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Live Schubert
Opinion

Le phénomène des vlogs et des directs vidéos ? On en discute – Vlogs and live in climbing videos? Talk

  • 05/10/2023

Rédigé par Denis Lejeune et Pierre Délas

Au mois d’avril de cette année, le grimpeur Will Bosi réalisait la première répétition d’un bloc mythique, le premier 9A de l’histoire, “Burden of Dreams”. Mais au-delà de la croix, l’Écossais en profita également pour lancer un pavé dans la mare du monde de l’escalade avec une retransmission en direct de ses sessions. Jusque-là les live avaient été assez limités, cantonnés à des échanges ou interviews entre grimpeurs pas toujours passionnants sur les réseaux pendant les confinements. Manu Cornu, jamais le dernier quand il s’agit de faire le show, avait déjà franchi le pas à Fontainebleau, planifiant aussi une répétition du toit d’Orsay en direct commenté sur Instagram. On se rappelle également de la tentative flash de “Biographie” par Adam Ondra qui avait été décrite mètre par mètre sur les réseaux avec passion, preuve de l’engouement du public pour ce genre de format. On aurait pu penser cette stratégie anecdotique, mais la semaine passée Jakob Schubert a encore enfoncé le clou, cette fois dans le travail d’une voie de plus de 60m de long, “Project Big” (devenu “B.I.G.” depuis), qu’il libéra lors de son sixième live. Passons sur la logistique et les aspects techniques nécessaires à un direct jouissant de plusieurs angles et un grimpeur équipé d’un micro dans un 9c, pour nous demander les raisons derrière ce phénomène, mais aussi ses avantages et ses inconvénients, et si oui ou non les runs en live ont un avenir radieux devant eux.

Ondra vlog
Photo : Simone Cargnoni

Eveiller la curiosité de l’internaute en fidélisant des fans par une intrusion dans son quotidien
L’internaute qui surfe est curieux. Il est avide d’informations, de nouveautés, de scoops… Le grimpeur n’échappe pas à la règle et avec la massification des pratiquants et l’essor de la diffusion des compétitions internationales depuis les JO de Tokyo, les grimpeurs pro sont davantage médiatisés. Il était donc assez logique que les contenus proposés par ces derniers s’adressent à leur communauté et base de fans. Magnus Midtbø, qui avait grosso modo fini sa carrière de compétiteur, s’est engouffré dans la brèche et a montré la voie et, en proposant du contenu “vlog”, a commencé à mettre en scène son quotidien jusqu’à dépasser le million d’abonnés, tout cela sans chercher à repousser les limites de l’escalade sportive — malin. Derrière, les grimpeurs pros les plus renommés comme Ondra, Ghisolfi, Bosi, Schubert et d’autres ont aussi développé leurs chaînes afin de documenter leurs expériences et leurs voyages. Un pas supplémentaire vient d’être logiquement franchi avec la diffusion en direct des essais, une façon de pimenter le quotidien, de garder le public connecté et en haleine quelques minutes sur internet avec un contenu immédiat, sans attendre le résumé quelques jours plus tard. C’est aussi l’occasion de créer un rendez-vous régulier avec ses fans et d’entretenir et faire grossir sa communauté, à l’heure de la monétisation sur YouTube qui peut apporter de juteuses retombées.

Montrer la réalité de la pratique de haut-niveau sans fioritures
Bercés depuis plus d’une décennie de vidéos promotionnelles retraçant des ascensions majeures où parfois les marques se mettent en avant davantage que les sujets traités, il était temps de faire machine-arrière. Rien de plus frustrant que de regarder de magnifiques vidéos pour se rendre compte qu’on ne voit même pas le crux et les réelles difficultés de l’ascension, laissant le mystère sur les méthodes utilisées par le grimpeur pour vaincre les subtilités de la ligne. Le processus, les méthodes, la motivation, tout ce qui fait la substantifique moelle de l’escalade sportive sont mis au second plan pour une succession de plans plein les yeux, des discours préformatés et des placements de produit. Il y a quelques années, la chaîne Mellow a commencé à aller à contre-courant en proposant des vidéos non-coupées des ascensions, souvent brutes, inspirées du monde du skate des années 80 et 90. La technologie s’améliorant avec l’apparition de la 4G puis de la 5G, il est maintenant plus facile de diffuser des images en direct depuis les blocs ou les falaises et de proposer une immersion dans le moment présent, avec des images livrées comme telles, parfois commentées, qui permettent de se rendre nettement mieux compte de l’effort des challenges extrêmes tentés, et heureusement pour l’instant sans réelles plages publicitaires… Assez intéressant.

