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Bronco Brooke
Opinion

Opinion : Gros moteurs, grosses performances – Opinion: Big engines, huge performances

  • 05/12/2022

Opinion : Gros moteurs, grosses performances
Texte : Mathieu Istas, ajouts par Fanatic Climbing team – ENGLISH BELOW

Pour quelle occasion Seb Bouin a-t-il écrit ces lignes sur Instagram : “C’était un rêve depuis longtemps, le voilà exaucé”, “En quelques mots, je suis libre !” tout en évoquant “Le rêve, le bonheur, l’envie d’évasion” et “la connexion avec la nature” ? Avant de donner la réponse, citons ces phrases de Brooke Raboutou, prononcées dans une situation similaire : “c’est dans la nature que je me sens la plus heureuse”, “avec beaucoup de soutien de mes amis et de ma famille” et “avoir un challenge en face de moi pour essayer plus dur”. On pourrait penser lire ces mots dans les suites de la réalisation d’une voie ou d’un bloc dur, mais non. Dans ces publications, Seb Bouin faisait la promotion d’un modèle de van de Renault et Brooke Raboutou celle d’un 4×4 de Ford. On pourrait trouver bizarre de faire un parallèle entre des valeurs associées à la nature et l’escalade, et celles présentes dans des publicités de voitures. Seb et Brooke ont été pris comme exemples, mais ce ne sont ni les premiers, ni les seuls grimpeurs professionnels à faire cette association d’idées discordantes. On peut s’en apercevoir en faisant un rapide tour des voitures des meilleurs grimpeurs et grimpeuses d’aujourd’hui.

Gros moteurs grosses performances

Seb Bouin possède donc un Horizon van et il en fait la promotion en invoquant la liberté. Liberté qui le pousse, une fois par mois, à poster une photo de l’engin sur Instagram. A peu près à la même fréquence et également sur Instagram, Brooke Raboutou parle de son amour pour son 4×4. Alex Honnold, sur fond de développement durable, pose devant un SUV de Rivian dont le poids — 3200 kilos minimum, l’équivalent à 58 grimp.eures.es de difficulté — suffit à supprimer les vertus pour l’environnement des véhicules électriques. De nombreux plans mettent en évidence le logo Volkswagen dans les vidéos d’Adam Ondra, et ce n’est certainement pas désintéressé. Dans une vidéo pour Epic TV, Stefano Ghisolfi montre l’intérieur de son Kyros K2 climatisé, un van avec seulement deux places assises ; autant qu’une twizy, le modèle minimaliste de Renault, mais plus de 6 fois plus lourd. Pour avoir un spectre complet, on peut aussi faire la promotion d’aménagement de vans, comme le font les frères Ladevant.
Côté féminin, celles qui étaient longtemps exclues du monde viriliste automobile ne sont pas en reste. Rassurez vous, les voitures mises en avant par la gent féminine sont généralement plus petites et moins chères, il ne faudrait pas que les constructeurs automobiles mettent les deux sexes à égalité. Mathilde Becerra est ambassadrice Honda, Janja Garnbret possède une Skoda avec carrosserie personnalisée et pour finir cette liste non exhaustive, citons Sasha DiGiulian qui a réalisé une publicité pour Bentley. Finalement une grosse partie des modèles cités ci dessus sont de gros modèles de vans, au point qu’un permis C serait presque nécessaire pour certains. Or qui dit gros modèle, dit gourmand en énergie, que ce soit à la construction ou à la conduite, a fortiori sur des routes de montagne ; pas très “connexion avec la nature”.


