need to mobilize 3.5% of a state’s population to achieve a non-violent revolution!
As a sportsman, I try to use my small notoriety to raise awareness among the people who follow me through social networks or through some of my performances. The aim is to change mentalities.
As a citizen, I try to open the debate with those around me and take individual action to reduce my impact and change things.
Reality is gradually catching up with us: lack of water, food, energy etc., it’s going to affect our primary needs and therefore our ability to live! But we can act! It’s really rewarding to take action!

To do this, we can get informed, talk about it around us, campaign, take individual and collective action (change jobs, get involved in politics/associations/localities, become vegetarian or almost vegetarian, cancel a plane trip for a train trip, sign petitions, change banks, make donations etc.).

– Tell us about your operation in Font “100 boulders in 7A”, what was the meaning of your operation? Velorution (meaning bike revolution)?
Well, in terms of meaning… that is… Ahaha
First and foremost, the idea was to get together with Seb for a fun challenge! We’d just moved in together and we wanted to have an adventure together! So we came up with a project that motivated us and suited us. A “long route” challenge to Fontainebleau using a low-carbon means of locomotion! Incidentally, I’d never heard of the expression “vélorution” before Seb! It’s a good play on words that describes the concept well.

I’m really honored to have been able to spend such a special time with Seb and the whole team. That our adventure spoke to so many people, that we were able to put our ideas across loud and clear, and that a great film came out!
Personally, I’m on a quest for meaning as a top-level sportsman. I’d love to be a great performer, but that wouldn’t satisfy me completely. This kind of project is a great success and a source of pride. I hope you enjoy the film: on tour with “Montagne en Scène” this spring.

– What consequence of global warming affects you the most as a climber?
The lack of water. Honestly, I’m afraid for the future, and I’m not the only one either. The phenomenon of eco-anxiety is becoming more and more widespread.
As a climber, you can see that some fountains no longer flow. Glaciers are also melting. When you see the Pelvoux glacier melting at Ailefroide and follow the course of the Durance southwards, it doesn’t take long to realize that if there’s no more water up there, the crops all along won’t get much water. It’s hard to prepare for a lack of water.

I hope that all of us will get together and collectively rise up against injustice. And the sooner the better.

Climate collapse is not an on/off switch: the more CO2 we emit and the more we damage our home, the greater the consequences. The more we limit them, the better our future living conditions will be. We have to fight for every tenth of a degree of warming, which means that every gesture counts.

But combined actions, pooling of ideas and different actions can change the entire system and the course of history. It’s the capitalist system and the consumer economic model that need to be overhauled. We must collectively rethink our ideal.

– What arguments would you put forward to try and convince climbers of the need to change mentalities about the climate?
Thanks for your questions. I’m happy to be able to express myself on this subject. It’s really important that media space is increasingly occupied by these issues. It’s essential to change mentalities.
Scientists from different fields (sociology, anthropology, collapsology, psychology) have already studied the issue. I’ll let my girlfriend and psychologist Tess answer:
“There are a lot of arguments! Researchers regularly get together to draw up summaries of all the studies on the subject (the IPCC reports). In the end, the arguments are scientific facts that have been reported for decades.

The challenge is that we have a whole host of defense mechanisms and cognitive biases that interfere, making us look the other way and paralyzing us. In a way, we’re unable to take action.
The brain is very primitive, it’s attached to habits, to security, it’s comforted by what it knows (which is why it’s so hard to get out of its comfort zone).
Our brains aren’t really equipped to deal with collapses or major changes. So it does what it can to cope with what seems too dizzying.

As a psychologist, I think it would be interesting to face up to these unpleasant emotions. Fear often saves us. If a car runs into me, this emotion can prevent me from dying. It’s extremely useful for getting into action.
Thousands and thousands of people are scared today about climate change. Taking action (individually and collectively) feels good: people all over the world are getting together, organizing, experimenting with different ways of living together, on every scale.
There’s no right or wrong way to take action. Everyone has skills, ideas and things to contribute. Everyone is important, but not everyone contributes to the ecological crisis in the same way. For example, people in precarious situations cannot and should not make the same efforts as privileged individuals, since ecological responsibility is correlated with wealth!

Hugo Eagle-4
Eagle-4 St-Léger du ventoux – Photo : Aurèle Brémond

– What does eco-responsible climbing mean to you on a day-to-day basis?
Excellent question! I don’t think there’s just one answer. In fact, as Tess said, the answers depend, among other things, on each individual’s socio-professional background, place of residence, etc. We could imagine one or more ideal answers that would result from different types of future systems. That’s why humanity needs to invent new ways of living and dream up new ideals.
As climbing is a way of life for some people, we could envisage an eco-responsible climbing practice alongside an eco-responsible lifestyle.

The main levers for reducing our impact in generl, and in our favorite sport in particular, are:

  • Transport (in order from most to least polluting: airplane > car > bus > train > electric bike > bike > walking).
  • Food (red meat > white meat > vegetable products > local vegetable products). Livestock need large quantities of land, water and food to live and feed themselves. To give an example, deforestation in the Amazon (one of the lungs of the planet) is partly carried out to plant soya, not to feed those vegetarian badgers ahah but to feed farm animals!
  • Housing: the bigger a house, the more materials it requires to build it, and the more energy it consumes to heat it.

An eco-responsible practice is therefore a sober practice! We can apply this logic to our equipment too. Buying new will have a greater impact than prolonging the life of your gear. Example: resurfacing climbing shoes rubber, repairing, etc.
But reducing your impact is often costly! That’s why it’s interesting, and perhaps less mentally energy-consuming, to give of your time by changing jobs, creating/joining environmental protection/defense associations, getting your co-ownership or town moving, and so on.

– As someone who spends a lot of time outdoors, how do you see outdoor climbing in France in 2024? What would you like to change?
It’s great because more and more people are climbing outdoors! The downside is that new climbers don’t always know the codes, the rules or mistakes to respect/avoid outside, the territorial/legislative issues and their impact on nature.
Climbers need to know that we share natural spaces with other living beings, but also with other activities that are sometimes politically very influential (like hunters). Climbing can take place on private or public land. The authorizations needed to practice legally depend on the civic-mindedness of the entire climbing community.
Nobody can claim to be perfect, and I’m not an example either. Let’s do our best!

Oh My Bloc bonnes pratiques

– How do you see the future of climbing? What are the prospects?
I honestly have no idea ahah. I hope that the global situation will allow as many people as possible to climb and discover all that this activity has to offer.
I also hope that climbers will manage to find their place in the midst of the issues of over-frequentation, sharing of space and environmental/climatic issues.

– Tell us a little about yourself. What are your plans for this year?
Aahhhh! I always have too many projects! It’s really hard not to spread myself too thin… I’d like to finish some of the projects I’ve left on the sidelines for the last 5 years. These include “Braille de L’ivoirien”, “La Rage d’Adam”, 3 routes at Céüse, “Big Island”, a few MP routes in 8b+ max and other bits of rock.

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