Pas de preuve plus irréfutable
Dans l’ensemble, les annonces d’ascensions sont prises pour argent comptant par la communauté. Qu’à cela ne tienne, c’est aussi pour éviter les controverses que beaucoup de forts grimpeurs actuels filment leurs réussites. Au-delà de la matière pour Youtube et autres plateformes médiatiques, il s’agit donc de s’armer de preuves en cas de doute du public. Un dicton allant dans ce sens circule depuis des années dans le monde anglosaxon: “video or it didn’t happen” (“une vidéo ou c’est un bobard”). Quand on repense aux quelques remises en cause célèbres d’annonces de grimpeurs — “Action Directe” par Saïd Belhaj, “Akira” pour Fred Rouhling, “Chilam Balam” de Bernabé Fernandez, “PPP” par Charlotte Durif etc. — le problème vient en effet d’une absence de preuve irréfutable, vidéo ou autre.

Pour autant, certaines conditions doivent être réunies pour une fiabilité irréprochable. Car toutes les vidéos ne sont pas égales, elles ne sont pas toujours convaincantes à 100%, surtout dans le cas des changements d’angle ou pire encore des coupures, d’où l’insistance ou la préférence de certains pour le “uncut”. Dans une certaine mesure, le live permet de couper court à toute spéculation puisqu’on suit l’ascension “comme si on y était”. Seule ombre possible au tableau, lointaine pour le moment mais néanmoins envisageable — et sans vouloir verser dans le mauvais roman d’anticipation — les progrès de l’IA en viendront peut-être à nous forcer à réévaluer la crédibilité de ce qu’on voit en ligne. Y compris des ascensions. Rendez-vous dans 10 ou 20 ans pour en reparler ?

Rendre sans filtre les émotions du grimpeur.
Fini la coutume de lui demander de retourner, le lendemain, dans le crux pour injecter du “vrai” dans la vidéo à venir. Ou de faire semblant d’atteindre le relais. Le live ne ment pas, pour l’aspect grimpe mais encore pour l’avant et l’après : concentration avant le départ, interactions avec l’assureur à mi-hauteur, repos, lutte et petits “accidents” (comme Schubert cassant une prise lors de l’enchainement de “B.I.G.”), relais puis descente et embrassades. Parlons d'”humanisation”, d’une vision “holistique”. Visionner un live, c’est aussi appréhender l’ambiance, l’état d’esprit et les intentions du grimpeur, prendre mesure de l’intensité de l’effort et du combat à mener pour réussir l’ascension…

Une tendance “m’as-tu vu?” venue de la compétition, des salles privées et des influençeurs qui s’exporte en outdoor ?
La culture de l’exploit personnel et de la performance en escalade, comme partout, se développe de plus en plus. Avant cantonnée à 8a.nu et à la presse spécialisée, maintenant les réseaux se font la vitrine de l’auto-promotion des athlètes à travers leurs performances en compétition et en milieu naturel. Depuis quelques années, les compétitions internationales d’escalade peuvent être regardées en direct (payant dans certains pays…), et il est logique que le glissement s’effectue aussi en milieu naturel et que les grimpeurs pros aient envie de diffuser leurs performances dehors au plus grand nombre. Le grand public s’y met par mimétisme : il n’est pas rare de trouver des pages athlètes sur les réseaux pour des grimpeurs de niveau régional ou qui tentent de se “stariser” alors qu’ils entament le 8ème degré, voire le 7ème degré en bloc. Il devient alors presque plus important de proposer du contenu de qualité à travers de belles images de grimpe que de réaliser des passages durs et de faire avancer le sport. C’est le créneau pris par certains influençeurs, qui à défaut d’être des leaders dans leur discipline postent quotidiennement, réalisent des live et occupent l’espace médiatique mais aussi sponsoring en se filmant dès qu’ils lèvent le petit doigt. Et ça marche, certains médias ou marques n’hésitant pas à miser sur eux, couverture de magazines à la clé. Ces grimpeurs génèrent parfois davantage de revenus par leur activité que des athlètes bien plus forts mais aussi bien plus discrets. Le besoin de reconnaissance à travers la médiatisation est finalement un phénomène assez classique et ancien, mais la nouveauté est que la médiatisation devient dans certains cas plus prépondérante que la performance.
Les anciens rappelleront que dans les années 80 il était mal vu de diffuser une photo de soi si on n’avait pas enchainé la voie. Il est désormais évident que parler de soi tous les jours pour gagner des followers et 3 cacahuètes en matos peut engendrer une dérive : le fait de se recentrer sur soi et d’occulter une des principales valeurs de notre activité, à savoir le partage avec les autres grimpeurs, des expériences et des rencontres du quotidien. Il n’est actuellement pas rare de croiser des cordées ne répondant pas à un bonjour en milieu naturel, filmant toutes leurs ascensions du jour avec un trépied dans le but de les diffuser sur internet, où les seules interactions avec ces personnes seront de te demander de t’extraire du champ de la caméra quand tu passes pour pisser. L’exacerbation de l’exploit personnel et le fait d’auto-centrer sa pratique comme on le voit de plus en plus dans les salles privées ne doit pas annihiler les relations sociales que le grimpeur entretient avec les autres grimpeurs présents. L’altruisme a toujours fait partie de l’escalade et cette mise en avant de l’ego via l’auto-promotion verticale d’un grimpeur vers ses suiveurs sur internet minore l’importance de certaines valeurs telles que la fraternité, l’esprit de cordée et de camaraderie, de l’expérience d’un moment présent partagé. En ce sens, les lives et vlogs cristallisent une contradiction moderne : vouloir par tous les moyens séduire un public numérique tout en faisant (parfois) peu de cas des gens croisés dans la vraie vie avec focalisation sur le rendu de la caméra.