Pourquoi un tel engouement pour la vente de voitures ? Un raison, évidente, est l’argument financier. Les grimpeurs et grimpeuses professionnels vivent assez peu de subventions de l’état et dépendent essentiellement de revenus publicitaires. Rien d’étonnant à ce qu’ils ce qu’ils cèdent aux sirènes de l’industrie automobile qui consacre un budget colossal à sa communication : plus de 4 milliards d’euros par an rien qu’en France. Comme les contrats de sponsoring ne sont pas publics, il est difficile de quantifier l’argent investi par l’industrie automobile pour les grimpeurs, mais il est probable que ces sommes concurrencent celles des sponsors de marques d’escalade. Les autres raisons sont plutôt d’ordre pratique. Je suis personnellement obligé de reconnaitre le confort des vans. Ayant souvent dormi dans des vans de mes amis, à part les 20 minutes obligatoires un peu gênantes où le propriétaire vous présente fièrement l’aménagement de ses tiroirs, de sa glacière et de son porte grille à saucisses, on passe un très bon moment. Il faut aussi avouer que la logistique d’un séjour en van est simple. Malheureusement, quel que soit le confort matériel et financier apporté par ces voitures, ces sponsors sont un problème. Si nous vivions dans un monde ou le réchauffement climatique n’existait pas, où la pollution atmosphérique ne tuait personne et où le pétrole n’était pas produit essentiellement dans des dictatures, rouler — beaucoup et souvent — en voiture ne poserait pas de soucis. Les athlètes mentionnés plus haut, généralement très stricts vis à vis de l’éthique de leurs ascensions, semblent souvent ignorer ou dissimuler les conséquences de leurs nombreux déplacements. En plus des kilomètres effectués, leur impact ne se limite pas aux seules distances qu’ils ou elles parcourent, il faut également ajouter la pollution générée par les achats de véhicules induits par leurs publicités. Bien que beaucoup de grimpeurs choisiraient de posséder une voiture indépendamment des réclames, les slogans poussent à acheter plus confortable donc plus gros, plus neuf et donc plus souvent ; ils peuvent même convaincre d’acheter un second véhicule. Il ne faut pas se limiter à lister les bilans carbone de manière individuelle, comme le font les compagnies pétrolières, mais plutôt tenter de mesurer l’influence qu’ont nos actions d’une manière globale.

Seb Berthe Nico Favresse
Photo : Damien Largeron

Quelles solutions les grimpeurs professionnels peuvent-ils trouver ? Existe-t-il des modes de déplacement qui ne soient pas autant problématiques à cause des raisons évoquées ci-dessus ? Preuve que ces questions travaillent beaucoup de grimpeurs, il y a de nombreux exemples de voyages effectués en mobilité douce. Le regretté Patrick Berhault, membre de Mountain Wilderness, est un des premiers médiatisés à avoir adopté cette approche pour des raisons écologiques, avec notamment sa traversée des Alpes sans moyens mécaniques en 2000-2001. Plus récemment, Seb Berthe et Nicolas Favresse ont effectué la trilogie Alpine en vélo/train ; on peut également citer Romain Noulette et Tanguy Topin avec leur défi Bike To Eight. Malheureusement, je pense que ces approches proches d’un zéro carbone, bien qu’exemplaires, n’ont aucune chance d’être adoptées par beaucoup d’autres grimpeurs professionnels sur tous leurs déplacements. D’abord l’effort fourni par un voyage en vélo détourne de l’énergie pour réaliser des projets durs en falaise ou en montagne, ensuite l’allongement de la durée des trajets est difficilement compatible avec un planning d’entraînement ou de compétition. Mais surtout, d’un point de vue financier, il faut se rappeler que les marques de vélo n’ont pas les moyens de l’industrie automobile, puisque le chiffre d’affaires de la filière vélo s’élève à 3 milliards d’euros en 2019, un chiffre inférieur à la seule dépense publicitaire du secteur automobile.

Plutôt que d’avoir une poignée de grimpeurs au comportement irréprochable, il serait préférable que tous les grimpeurs pros n’effectuent pas l’essentiel de leurs trajets en van (ou en avion). Pour cela, il faudrait trouver des moyens intermédiaires qui seraient moins polluants et qui fourniraient des sources de revenus aux grimpeurs. Pour la France, l’ADEME estime aujourd’hui que sur sa durée de vie : “une voiture électrique roulant en France a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable“. Par raisonnable, L’ADEME sous entend un véhicule léger. Les petites voitures électriques peuvent être une alternative préférable, à condition de ne pas choisir, comme Alex Honnold, un énorme 4×4 électrique dans un pays où 60% de l’électricité aux Etats-Unis provient d’énergies fossiles.

Alex Honnold 4x4

Une approche encore plus performante et qui ne demande pas d’efforts physiques, à ma connaissance pas encore valorisée par un grimpeur professionnel, serait de mixer des trajets en train et en voiture, en maximisant les kilomètres effectués sur rails. Ce moyen de transport reste le plus efficace, particulièrement en longue distance, en produisant entre 10 et 80 fois moins de CO2 /km que la voiture. Imaginons qu’Adam Ondra veuille prendre sa revanche sur “Perfecto Mundo” à Margalef, mais que pour rendre concrètement le monde un peu plus parfait, il décide de faire le maximum en train. En voiture, le trajet depuis Brno en république Tchèque prend 20 heures, dont 18 pour aller à Barcelone. En train, une rapide recherche sur l’équivalent allemand de la SNCF pour Brno-Barcelone montre une durée assez proche, 22 heures, dont 8h30 en train de nuit. La location d’une voiture pour les 2 dernières heures de trajet ne permet pas d’obtenir le label zéro carbone, mais permet de diviser par 10 le nombres d’heures roulées, et donc les émissions.

