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3 degrees of separation 9a pour Lucien Martinez – 3 degrees of separation 9a by Lucien Martinez

  • 05/04/2019

Le grimpeur montalbanais expatrié à Fontainebleau Lucien Martinez vient de réaliser un de ses projets en falaise du moment avec la 3ème ascension de la voie mythique de Céüse “3 degrees of separation” 9a. Cette voie marquée par 3 furieux jetés a été ouverte par Chris Sharma en 2007 et proposée à 9a, n’avait été répétée que par Adam Ondra (en 2015, et révisée à 9a+). Lucien, qui apprécie bien les jetés (avec à son actif des voies comme “Baraka” ou “Déssèchement planétaire” dans les gorges du Tarn, ou plus récemment “Welcome to Jamrock” 8B très peu répété à Bleau), a bossé régulièrement la voie depuis l’été dernier. Il décortique la voie dans la vidéo ci-dessous. C’est la troisième voie dans le 9ème degré de Lucien après “Flesh for fantasy” et “Descente en terre inconnue”.

– Pourquoi avoir jeté ton dévolu sur cette voie ?
J’ai jeté mon dévolu sur 3 Degrees of Separation à cause de la séquence du film King Lines où l’on voit Chris Sharma grimper dedans. J’ai tellement fantasmé sur cette vidéo que je me devais d’essayer un jour et de tout donner pour la faire. 

– La principale difficulté de la voie pour toi ?
L’approche de résistance avant le jeté m’a posé beaucoup de problèmes : il y a un pas de bloc à doigts juste avant la décontraction que je n’arrivais jamais à faire dès que ça chauffait un peu dans les avant-bras ou qu’il faisait un peu chaud. Mais le premier jeté reste le crux (autour de 7C bloc), car avec les bras pétés, c’est vraiment dur d’envoyer en restant près du mur. En fait, je dirais que la difficulté réside dans le combo des deux ; il n’y aurait que la rési ou que le jeté, ce serait beaucoup moins extrême. Ensuite, les deux autres jetés et la rési finale ne comptent pas vraiment dans la difficulté même si mentalement ça rajoute car on est fatigué et qu’il y a des mouvements aléatoires.

– Comment s’est passé le processus ? Tu t’attendais à la faire ?
Le processus a été assez simple, j’ai d’abord calé les méthodes sur les premières sessions et ensuite j’ai mis des essais. Au bout d’une dizaine de séances j’ai commencé à mettre des essais du sol et ensuite il m’a fallu encore plus de 25 séances pour réussir. Étonnamment, j’ai l’impression que la qualité des essais n’était pas trop corrélée à ma forme du moment mais plutôt aux conditions et à ma fraîcheur physique. Souvent, je ne pouvais faire qu’un seul run de qualité par séance. Quant aux progrès, il faut être honnête, ils se sont fait sentir avant tout suite à des ajustements de méthodes. Au moment de réussir, je sentais que j’étais très bien dans les mouvements mais je pensais que je ne pouvais pas faire la voie car pas assez affuté en rési longue. Mais il faut croire que je l’étais un peu plus que je ne le croyais ! 

– Un mot sur le niveau ?
À propos de la cotation de “3 Degrees of Separation”, je n’ai pas d’avis, et je suis très honnête en disant ça. Je suis juste certain que c’est plus dur que tout ce que j’ai enchaîné. En fait, ce qui est déroutant avec cette voie, c’est qu’elle n’est pas typée. On pense d’abord aux jetés, mais pour atteindre le premier des trois, il faut grimper une sorte de 8c+ de résistance bien à doigts. À mon avis, c’est cette variété dans l’effort qui fait que la voie a été aussi peu réussie et qui la rend incomparable avec toute autre ligne (et donc pas évidente à coter).

– La suite de tes projets pour l’année ?
Pour la suite de l’année, j’aimerais beaucoup libérer un projet super beau et super dur vers chez moi, sur la falaise de Supermanjoc : il me résiste depuis plusieurs années. Ensuite, j’ai prévu un trip à Majorque avec Seb Bouin où on va notamment essayer Es Pontas (encore un jeté, on ne se refait pas !). À la fin de l’année je commencerai aussi ma préparation physique pour retourner en découdre avec “Fight Or Flight” à Oliana que j’ai un peu délaissée cet hiver.

Photo : Symon Welfringer

The French gun Lucien Martinez just sent one of his numerous current projects with the 3rd ascent of mythical “3 degrees of separation” in Céüse. This route with 3 amazing dynos has been opened by Chris Sharma in 2007 (proposed grade around 9a) and received just one repeated since by Adam Ondra in 2015 with a grade suggestion at 9a+. Lucien, known as quite in his advantage in dynos (“Déssèchement planétaire” and “Baraka” in Gorges du Tarn, recently a rare repeat of “Welcome to Jamrock” 8B in Font) was attempting the line since last summer regulraly. You can appreciate the process in the route in the video just up. It’s the 3rd 9th grade route for him after “Flesh for fantasy” and “Descente en terre inconnue”. Here are his comments after his send.

– Why the choice of this route?
Because of the film King Lines featuring Chris Sharma doing the first ascent made me dream. This video was magic for me, so I decided to seriously try this route.

– What about the main difficulties?
The resistance approach before the dyno caused me trouble. There is a fingery boulder just before the rest and I didn’t stick the moves from the ground or when it was too hot. But the crux is the first dyno (around 7C boulder), because when you are pumped it’s hard to stay close to the wall during the dyno to reach the hole. The main difficulty is for me these 2 aspects. If it was just a resistance question or a dyno question it would be quite easier! After the 2 last dynos and the end, they don’t add much to the difficulty but mentally you need to stay confident because the moves are reachy and pumpy.
– What about the process?
The process was quite simple, I first found the beta on the route during my first goes, and after around 10 sessions I started to try it from the ground. I needed 25 sessions more for the send. Surprisingly I felt that the quality of my attempts was not linked with my current shape. It was more a condition affair or a physical skills question. Often, I could do only one quality go in my session. Progress went with betas adjustments. During the send, I felt very well on the moves but I was thinking I couldn’t do it because I wasn’t enough fit in the long resistance section. But fortunately I was more fit than expected!
– What about the grade?
I have no clue, and I’m honest. I can just say it’s the hardest route I have done. It doesn’t correspond to any particular style of climbing. You are thinking about the dynos, but for reachng the first of the 3 you need to climb a very resistant and fingery 8c+.
In my opinion, the effort required is very complete. This makes the route so special and unique. It’s also hard to grade.

– And your other projects?
For the rest of the year, I would like to send a hard and beautiful project close to my hometown, in Supermanjoc, Saint-Antonin Noble Val, France. The route has been giving me trouble for years. Then I’m planning a trip to Mallorca with Seb Bouin where we want to try Es Pontas (again a dyno, cool!) At the end of the year I will start training for “Fight or flight” 9b in Oliana that I put aside this past winter.

Cover Pic: Symon Welfringer

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