Seb Bouin uncut

La façon d’évoluer en milieu naturel a changé.
La culture de l’exploit à travers le live occulte peu à peu une des valeurs de base de notre activité : l’inscription du pratiquant dans un milieu naturel, avec toutes les problématiques que cela comporte (locale, éthique, environnementale avec aussi les règles de bonne conduite). La prise en compte du contexte qui faisait un des ciments de notre activité est en train de disparaitre au profit d’une avalanche de contenus pas toujours légitimes. Le contre-exemple restant Seb Bouin et Adam Ondra qui, dans leurs vidéos, mettent souvent en avant les acteurs locaux, les équipeurs des voies qu’ils tentent, permettant la diffusion et en quelques sorte la pérennisation d’une culture et histoire grimpe. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde, et le risque est de voir le pratiquant adapter le milieu à sa performance puisque tout est centré sur lui. Or c’est au grimpeur de s’adapter à son éco-système et pas l’inverse. On regrettera par exemple dans le milieu du bloc de nombreuses vidéos estivales de grimpe nocturne. Et comme les pros le font et le diffusent, le grand public s’y met. Idem le respect du rocher, les traits de magnésie, souvent omniprésents dans les vidéos mais pas tout le temps effacés, ou encore une coutume en pleine expansion, le gros son au pied des projets, avec aucune gêne au moment de diffuser les vidéos sur internet. Quelle image renvoie-t-on ? Quel message fait-t-on passer ? Le fait de tout réduire à l’ego n’incite pas le pratiquant à réfléchir à son impact sur l’environnement dans le but de le minorer, bien au contraire…

Alors… Faut-il vivre avec son temps et titiller nos curiosités en nous délectant de cette immédiateté du contenu proposé par les grimpeurs qui nous inspirent et que nous suivons ? Ou est-ce que cette communication ultra-connectée est superflue, principalement commerciale, mécanique et dangereuse pour notre sport à terme car elle l’écarte de certaines valeurs originelles ? Difficile d’avoir le recul nécessaire pour répondre franchement à la question, mais il est évident que cette mode des vlogs et lives ne laissera pas le grimpeur indifférent…

shawn burden réplique
Burden of dreams bouldering gym

In April this year, Will Bosi bagged the first repetition of a legendary boulder, the first 9A in bouldering history, “Burden of Dreams”. But beyond the send, the Scotsman also took this opportunity to shake the climbing world out of its habits with a live broadcast of his working sessions. Until then, live broadcasts had been rather limited, confined to exchanges or interviews between climbers on social media during Covid lockdowns. French climber Manu Cornu, never the last to put on a show, had already taken the plunge in Font, planning a live send of the toit d’Orsay with running commentary on Instagram. We also remember Adam Ondra’s flash attempt at “Biographie”, which was narrated on Facebook with passion, proof of the public’s interest in this kind of format. One might have thought that this strategy was anecdotal, but last week Jakob Schubert repeated it again, this time working on a route over 60m long, ‘Project Big’ (now known as ‘B.I.G.’), which he sent during his sixth live show. Let’s forget the logistics and technicalities of a multi-angle live set and a miked climber on a 9c, and ask ourselves the reasons behind this phenomenon, its pros and cons, and whether or not live runs have a bright future ahead of them…

