Quelques semaines après avoir annoncé “Spots of Time” en Ecosse, voici qu’Aidan Roberts repropose une première ascension en 9A avec “Arrival of the Birds” cette fois-ci en Suisse ! Aidan a découvert le problème situé à Ticino il y a 2 ans, grâce à Giuliano Cameroni. Immédiatement, le grimpeur écossais a été inspiré par cette ligne pour son style pur, son intensité de doigts et son ensemble unique de prises et a projeté longuement “Arrival of the Birds” au printemps 2023, jusqu’à tomber à la lèvre du dévers depuis le départ le plus haut dans le bloc. Cet hiver, AIdan est retourné sur place pour essayer le départ plus bas qui rajoute 3 mouvements très difficiles, travaillant un enchainement qui lui semblait futuriste…avant de réussir la première ascension ce printemps !
“J’ai eu la chance de l’essayer avec d’autres grimpeurs expérimentés, ce qui a permis de développer un petit consensus sur le départ plus haut que j’avais essayé. Finalement, j’ai cherché à ouvrir cette ligne à partir d’un seul départ sur les prises les plus évidentes, en ajoutant 3 mouvements au départ original et en augmentant significativement sa difficulté.
Je suis devenu assez spécialisé dans un style ces dernières années, privilégiant les petites prises et la stabilité des positions pour avancer lentement entre les mouvements. Ce bloc ne pourrait pas mieux refléter ce style. Le rocher lisse et peu adhérent rend la plupart des aspérités inutilisables, laissant de petites bulles de gaz à tenir comme d’étroits trous arqués. Les prises de pied situées loin sur les côtés nécessitent des contorsions et beaucoup de force pour tenir les petites prises avec une tension très vague du corps. Et pourtant, ce bloc a mis à l’épreuve mes compétences préférentielles à un degré que je n’avais pas ressenti sur d’autres blocs.
Il était passionnant de mieux comprendre cette façon de grimper et de travailler sur toutes ses composantes au cours d’une série de voyages et de cycles d’entraînement au cours des deux dernières années. Privilégier ce style signifiait que l’entraînement était satisfaisant, que la progression était graduelle mais tangible et cohérente. La motivation a rarement faibli et j’ai pu m’entraîner avec un engagement et un soin que je n’avais jamais pratiqués auparavant.
Les deux derniers mois qui ont suivi cette ascension m’ont lentement fait réaliser à quel point ce processus a été épuisant, à la fois physiquement et mentalement, mais aussi gratifiant. Indépendamment de la ligne elle-même, je suis convaincu qu’il s’agit du processus le plus difficile auquel je me suis astreint pour réaliser une ascension.
Reconnaissant à quel point cela me convient, je pense que “Arrival of Birds” pourrait être un 9A assez solide, tout en étant conscient que ces limites sont loin d’être bien comprises, et certainement pas par moi-même. Les cotations, dans toutes leurs incohérences, semblent devoir se référer à une caractéristique d’un bloc et non d’un grimpeur, j’espère donc que les futurs ascensionnistes contribueront à offrir aussi leurs points de vue sincères.”
Photo : Sam Pratt
A few weeks after announcing “Spots of Time” in Scotland, Aidan Roberts is back with his first 9A ascent with “Arrival of the Birds”, this time in Switzerland! Aidan discovered the problem in Ticino 2 years ago, thanks to Giuliano Cameroni. Immediately, the Scottish climber was inspired by this line for its pure style, finger intensity and unique set of holds and projected “Arrival of Birds” at length in the spring of 2023, until falling to the lip of the overhang from the highest start of the boulder. This winter, AIdan returned to the place to try the lower start, which adds 3 very difficult moves, working on a sequence that seemed futuristic and finally sent it!
“It’s quite difficult I think. I was fortunate to try it with other experienced climbers and thus developed a little consensus referring to the higher start which I’d been trying. In the end I sought to open this line from a single start on the most obvious holds, adding 3 moves into the original start and significantly increasing its difficulty.
I’ve become quite stylised in recent years, favouring small holds and stability in positions to move slowly between moves. This boulder couldn’t reflect this style much better. Smooth, glassy rock means most features are unusable, leaving small gas bubbles to be held as narrow incut crimps. Footholds far to the sides make for contorted positions and lots of force through the small holds and through vague body tension. And yet this boulder challenged my preferred skillset to a degree I hadn’t felt on other boulders.
It felt exciting to further understand this way of climbing and work on all its respective components over a series of trips and training cycles over the past 2 years. Favouring this style meant that training was satisfying, progression was gradual but tangible and consistent. Motivation rarely wavered and I was able to train with a commitment and care I’d not practised before.
The last couple months following this ascent slowly made me realise just how exhausting of a process it’s been, both physically and mentally, but a rewarding one at that. Independent of the line itself, I’m confident that this is the most challenging process I have committed myself to in order to complete a climb.
Acknowledging how well it suits me, I suspect this could be a pretty solid 9A, though aware that these boundaries are far from being well understood well and certainly not by myself. Grades, in all their inconsistencies, feel they ought refer to a feature of a boulder and not the climber so I hope that future ascentionists will help to offer their honest opinions.”
Photo : Sam Pratt