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Nolwen Berthier Omaha Beach
Amérique du Nord / North America Falaise / Sportclimbing Performances

Nolwen Berthier réalise Omaha Beach à vue ! – Nolwen Berthier onsights Omaha Beach !

  • 12/11/2022

La grimpeuse française Nolwen Berthier a traversé l’Atlantique le temps d’un séjour à Red River Gorge (Kentucky). L’occasion de s’essayer à plein de voies références dans ce temple de l’escalade sportive US. Nolwen en profite pour réaliser son premier 8b+ à vue, “Omaha Beach”. C’est la 3ème féminine à vue de cette voie historique (premier 8b+ féminin mondial en 1999) après les américaines Kathy Brown et Sacha DiGiulian. Nous lui avons posé quelques questions.

– Comment ce trip à RRG s’est-il monté ? Avais-tu des objectifs particuliers ?
Ce trip à RRG s’est monté autour d’un rassemblement Patagonia : pendant une semaine, les équipes Europe et US se sont retrouvées à Red River Gorge. Une occasion unique pour les ambassadeurs et les employés d’échanger autour des futurs produits en cours de développement, des actions marketing à venir, des projets environnementaux portés par chacun… mais aussi de se réunir et de grimper tous ensemble !

– Pas trop d’état d’âme à bousiller ton bilan carbone en prenant l’avion ?
N’ayant pas pris de vol long courrier depuis plus de 10 ans, j’ai longuement hésité à participer à cet événement, en raison de l’énorme impact environnemental que cela représente (le bilan carbone de ce vol est d’environ 2T de CO2/pers aller-retour, ce qui représente la quasi totalité des émissions annuelles auxquelles un Français devrait se limiter pour respecter les objectifs pour limiter le réchauffement climatique à +2°C en 2100…). Un véritable dilemme interne s’est alors instauré. D’un côté l’opportunité que cela représente, de l’autre la responsabilité environnementale face à l’urgence climatique. La vie est faite de choix. Pas toujours très confortables. J’ai finalement décidé de programmer un trip de 3 semaines à RRG.

En plus de faire de belles croix, ce voyage m’aura permis de prendre conscience de la différence culturelle autour de l’urgence climatique entre les Etats-Unis et l’Europe et du rôle important que nous pouvons jouer dans la prise de conscience et le changement des comportements. J’espère que ma contribution à ces ateliers aura permis de planter quelques graines, qui auront pour effet sur le long terme d’aller plus loin dans la réduction de l’impact environnemental de cette entreprise multinationale, déjà très engagée sur ces sujets. Sur place, j’en ai également profité pour donner un coup de main aux associations locales en initiant par exemple une journée avec la RRGCC, structure en charge des accès aux falaises. Nous avons ainsi contribué à restaurer une construction de lutte contre l’érosion des chemins. Nous avons aussi eu la chance de rencontrer les porteurs d’un projet de protection des forêts et plus spécifiquement de certaines espèces d’arbres dans le Kentucky. Les ambassadeurs Patagonia ont décidé de soutenir financièrement cette association, et chaque euro donné sera doublé par Patagonia.

Nolwen Berthier Omaha Beach

– Faire du à vue et en particulier Omaha Beach était prémédité ? Comment s’est passée l’ascension, pas de pression ?
Pour en revenir à l’escalade, je n’avais pas d’objectif particulier en tête, mis à part découvrir la couenne sur grès et faire de belles rencontres avec la communauté locale et les ambassadeurs Patagonia. Parce que RRG offre un rocher vraiment unique et parce qu’il est parfois complexe lors de trips en groupe de concilier les envies de chacun, j’ai préféré découvrir plein de secteurs différents, en essayant des voies à la journée ou sur deux jours. Une belle opportunité pour développer des qualités de à vue, ce que je ne fais que très rarement (jusque là, mon à vue le plus dur était 8a !)… Avec des pieds partout et des réglettes par milliers, il faut avouer que l’escalade à RRG me correspond bien. Le secteur Motherload et sa “Madness Cave” est l’un des plus longs et plus déversants de la vallée, de quoi me rappeler mes débuts en escalade et les heures d’entrainement passées dans le pan à 45° de M’Roc. À ma première visite, je fais mon premier 8a+ à vue : “The Madness” ! Et sa voisine de gauche “Omaha Beach” me faisait de l’œil. De retour quelques jours plus tard, je décide d’aller y faire un tour. Initialement partie pour une montée de calage, une petite voix au fond de moi me dit “c’est quand même dommage de ne pas essayer à vue… des occasions comme celle-ci, il n’y en a pas tous les jours”. Pas beaucoup de pression donc pour cet essai, juste l’envie d’un bon fight en début de journée… Me voilà donc partie dans ce gros dévers, à jouer des talons et des biceps pour me frayer un chemin entre toutes ces réglettes ! La rési monte de plus en plus, mais l’effort est sectionné de bons repos, ce qui permet d’anticiper la gestion des pas de bloc. J’applique consciencieusement la règle d’or du séjour “Move fast & Keep on moving !”. J’arrive alors dans la partie sommitale de la voie, (un peu) moins déversante, les méthodes sont alors (un peu) moins évidentes à déchiffrer, mais après une ou deux tentatives infructueuses, je finis par trouver une solution. Me voilà dans la dernière section sous le relais, les arquées sont alors bien meilleures, il semblerait que la partie soit gagnée !!! Une croix totalement inattendue, mais non moins savoureuse !