Feed the curiosity of followers by building fan loyalty through an intrusion into climbers’ daily lives.
Follower are curious. They’re eager for information, news and scoops… Climbers are no exception to the rule, and with the rise in the number of climbers and the expansion of international competitions since the 2020 Tokyo Olympics, pro climbers are receiving more and more media coverage. So it was only logical that the content they offer should be aimed at their community and fan base. Magnus Midtbø, who had more or less finished his career as a competitor, stepped into the breach and led the way. By offering “vlog” content, he began to stage his daily life until he surpassed the million-subscriber mark on YT, all without trying to push the limits of sport climbing – clever. In his wake, the most renowned professional climbers such as Ondra, Ghisolfi, Bosi, Schubert and others have also developed their own YT channels to document their experiences and travels. Another logical step has just been taken with live broadcasts of runs, a way of spicing up daily life, keeping the public connected and on the edge of their seats for a few minutes on the Internet with immediate content, without waiting for the summary of the session a few days later. It’s also an opportunity to create a regular rendez-vous with fans and maintain and grow the community, at a time when monetization on YouTube can bring juicy returns.

Janja Garnbret à vue
Janja onsighting 8c – Oliana, novembre 2021 – Photo : Toni Mas

Showing the reality of high-level practice without adjustements
For over a decade, we’ve been lulled by promotional videos retracing major climbs, in which brands sometimes put themselves forward more than the subjects covered, so it was high time somone took a step back. There’s nothing more frustrating than watching magnificent videos only to realise that you can’t even see the crux and real difficulties of the climb, leaving the betas used by the climber to conquer the subtleties of the line a mystery. The process, the tricks, the motivation – everything that goes on in order to make up the very essence of sport climbing – takes a back seat to a succession of eye-popping shots, pre-formatted speeches and product placements. A few years ago, the Mellow channel began to go against the grain, offering uncut videos of climbs, often raw, inspired by the skateboarding world of the 80s and 90s. With technology accelerating with the advent of 4G and then 5G, it’s now easier to broadcast live images from boulders or crags, and to offer immersion in the moment, with images delivered as such, sometimes with commentary, making it much easier to appreciate the effort of extreme challenges attempted, and fortunately for the moment without any real advertising slots… Quite interesting.

No more irrefutable proof
In general, announcements of climbs are taken at face value by the community. However, it’s also to avoid controversy that many of today’s top climbers film their achievements. As well as providing material for Youtube and other media platforms, it’s important to be armed with proof in case the public has any doubts. A saying along these lines has been circulating for years in the English-speaking world: “video or it didn’t happen”. When you think back to some famous challenges to climbers’ announcements-“Action Directe” by Saïd Belhaj, “Akira” for Fred Rouhling, “Chilam Balam” by Bernabé Fernandez, “PPP” by Charlotte Durif etc.-the problem comes down to irrefutable proof, video or otherwise.

However, certain conditions must be met to ensure impeccable reliability. After all, climbing videos aren’t created equal, nor are they always 100% convincing, especially in the case of angle changes or, worse still, cuts, hence the insistence or preference of some for “uncut”. To a certain extent, live action allows us to cut short any speculation, since we follow an ascent “as if we were there”. The only possible shadow on the horizon, remote for the moment but nonetheless conceivable – and without wishing to get too far ahead of ourselves – is that advances in AI may force us to reassess the credibility of what we see online. Including ascents. Rendezvous again in 10 or 20 years’ time?

Live Schubert

Showing climber’s emotions unfiltered.
Quite gone is the fasjion of asking them to return to the crux the next day to inject some “realness” into the video to come. Or to pretend to reach the anchor as if it were the real send. Live footage doesn’t lie, not just about the climbing aspect, but also about the before and after: concentration before the start, interaction with the belayer halfway up, rests, struggle and little “accidents” (like Schubert breaking a hold during the “B.I.G.” send), clipping the chains then lowering and hugs. Talk about “humanisation”, a “holistic” vision. Watching a live video also means understanding the mood, the state of mind and the intentions of the climber, taking the measure of the intensity of the effort needed and the battle to succeed on a given climb…

Is the “did you see me?” trend from competition, private gyms and influencers being exported to outdoors?
The culture of personal achievement and performance in climbing, like everywhere else, is becoming more and more widespread. Previously confined to 8a.nu and the specialist press, general public networks are now showcasing athletes’ self-promotion through their performances in competition and outside. For some years now, international climbing competitions have been available live online, and it’s only logical that the shift should also take place in the natural environment, with professional climbers keen to broadcast their performances outdoors to as many people as possible. The general public is getting into the act by mimicry: it’s not uncommon to find athlete pages on the networks for climbers at regional level, or who are trying to “be a hero” as they enter the 8th degree, or even the 7th degree in bouldering. It becomes almost more important to offer quality content through beautiful climbing images than to achieve hard climbs and advance the sport.