Reste la question des sponsors pour ce genre de trajet mixte train/voiture. Se faire sponsoriser par une marque de location de voitures est certainement possible, comme le montre Julia Chanourdie qui fait partie de la Blackteam, un entreprise de location de vans. Ensuite, comment obtenir des billets de train? Recevoir des subventions de compagnies de chemin de fer ? Certains autres grimpeurs professionnels ont adopté l’approche un peu curieuse de faire un voyage en vélo puis de faire une expédition/compétition à l’autre bout du monde en avion, l’équivalent de nourrir un chien errant puis d’incendier un refuge de la SPA. Recevoir des subventions de compagnies de chemin de fer, des entreprises souvent nationales, est probablement plus dur qu’avec des entreprises privées, mais a priori pas impossible. Autrement, il faudrait que les grimpeurs fassent pression sur leurs sponsors habituels d’escalade pour qu’ils acceptent de payer des billets de train, d’avoir un forfait pour les déplacements comme dans les expéditions qui permettent d’acheter des billets de train.

Bike To EIght
Photo: Thibault Cattelain

Les alternatives existent. Mais la plus grande barrière à franchir est celle du confort et de la simplicité. Il n’y a pas d’effort physique à fournir pour effectuer un trajet en train et location de voiture, mais un effort de logistique, en tous cas pour les premiers voyages. Cependant, cet effort devrait être largement compensé par le bénéfice de déplacements plus sobres. Les grimpeurs professionnels, au même titre que les entreprises qui les subventionnent, dépendent beaucoup de leur image de marque. Alors que les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus présentes et que la guerre en Europe questionne notre dépendance aux énergie fossiles, cette image pourrait être ternie par les acteurs qui refuseraient de chercher des moyens de déplacement moins polluants. Nos modèles en escalade, quand ils nous poussent à acheter de puissants véhicules thermiques, ont certainement un effet délétère sur nos ambitions climatiques, mais pourraient également nous influencer dans une meilleure direction en utilisant des moyens de transports plus sobres même si imparfaits, ou a minima de nous tourner davantage vers une mutualisation de nos moyens de transport à travers des plateformes de covoiturage, ou encore des déplacements prévus en privilégiant les transports en commun.

Pour conclure, bien que cet article se focalise sur les grimpeurs tournés vers l’outdoor faisant de la promotion de voitures, il ne s’agit pas de les rendre seuls responsables. Il existe d’autres problématiques, comme celles de l’escalade de compétition où les compétiteurs parcourent des centaines voire des milliers de kilomètres en véhicule ou en avion pour souvent un temps de grimpe famélique, comme par exemple faire plus de 1000 kilomètres pour 2 voies de qualification ou 10 blocs à essais limités en coupe de France ou un circuit de 5 blocs de qualification en coupe du Monde… Dans certaines disciplines comme en trail, certains athlètes se posent davantage de questions, comme le britannique Andy Symonds, qui a refusé de participer aux Mondiaux.

Sans vouloir remettre totalement en cause notre mode de déplacement pour nous rendre en milieu naturel et donner des leçons, j’espère que ces quelques lignes nous inciteront à prendre un peu de recul. L’empreinte carbone d’un Français est de 11,6 tonnes d’équivalent CO2 par an, il faudrait la diviser par 4 d’ici 2050… En faisant une fois le tour de la terre en van par an, ce ne sera pas possible ! Pour ceux qui veulent aller plus loin, l’association Act for Summits existe avec de nombreux grimpeurs impliqués avec l’objectif de réduction de 10% par an de leur impact environnemental. À qui le tour ?