– As tu mis les doigts dans des voies plus dures classiques comme “Pure imagination” ou “Golden ticket” ? Tu restes un peu sur place ?
Pour la suite du séjour, je reste jusqu’à mercredi, et j’ai encore pas mal de secteurs à découvrir mais j’avoue que j’ai quand même cédé à la tentation de mettre les doigts dans “Pure Imagination” ! Pour l’instant, c’est journée de repos sous la pluie battante ;). Demain, “winter is coming”!

Photos : Pete Whittaker

Nolwen Berthier Omaha Beach

French climber Nolwen Berthier crossed the Atlantic to stay in Red River Gorge (Kentucky). The opportunity to try out plenty of reference routes in this temple of US sport climbing. Nolwen took this opportunity to on-sight her first 8b+, “Omaha Beach”. A great achievement! It’s the 3rd female on sight on this historic route (first female 8b+ in the world in 1999) after the Americans Kathy Brown and Sacha DiGiulian. We asked her a few questions.

– How did this trip to RRG go? Did you have any specific goals?
This trip to RRG was organised around a Patagonia gathering: for a week, the European and US teams met in Red River Gorge. A unique opportunity for ambassadors and employees alike to discuss future products under development, upcoming marketing actions, environmental projects carried out by everyone… but also to meet and climb together!


– Not too nervous about messing up your carbon footprint by flying over the ocean?
Having not taken a long-haul flight for more than 10 years, I hesitated for a long time to take part in this event, because of the enormous environmental impact that it represents (the carbon footprint of this round-trip flight is approximately 2t of CO2/pers, which represents almost all of the annual emissions to which a French person should limit themselves to meet the objectives to limit global warming to +2°C in 2100…). A real internal dilemma then set in. On the one hand the opportunity that this represents, on the other the environmental responsibility in the face of the climate emergency. Life is made of choices. Not always very comfortable. I finally decided to schedule a 3-week trip to RRG.

In addition to ticking some amazing lines, this trip will allow me to become more aware of the cultural differences around the climate emergency between the United States and Europe, and of the important role that we can play in fostering awareness and behavioural change. I hope that my contribution to these workshops will have made it possible to sow some seeds, which will have the long-term effect of going further in reducing the environmental impact of this multinational company, which is already very committed to these subjects by the way. On site, I also took the opportunity to lend a hand to local associations by initiating, for example, a day with the RRGCC, the structure in charge of access to the cliffs. We have thus contributed to restoring a construction to fight against the erosion of the paths. We also had the chance to meet the leaders of a forest protection project and more specifically certain tree species in Kentucky. The Patagonia ambassadors have decided to financially support this association, and each euro donated will be doubled by Patagonia.

Nolwen Berthier Omaha Beach

– Was trying to on sight Omaha Beach in particular premeditated? How was the actual climbing, no pressure?
Getting back to climbing, I had no particular goal in mind, apart from discovering the sandstone and getting to meet the local community and Patagonia ambassadors. Because RRG offers a truly unique rock and because it is sometimes complex during a group trip to reconcile everyone’s desires, I chose to discover as many sectors as possible, and trying routes for the day or two max. A great opportunity to develop your onsight qualities, which I very rarely do… (until now, my hardest onsight was 8a!) With feet everywhere and thousands of crimps, I have to admit that the climbing i RRG suits me well. The Motherload sector and its “Madness Cave” is one of the longest and steepest in the valley, which reminded me of my beginnings in climbing and the hours of training spent in the 45° overhang of M’Roc (a gym in France). On my first visit, I did my first 8a+ on sight: “The Madness”! And its left neighbour “Omaha Beach” was calling me. Returning a few days later, I decided to go for a discovery run. Initially going for a reccie, a little voice deep inside started telling me “wouldn’t it be shame not to try the on sight… opportunities like this, there aren’t every day”. So not a lot of pressure for this go, just the desire for a good fight at the start of the day… So here I am, off in this big overhang, playing with my heels and biceps to make my way between all those crimps! The lactic acid rises more and more, but the effort is split up by good rests, which makes it possible to anticipate the management of the bouldery sections. I consciously apply the trip’s golden rule, ‘move fast & keep on moving’! Then I get into the upper part, (a little) less steep, the methods become a bit harder to work out, but after one or two fruitless attempts, I end up finding the solution. Here I am in the last section, under the chains, where the crimps get a lot generous, it looks like the game is over! A totally unexpected tick, and no less delightful!

Have you taken a look at the hard classics such as ‘Pure Imagination’ or ‘Golden Ticket’? How long have you got left?

Regarding the trip, I’m staying until Wednesday, and I still have a lot of sectors to discover, but I’ll admit, I did not resist and did pay a visit to ‘Pure Imagination’! But for now, it’s a rest day as the rain is hammering it down 😉 Tomorrow, ‘winter’s coming’!

Photos: Pete Whittaker

2 Comments

  • Reply
    Ludo

    Salut,
    Tout d’abord, il n’est pas question ici de remettre en cause la perf de Nolwen, bravo à elle.
    Le truc, quand on voit les photos ci dessus, c’est qu’on voit parfaitement le cheminement (il faut évidemment trouver la bonne séquence et tenir les prises), qu’il y a pleins de tickets… A moindre niveau, on se croirait dans certaines voies dures d’Orpierre, j’ai été un peu frustré de faire des à-vues en sachant où était la prise suivante.

    • Reply
      Pierre Délas

      Bonjour,
      c’est bien pour cela que brosser après son passage est important, tout comme d’avoir une brosse à dent accrochée à son sac à magn’.

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