This is the niche taken by certain influencers, who despite not being leaders in their discipline by their achievements, post daily, perform live and occupy media and sponsorship space by filming themselves as soon as they lift a finger. And it works, with some media and brands not hesitating to bet on them, with magazine covers to boot. These climbers sometimes generate more income from their activity than much stronger but much more discreet athletes. The need for recognition through media coverage is, after all, a fairly classic and long-standing phenomenon, but what’s new is that in some cases media coverage is becoming more important than performance.
Older climbers will recall that in the 80’s it was frowned upon to broadcast a photo of yourself if you hadn’t sent the route. It’s now obvious that talking about yourself every day to gain followers and 3 peanuts’ worth of gear can lead to a drift: a self-centred focus that obscures one of the main values of our activity, namely the sharing of experiences and encounters with other climbers on a daily basis. Nowadays, it’s quite common to meet climbers who don’t even return your hello, filming all their climbs of the day with a tripod and goPro in order to broadcast on the Internet, where the only interaction with people will be to ask you to get out of the camera’s field of view when you’re going to pee. The exacerbation of the personal feat and the self-centeredness of one’s practice, as increasingly witnessed in private climbing gyms, must not annihilate social relationships that climbers could have in the present moment. Altruism has always been a part of climbing, and this emphasis on the ego through vertical self-promotion by a climber to his or her followers on Internet undermines the importance of certain values such as fraternity, rope spirit and camaraderie, and the experience of a shared present moment. In this sense, lives and vlogs crystallise a modern contradiction: wanting by all means to seduce a digital audience while (sometimes) paying little heed to the people you can meet in real life.

Will Bosi Terranova

The way we evolve in a natural environment has changed.
The culture of the feat through live performance is also gradually overshadowing one of the basic values of our activity: a climber’s place in the natural environment, with all the issues that this entails (local, ethical, environmental and also rules of good conduct). Context awareness, which was one of the pillar of our activity, is disappearing in favour of an avalanche of content that’s not always legitimate. The counter-example remains Seb Bouin and Adam Ondra, who in their videos often shine the light on locals, the people who bolt the routes they attempt and, in a way, act for the perpetuation of a climbing culture and history. But this is not the case for everyone, and the risk is that the climber adapts the environment to his or her performance, since everything is ‘made for’ the climber. But it’s up to the climber to adapt to his eco-system, not the other way around. In the bouldering world for example, there are a lot of summer videos of night climbing. And just as the pros are doing it and broadcasting it, the general public is getting in on the act. The same applies to respect for the rock, with tickmarks, which are often omnipresent in videos but not always erased, and a rapidly expanding hype from the gym: big sound on the ground with loud loudspeakers, with no embarrassment whatsoever when it comes to broadcasting videos on the Internet. What image are we showing? What messages are we sending? Adding ego does not encourage climbers to reflect on their impact on the environment in order to minimise it, quite the contrary…

So… Should we live with the times by revelling in the speed of the content offered by climbers who inspire us and whom we follow? Or is this ultra-connected communication superfluous, mainly commercial, mechanical and ultimately dangerous for our sport, as it distances it from certain original values? It’s hard to have the necessary hindsight to give a straight answer to this question, but it’s clear that vlogs and lives hype will not leave climbers indifferent…

Written by Denis Lejeune and Pierre Délas

5 Comments

  • Reply
    Daniel

    Super article, merci

  • Reply
    Manu

    Nice article
    Just on time, Dani Andrada´s been fired from Petzl because he doesnt make enough “likes”
    Dani…..Andrada
    Come on

    • Reply
      Pierre Délas

      yeah, quite sad for the spirit, but when we asked him some questions for an interview in the past he was skipping it and didn’t want to answer… Pro climbing in 2023 is not only climbing and bolting but also sharing with the community and communication.
      And Dani decided to leave Petzl, he has not been fired.

    • Reply
      Pierre Délas

      anyway, thanks for the support!

      • Manu

        It´s a complex situation indeed, but either way, i dont completely agree with the 2023 pro climber obligations.
        Keep it up, great work, much appreciated.

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