Schubert vs Subaru


Opinion: Big engines, big performances
Text: Mathieu Istas, additions by Fanatic Climbing team


For which occasion did Seb Bouin write these lines on Instagram: “It was a dream for a long time, here it comes true”, “In a few words, I’m free!” while thinking about “dreams, happiness, the desire to escape” and “connection with nature”? Before giving the answer, let us quote these sentences of Brooke Raboutou, pronounced in a similar situation: “it’s in nature that I feel the happiest”, “with a lot of support from my friends and my family” and ” have a challenge in front of me to try harder”. One could think of reading these words after the send of a route or a hard boulder, but no. Seb Bouin was promoting a Renault van in this publication, Brooke Raboutou a Ford 4×4. One might find it bizarre to draw a parallel between values ​​associated with nature and climbing, and those available in car advertisements. Seb and Brooke have been taken as examples, but they are neither the first nor the only professional climbers to bridge the gap, as can be verified by taking a quick tour of the cars of today’s best climbers.

So, Seb Bouin owns a Horizon van and promotes it by talking about freedom. Freedom that pushes him, once a month, to post a photo of the vehicle on Instagram. With about the same frequency and also on Instagram, Brooke Raboutou talks about her love for her 4×4. Alex Honnold, against the background of sustainable development, poses in front of a Rivian SUV whose weight – 3200 kilos minimum, the equivalent weight of 58 lead climbers (:-) – is enough to cancel out the environmental virtues of electric vehicles. Many shots highlight the Volkswagen logo in Adam Ondra’s videos, and this is definitely not without marketing reasons. In a video for Epic TV, Stefano Ghisolfi shows the inside of his air-conditioned Kyros K2, a 2-seater van; like a Twizy then, Renault’s minimalist model, but more than 6 times heavier. To have a full spectrum, one can also promote van layouts, as do the Ladevant brothers.
On the women’s side, those who were long excluded from the ‘virile’ automotive world are not left out any longer. Don’t worry, cars promoted by women are generally smaller and cheaper, car manufacturers would not put the two sexes on an equal step, oh no. Mathilde Becerra is a Honda ambassador, Janja Garnbret owns a Skoda with personalized bodywork and to finish this non-exhaustive list, let’s mention Sasha DiGiulian who produced an advertisement for Bentley. Finally, a large part of the models mentioned above are large van models, to the point where a C licence would be almost necessary for some. But when we talk about large model, we also talk energy-hungry, whether in construction or consumption, a fortiori on mountain roads; not very “connection with nature”, isn’t it?

Schubert Subaru Pub
Jakob Schubert and Subaru

Why such a hype for the sale of cars? One obvious reason is the financial argument. Professional climbers get relatively little, or nothing from state subsidies and depend mainly on sponsorship revenue. No wonder they fall in to the sirens of the automotive industry, which devotes a colossal budget to its communication: more than 4 billion euros in France alone. As sponsorship contracts are not public, it’s difficult to quantify the money invested by the car industry in climbers, but it’s likely that these sums compete with those from climbing brands. The other reasons are more practical. I’m personally obliged to recognize the comfort of vans. Having often slept in my friends’ vans, apart from the mandatory 20 awkward minutes where the owner proudly presents the layout of his drawers, his cooler and his sausage grill door, we have a great time. It must also be admitted that the logistics of a stay in a van are simple. Unfortunately, whatever the material and financial comfort brought by cars, these sponsors are a problem. If we lived in a world where global warming didn’t exist, where air pollution didn’t kill anyone and oil wasn’t produced primarily in dictatorships, moving about – a lot and often – by car would not be a problem.

The athletes mentioned above, generally very strict with respect to the ethics of their climbs, often seem to ignore or conceal the consequences of their many travels. In addition to the kilometres traveled, their impact is not limited to the distances, we must also add the pollution generated by the purchases of vehicles induced by their advertising. Although many climbers would choose to own a car regardless of the advertisements, the slogans encourage people to buy more comfortable, therefore bigger, new, therefore more often and can even convince them to buy a second vehicle. We must not limit ourselves to listing the carbon footprints individually, as oil companies do, but rather try to measure the influence that our actions have from a global perspective.

Which kind of solutions can professional climbers find? Do existing modes of transport exist that are not too problematic in view of the reasons mentioned above? Proof that these questions bother a lot of climbers, there are many examples of trips made via ‘soft mobility’. Famed Patrick Berhault, member of Mountain Wilderness, is one of the first who publicized and adopted this approach for ecological reasons, in particular with his traverse of the Alps without mechanical means in 2000-2001. More recently, Seb Berthe and Nicolas Favresse completed the Alpine trilogy by bike/train; we can also mention Romain Noulette and Tanguy Topin with their challenge: Bike To Eight. Unfortunately, I think these close-to-zero carbon approaches, while exemplary, are unlikely to be adopted by many other professional climbers on all of their trips. Firstly, the effort required for a bicycle trip diverts energy away from hard projects on the crags or in the mountains, and then the lengthening of the duration of the journeys is hardly compatible with a training or competition schedule. But above all, from a financial point of view, it must be remembered that bicycle brands do not have the means of the automotive industry, since the turnover of the bicycle industry amounts to 3 billion euros in 2019, a figure lower than the advertising expenditure of the automotive sector alone.

Rather than having a few climbers with irreproachable behaviour, it would be better if all pro climbers did not make most of their trips by van (or plane). For this, it would be necessary to find intermediate means which would be less polluting and would also provide sources of i,ncome for them. In France, the ADEME today estimates that over its lifespan, “electric car driving in France has a carbon impact 2 to 3 times lower than that of a similar thermal model, provided that the battery is of reasonable capacity“. By reasonable, the ADEME means a light vehicle. Small electric cars may be a preferable alternative, especially compared to Alex Honnold for instance, who promotes a humongous electric pick-up truck in a country where 60% of electricity comes from fossil fuels.

An even more efficient approach that does not require physical effort, but to my knowledge not yet valued by professional climbers, would be to mix train and car travels, by maximising the kilometres covered on rails. This means of transport remains the most efficient, particularly over long distances, producing between 10 and 80 times less CO2/km than by car alone. Let’s imagine that Adam Ondra wants to get his revenge on “Perfecto Mundo” in Margalef, but that to concretely make the world a little more perfect, he decides to make most of the trip by train. By car, the journey from Brno in the Czech Republic takes 20 hours, including 18 to go to Barcelona. By train, a quick search for Brno-Barcelona shows a fairly close duration, 22 hours, including 8.5 by night train. Renting a car for the last 2 hours of travel means it’s not a zero-carbon journey, but allows you to divide the number of hours driven, and therefore emissions, by 10.
The questions remains of sponsors for this kind of mixed train/car trip. Getting sponsored by a car rental brand is certainly possible, as shown by Julia Chanourdie who is part of Blackteam, a van rental company. Next, how to get train tickets? Receive subsidies from railway companies? Some other professional climbers have taken the somewhat odd approach of taking a bike trip and then doing an expedition/competition halfway around the world by plane, the equivalent of feeding a stray dog ​​and then burning down a mountain hut of the RSPCA. Receiving subsidies from railway companies, often national companies, is probably harder than with private companies, but a priori not impossible. Otherwise, climbers would have to put pressure on their usual climbing sponsors to agree to pay for train tickets, to have a travel package such as in expeditions which allow the purchase of train tickets.

Bike To Eight
Photo: Thibault Cattelain

Alternatives do exist. But the biggest barrier to overcome is that of comfort and simplicity. There is no physical effort required to make a journey by train and car rental, but a logistical one, at least for the first few trips. However, this effort should be largely compensated by the benefit of more ‘sober’ travel. Professional climbers, like the companies that subsidise them, depend on their brand image. While the consequences of global warming are more and more present and the war in Europe questions our dependence on fossil fuels, this image could be tarnished by actors who refuse to seek less polluting means of transport. Our role models in climbing, when they push us to buy powerful thermal vehicles, certainly have a deleterious effect on our climate ambitions, but could instead help steer us in a better direction by using more sober means of transport even if imperfect, or a minima to focus more on pooling our means of transport through carpooling platforms, or even planned trips by favouring public transport.

To conclude, although this article focuses on outdoor-oriented climbers promoting cars, it is not about blaming them alone. There are other issues, such as those of competition climbing where competitors travel hundreds or even thousands of kilometres by vehicle or plane for often a scrawny climbing time, such as for example doing more than 1000 kilometres for 2 routes qualification or 10 boulders with limited tries in the French Cup, or a circuit of 5 qualification boulders in the World Cup… In certain disciplines such as trail running, some athletes ask themselves more questions, such as the British Andy Symonds, who refused to participate in the World championship.

Without wanting to completely question our modes of travel to get to the natural environment and give lessons, I hope that these few lines will encourage us to take a step back and reassess. The carbon footprint of a Frenchman is the equivalent of 11.6 tonnes of CO2 per year , it would have to be divided by 4 by 2050… By going around the Earth in a van once a year, that won’t be possible! For those who want to go further, the association Act for Summits exists with many climbers involved with the objective of reducing their environmental impact by 10% per year. Who’s next?

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